Author: | Gabriel Ferry | ISBN: | 1230002289564 |
Publisher: | Paris : Plon, [1883] | Publication: | April 24, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Gabriel Ferry |
ISBN: | 1230002289564 |
Publisher: | Paris : Plon, [1883] |
Publication: | April 24, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Parmi les souvenirs d’enfance que j’avais emportés d’un pays qui était presque le mien, il y en avait deux que ni le temps ni les distances n’avaient eu le pouvoir d’effacer. Le premier était celui d’une vieille femme, hôtesse privilégiée d’une des vastes pièces taillées dans le roc parmi les ruines imposantes du Château-Gaillard, près du Petit-Andelys ; le second, celui d’un grand vieillard à figure sévère, qui, dans l’automne, parquait les moutons de son troupeau sur le sommet de la côte de Renéville à Fécamp.
Entraîné par le cours de la vie loin de l’Europe et de la France, au milieu de scènes toutes différentes, je m’étais bien souvent reporté en idée vers l’habitante des ruines de l’ancien château fort et sur le sommet des falaises normandes. De longues années s’étaient écoulées quand il m’avait été permis, homme fait, passé de l’enfance à la maturité de la vie, de me retrouver sur les lieux que me retraçaient si obstinément mes premiers souvenirs. Ce qui leur avait donné tant de force, c’était moins la solennité du paysage qu’ils me rappelaient que certaines idées supertistieuses rattachées à la vieille hôtesse du Château-Gaillard et au berger des coupeaux de la côte de Renéville.
Extrait :
Parmi les souvenirs d’enfance que j’avais emportés d’un pays qui était presque le mien, il y en avait deux que ni le temps ni les distances n’avaient eu le pouvoir d’effacer. Le premier était celui d’une vieille femme, hôtesse privilégiée d’une des vastes pièces taillées dans le roc parmi les ruines imposantes du Château-Gaillard, près du Petit-Andelys ; le second, celui d’un grand vieillard à figure sévère, qui, dans l’automne, parquait les moutons de son troupeau sur le sommet de la côte de Renéville à Fécamp.
Entraîné par le cours de la vie loin de l’Europe et de la France, au milieu de scènes toutes différentes, je m’étais bien souvent reporté en idée vers l’habitante des ruines de l’ancien château fort et sur le sommet des falaises normandes. De longues années s’étaient écoulées quand il m’avait été permis, homme fait, passé de l’enfance à la maturité de la vie, de me retrouver sur les lieux que me retraçaient si obstinément mes premiers souvenirs. Ce qui leur avait donné tant de force, c’était moins la solennité du paysage qu’ils me rappelaient que certaines idées supertistieuses rattachées à la vieille hôtesse du Château-Gaillard et au berger des coupeaux de la côte de Renéville.