Author: | Josiane Bigot, Alain Boyer, Bruno Cathala | ISBN: | 9782348028182 |
Publisher: | La Découverte (réédition numérique FeniXX) | Publication: | January 1, 1995 |
Imprint: | La Découverte (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Josiane Bigot, Alain Boyer, Bruno Cathala |
ISBN: | 9782348028182 |
Publisher: | La Découverte (réédition numérique FeniXX) |
Publication: | January 1, 1995 |
Imprint: | La Découverte (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
Que faut-il entendre par le non-droit des jeunes ? Quelle est l’actualité de cette question ? La situation sociale des jeunes est-elle invariable ou avons-nous de bonnes raisons de penser qu’elle a pris aujourd’hui la couleur de la crise sociale que connaissent nos sociétés ? Au jour le jour, nous voyons, en effet, s’étendre l’errance urbaine et la marginalité d’un nombre grandissant de jeunes qui ont traversé les limites floues du territoire de plus en plus exigu de la socialisation. Faut-il n’y voir que l’expression d’une crise d’adolescence passagère ? À l’heure où l’idée que nous sommes entrés dans une société duale ne constitue plus un avertissement, à l’heure où elle n’est plus une fiction anticipatrice mais bien une base factuelle qui doit ordonner toute pensée du social, sur quoi peut-on encore reposer l’espoir d’une « insertion », disons plutôt d’une place pour ces jeunes-là qui ne l’entrevoient plus ? Les jeunes ont trop de droits ! entend-on dire trop souvent, pour y voir la raison de leur coupable désinvolture à l’égard des règles et des lois. Et si, au contraire, leur désocialisation renforçait encore la dissolution de leur parole, le tarissement du droit ? Et si, au contraire, l’absence de droit était en cause ? Les professionnels concernés en font le constat quotidien. Il n’est pas étonnant alors de les voir ériger en conviction l’accès au droit pour ces jeunes, afin que ces derniers puissent expérimenter ce qui fait le fondement de notre vie sociale.
Que faut-il entendre par le non-droit des jeunes ? Quelle est l’actualité de cette question ? La situation sociale des jeunes est-elle invariable ou avons-nous de bonnes raisons de penser qu’elle a pris aujourd’hui la couleur de la crise sociale que connaissent nos sociétés ? Au jour le jour, nous voyons, en effet, s’étendre l’errance urbaine et la marginalité d’un nombre grandissant de jeunes qui ont traversé les limites floues du territoire de plus en plus exigu de la socialisation. Faut-il n’y voir que l’expression d’une crise d’adolescence passagère ? À l’heure où l’idée que nous sommes entrés dans une société duale ne constitue plus un avertissement, à l’heure où elle n’est plus une fiction anticipatrice mais bien une base factuelle qui doit ordonner toute pensée du social, sur quoi peut-on encore reposer l’espoir d’une « insertion », disons plutôt d’une place pour ces jeunes-là qui ne l’entrevoient plus ? Les jeunes ont trop de droits ! entend-on dire trop souvent, pour y voir la raison de leur coupable désinvolture à l’égard des règles et des lois. Et si, au contraire, leur désocialisation renforçait encore la dissolution de leur parole, le tarissement du droit ? Et si, au contraire, l’absence de droit était en cause ? Les professionnels concernés en font le constat quotidien. Il n’est pas étonnant alors de les voir ériger en conviction l’accès au droit pour ces jeunes, afin que ces derniers puissent expérimenter ce qui fait le fondement de notre vie sociale.