Author: | Henri Lorin | ISBN: | 1230002231242 |
Publisher: | Prodinnova | Publication: | October 4, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Henri Lorin |
ISBN: | 1230002231242 |
Publisher: | Prodinnova |
Publication: | October 4, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
« Le premier établissement des Français au fond du golfe de Guinée remonte au règne de Louis-Philippe 1 : en 1839, le commandant Bouet-Willaumez, cherchant sur ce littoral un port de refuge, remarqua une belle rade, où viennent confluer, presque sous l’Equateur, plusieurs larges rivières ; une série de traités passés avec le « roi Denis » et d’autres monarques nègres nous donnèrent progressivement les deux rives de cet estuaire, dit du Gabon. Jusqu’alors, les seuls commerçants de cette côte avaient été des négriers portugais : en 1847, des marins français s’emparèrent, non loin de là, d’un brick chargé d’esclaves ; ceux-ci, conduits à terre et aussitôt affranchis, furent les premiers habitants sédentaires de Libreville. Bien vite, on vérifia que l’estuaire du Gabon ne commandait aucune voie fluviale de pénétration dans l’intérieur ; on trouvait, à deux ou trois étapes des modestes établissements de Libreville, des tribus sauvages, en pays forestier et giboyeux ; il n’y avait là qu’un champ limité d’exploration et de chasse pour les marins de nos stationnaires ; le commerce régulier n’avait pas encore pris pied au Gabon ; le roi Denis, décoré de la Légion d’honneur, largement approvisionné de rhum et de verroteries, usait surtout de sa prérogative pour présenter aux blancs, parmi les plus séduisantes de ses « filles, » les compagnes temporaires qui lui étaient officiellement demandées ; l’inépuisable famille de ce souverain a fait de lui, pendant une quarantaine d’années, le beau-père de gendres innombrables autant qu’éphémères...»
« Le premier établissement des Français au fond du golfe de Guinée remonte au règne de Louis-Philippe 1 : en 1839, le commandant Bouet-Willaumez, cherchant sur ce littoral un port de refuge, remarqua une belle rade, où viennent confluer, presque sous l’Equateur, plusieurs larges rivières ; une série de traités passés avec le « roi Denis » et d’autres monarques nègres nous donnèrent progressivement les deux rives de cet estuaire, dit du Gabon. Jusqu’alors, les seuls commerçants de cette côte avaient été des négriers portugais : en 1847, des marins français s’emparèrent, non loin de là, d’un brick chargé d’esclaves ; ceux-ci, conduits à terre et aussitôt affranchis, furent les premiers habitants sédentaires de Libreville. Bien vite, on vérifia que l’estuaire du Gabon ne commandait aucune voie fluviale de pénétration dans l’intérieur ; on trouvait, à deux ou trois étapes des modestes établissements de Libreville, des tribus sauvages, en pays forestier et giboyeux ; il n’y avait là qu’un champ limité d’exploration et de chasse pour les marins de nos stationnaires ; le commerce régulier n’avait pas encore pris pied au Gabon ; le roi Denis, décoré de la Légion d’honneur, largement approvisionné de rhum et de verroteries, usait surtout de sa prérogative pour présenter aux blancs, parmi les plus séduisantes de ses « filles, » les compagnes temporaires qui lui étaient officiellement demandées ; l’inépuisable famille de ce souverain a fait de lui, pendant une quarantaine d’années, le beau-père de gendres innombrables autant qu’éphémères...»