Author: | Anthony Trollope, Eugène Dailhac | ISBN: | 1230001059069 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Anthony Trollope, Eugène Dailhac |
ISBN: | 1230001059069 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Mistress Amadroz, femme de Bernard Amadroz de Belton et mère de Charles et de Clara, mourut quand ses enfants avaient huit et six ans, leur faisant ainsi éprouver le plus grand malheur qui puisse atteindre des enfants nés dans une telle position sociale. Ce malheur fut encore aggravé par le caractère du père. M. Amadroz n’était pourtant pas un méchant homme, ni même ce qu’on appelle un homme vicieux ; mais il était paresseux, insouciant, et, à l’âge de soixante-sept ans, âge auquel le lecteur fait sa connaissance, il n’avait encore fait aucun bien en ce monde. Il avait fait un grand mal, car son fils Charles s’était suicidé, et cet affreux événement avait été amené en partie par l’incurie du père.
Le château de Belton est une jolie résidence située au milieu d’un parc bien boisé, au pied des collines de Quanton, dans le comté de Somerset. Les maisons de la petite ville de Belton sont groupées aux portes du parc.
Peu d’Anglais connaissent bien les beautés de leur pays, et cette partie du comté de Somerset est une des plus ignorées. Rien de charmant pourtant comme ses riches vallées, ses ravins au fond desquels court une petite rivière aux eaux profondes, et sur les pentes abruptes ses vieux chênes dont la vie semble s’être retirée depuis des années, mais qui chaque printemps se couvrent encore d’un maigre feuillage.
Le domaine de Belton, entré dans la famille Amadroz avec une héritière de ce vieux nom, comprenait autrefois toute la paroisse de Belton, qui était considérable et s’étendait jusqu’à Taunton et presque jusqu’à la mer, à six milles de là. Avec une terre de cette étendue, la famille Amadroz avait tenu un rang important dans le pays ; mais la propriété ayant été successivement réduite par le grand-père et par le père de Bernard, quand celui-ci épousa une miss Winterfield de Taunton, on trouva qu’il faisait une très-bonne affaire, en ce que les hypothèques qui grevaient le domaine furent payées par la fortune de sa femme. Cela fait, il leur restait encore un revenu de cinquante mille francs de rente. Comme M. Amadroz n’avait près de lui aucun voisin menant grand train, que dans ce pays reculé la vie est à bon marché, et qu’avec ce revenu il ne pouvait être question d’aller chaque année passer quelque temps à Londres, M. et Mme Amadroz auraient été en fort bonne situation si la femme avait vécu ; mais elle mourut jeune, et les difficultés de Bernard Amadroz commencèrent...
Mistress Amadroz, femme de Bernard Amadroz de Belton et mère de Charles et de Clara, mourut quand ses enfants avaient huit et six ans, leur faisant ainsi éprouver le plus grand malheur qui puisse atteindre des enfants nés dans une telle position sociale. Ce malheur fut encore aggravé par le caractère du père. M. Amadroz n’était pourtant pas un méchant homme, ni même ce qu’on appelle un homme vicieux ; mais il était paresseux, insouciant, et, à l’âge de soixante-sept ans, âge auquel le lecteur fait sa connaissance, il n’avait encore fait aucun bien en ce monde. Il avait fait un grand mal, car son fils Charles s’était suicidé, et cet affreux événement avait été amené en partie par l’incurie du père.
Le château de Belton est une jolie résidence située au milieu d’un parc bien boisé, au pied des collines de Quanton, dans le comté de Somerset. Les maisons de la petite ville de Belton sont groupées aux portes du parc.
Peu d’Anglais connaissent bien les beautés de leur pays, et cette partie du comté de Somerset est une des plus ignorées. Rien de charmant pourtant comme ses riches vallées, ses ravins au fond desquels court une petite rivière aux eaux profondes, et sur les pentes abruptes ses vieux chênes dont la vie semble s’être retirée depuis des années, mais qui chaque printemps se couvrent encore d’un maigre feuillage.
Le domaine de Belton, entré dans la famille Amadroz avec une héritière de ce vieux nom, comprenait autrefois toute la paroisse de Belton, qui était considérable et s’étendait jusqu’à Taunton et presque jusqu’à la mer, à six milles de là. Avec une terre de cette étendue, la famille Amadroz avait tenu un rang important dans le pays ; mais la propriété ayant été successivement réduite par le grand-père et par le père de Bernard, quand celui-ci épousa une miss Winterfield de Taunton, on trouva qu’il faisait une très-bonne affaire, en ce que les hypothèques qui grevaient le domaine furent payées par la fortune de sa femme. Cela fait, il leur restait encore un revenu de cinquante mille francs de rente. Comme M. Amadroz n’avait près de lui aucun voisin menant grand train, que dans ce pays reculé la vie est à bon marché, et qu’avec ce revenu il ne pouvait être question d’aller chaque année passer quelque temps à Londres, M. et Mme Amadroz auraient été en fort bonne situation si la femme avait vécu ; mais elle mourut jeune, et les difficultés de Bernard Amadroz commencèrent...