Author: | Hendrik Conscience | ISBN: | 1230002541082 |
Publisher: | Paris : Calmann Lévy, 1876 | Publication: | September 10, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Hendrik Conscience |
ISBN: | 1230002541082 |
Publisher: | Paris : Calmann Lévy, 1876 |
Publication: | September 10, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: Ce que je vais vous raconter est arrivé, il y a aujourd’hui une vingtaine d’années, dans le voisinage d’une commune flamande que je désignerai sous le nom supposé de Bolderhout pour épargner à l’un de ses citoyens les plus estimés le souvenir douloureux d’une sanglante catastrophe.
Bolderhout est situé près, du chemin de fer, à deux lieues environ de la ville. Quoique déjà fort peuple, et animé par un commerce actif, ce village, en 1852, ne possédait pas encore de station, et ses habitants étaient obligés d’aller chercher à trois quarts de lieue le point d’arrêt le plus proche.
A l’endroit où la chaussée de Bolderhout traverse la voie ferrée, s’élevait une maisonnette de garde, en maçonnerie, à peine assez grande pour contenir le lit de l’homme qui était chargé de fermer les barrières au passage des trains. Cet employé devait également surveiller une autre barrière située à une portée de fusil de la première, et la fermer aussi de temps en temps, pour prévenir tout accident.
Sans doute le garde-barrière était un homme marié et père de famille, car on avait placé, non loin de sa maisonnette, un vieux wagon de deuxième classe, descendu de ses roues, pour lui servir de logement supplémentaire.
Autour du wagon s’étendait un jardinet bien entretenu, dont les allées, bordées de gazon d’Espagne, semblaient ourlées de festons de pourpre. Là fleurissaient, en plein soleil, les dernières pivoines rouges, les ancolies bleues, les lys blancs, les renoncules couleur de feu, et surtout les premières roses de l’année, qui parfumaient le wagon-cabane de leur douce et rafraîchissante senteur.
Contre le wagon même, une main amie avait planté quelques pieds de vigne vierge. Ces vignes avaient poussé leurs tiges grimpantes jusqu’au dessus de la plate-forme et la couronnaient d’un dôme de feuillage, tandis que la brise matinale agitait leurs rameaux flexibles des deux côtés de la petite porte.
La vieille voiture avait vraiment l’aspect d’un gigantesque nid d’oiseau enfoui dans la fraîche verdure ; mais cette image poétique était écartée par les rideaux blancs de la petite fenêtre, et par la rieuse petite tête d’enfant qui, de temps en temps, regardait au dehors.
Il était donc évident que non-seulement cette étrange demeure était habitée ; mais que les êtres qui l’occupaient étaient contents de leur humble toit, et pouvaient encore rendre des actions de grâces à la Providence.....
Extrait: Ce que je vais vous raconter est arrivé, il y a aujourd’hui une vingtaine d’années, dans le voisinage d’une commune flamande que je désignerai sous le nom supposé de Bolderhout pour épargner à l’un de ses citoyens les plus estimés le souvenir douloureux d’une sanglante catastrophe.
Bolderhout est situé près, du chemin de fer, à deux lieues environ de la ville. Quoique déjà fort peuple, et animé par un commerce actif, ce village, en 1852, ne possédait pas encore de station, et ses habitants étaient obligés d’aller chercher à trois quarts de lieue le point d’arrêt le plus proche.
A l’endroit où la chaussée de Bolderhout traverse la voie ferrée, s’élevait une maisonnette de garde, en maçonnerie, à peine assez grande pour contenir le lit de l’homme qui était chargé de fermer les barrières au passage des trains. Cet employé devait également surveiller une autre barrière située à une portée de fusil de la première, et la fermer aussi de temps en temps, pour prévenir tout accident.
Sans doute le garde-barrière était un homme marié et père de famille, car on avait placé, non loin de sa maisonnette, un vieux wagon de deuxième classe, descendu de ses roues, pour lui servir de logement supplémentaire.
Autour du wagon s’étendait un jardinet bien entretenu, dont les allées, bordées de gazon d’Espagne, semblaient ourlées de festons de pourpre. Là fleurissaient, en plein soleil, les dernières pivoines rouges, les ancolies bleues, les lys blancs, les renoncules couleur de feu, et surtout les premières roses de l’année, qui parfumaient le wagon-cabane de leur douce et rafraîchissante senteur.
Contre le wagon même, une main amie avait planté quelques pieds de vigne vierge. Ces vignes avaient poussé leurs tiges grimpantes jusqu’au dessus de la plate-forme et la couronnaient d’un dôme de feuillage, tandis que la brise matinale agitait leurs rameaux flexibles des deux côtés de la petite porte.
La vieille voiture avait vraiment l’aspect d’un gigantesque nid d’oiseau enfoui dans la fraîche verdure ; mais cette image poétique était écartée par les rideaux blancs de la petite fenêtre, et par la rieuse petite tête d’enfant qui, de temps en temps, regardait au dehors.
Il était donc évident que non-seulement cette étrange demeure était habitée ; mais que les êtres qui l’occupaient étaient contents de leur humble toit, et pouvaient encore rendre des actions de grâces à la Providence.....