Author: | Pierre Alexis Ponson du Terrail | ISBN: | 1230003272626 |
Publisher: | Paris : Dentu, 1868. | Publication: | June 11, 2019 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre Alexis Ponson du Terrail |
ISBN: | 1230003272626 |
Publisher: | Paris : Dentu, 1868. |
Publication: | June 11, 2019 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: Ce Grillon était une jeune fille...
Et cette jeune fille trottinait, les pieds dans la rosée, un peu avant le lever du soleil, dans le sentier qui traverse les prés et va du moulin au village.
Jamais peut-être on ne verra plus joli sentier, et prés plus verts, et moulin plus babillard, et village plus rustique, et jeune fille plus fraîche, plus pimpante, plus adorablement jolie que le Grillon.
Le moulin était dans le pli d’un vallon, à un quart de lieue de la Loire, tout auprès du village qu’on appelle Férolles-les-Prés.
Et on a bien raison de lui donner ce nom, car vous chercheriez en vain du regard un labourage ou un vignoble. Il est entouré d’une ceinture de prairies vertes que bordent de grands peupliers mélancoliques.
Le moulin est tout au fond, derrière le clocher, au pied du premier coteau qui ferme le val. Le cours d’eau qui le fait tourner n’a pas de nom sur les cartes, même sur la carte du département. C’est un ruisseau tapageur qui sort des sables de Sologne, dont l’eau a légèrement le goût de la poix résine, mais qui est néanmoins claire, limpide, et étincelle comme du cristal quand un rayon de soleil parvient à se glisser au travers des saules qui croissent sur ses deux berges.
Le moulin a un nom : on l’appelle Brin-d’Amour. – Pourquoi ? – Le magister, qui croit être savant, et le curé, qui l’est un peu, ne vous le diraient pas plus que moi. Les anciens du pays sont aussi ignorants que le magister. Le moulin s’appelle Brin-d’Amour, parce qu’il n’a pas d’autre nom.
Or, en ce temps-là, mettez que c’était il y a huit ou neuf ans, car cette histoire est toute fraîche, la meunière de Brin-d’Amour était une fort belle femme qui n’avait pas tout à fait quarante ans, et aurait bien pu n’en avouer que trente si on ne lui avait pas connu de par le monde un grand fils qui avait déjà tiré à la conscription il y avait beau jour....
Extrait: Ce Grillon était une jeune fille...
Et cette jeune fille trottinait, les pieds dans la rosée, un peu avant le lever du soleil, dans le sentier qui traverse les prés et va du moulin au village.
Jamais peut-être on ne verra plus joli sentier, et prés plus verts, et moulin plus babillard, et village plus rustique, et jeune fille plus fraîche, plus pimpante, plus adorablement jolie que le Grillon.
Le moulin était dans le pli d’un vallon, à un quart de lieue de la Loire, tout auprès du village qu’on appelle Férolles-les-Prés.
Et on a bien raison de lui donner ce nom, car vous chercheriez en vain du regard un labourage ou un vignoble. Il est entouré d’une ceinture de prairies vertes que bordent de grands peupliers mélancoliques.
Le moulin est tout au fond, derrière le clocher, au pied du premier coteau qui ferme le val. Le cours d’eau qui le fait tourner n’a pas de nom sur les cartes, même sur la carte du département. C’est un ruisseau tapageur qui sort des sables de Sologne, dont l’eau a légèrement le goût de la poix résine, mais qui est néanmoins claire, limpide, et étincelle comme du cristal quand un rayon de soleil parvient à se glisser au travers des saules qui croissent sur ses deux berges.
Le moulin a un nom : on l’appelle Brin-d’Amour. – Pourquoi ? – Le magister, qui croit être savant, et le curé, qui l’est un peu, ne vous le diraient pas plus que moi. Les anciens du pays sont aussi ignorants que le magister. Le moulin s’appelle Brin-d’Amour, parce qu’il n’a pas d’autre nom.
Or, en ce temps-là, mettez que c’était il y a huit ou neuf ans, car cette histoire est toute fraîche, la meunière de Brin-d’Amour était une fort belle femme qui n’avait pas tout à fait quarante ans, et aurait bien pu n’en avouer que trente si on ne lui avait pas connu de par le monde un grand fils qui avait déjà tiré à la conscription il y avait beau jour....