Author: | Arnaud Berquin, Gustave Staal | ISBN: | 1230002418865 |
Publisher: | Garnier frères (Paris) 1878 | Publication: | July 9, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Arnaud Berquin, Gustave Staal |
ISBN: | 1230002418865 |
Publisher: | Garnier frères (Paris) 1878 |
Publication: | July 9, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: Vous m’avez permis de vous écrire, ma chère maman. Quelle douce consolation pour mon cœur ! Ah ! j’en avais grand besoin, puisque je me vois obligé d’être si loin de vous.
Me voici arrivé à Londres en bonne santé. Cependant je suis triste, oh oui ! bien triste, je vous assure. Vous allez dire que c’est une enfance ; mais je n’ai fait que pleurer pendant tout le voyage, lorsque je pensais au dernier baiser que vous m’avez donné en me séparant de vous. Allons, je ne vous en parlerai pas davantage. Je sais combien vous m’aimez, et je ne veux pas vous affliger.
Que cette ville est belle, et combien elle nourrit d’habitants ! Nous n’avons pas en Hollande une ville qui soit aussi grande de la moitié. Tout me paraîtrait fort bien ici ; mais je n’y trouve point maman. Ah ! voilà le mal.
Vous aviez bien raison de me vanter madame Grandisson votre amie. Elle est si douce et si bonne qu’il faut commencer à l’aimer dès qu’on la voit. Elle me reçut dans ses bras à mon arrivée, tenez, justement comme vous faisiez vous-même quand vous étiez contente de moi. Et M. Grandisson ! oh ! je ne puis vous dire combien il est estimable. Je veux le prendre pour modèle, et je suis bien sûr alors d’être estimé de tout le monde, quand je serai grand. Mon papa devait être comme lui, puisque vous m’avez dit si souvent combien il était honnête homme. Ah ! si je le possédais encore, combien je serais heureux ! je ferais comme le petit Grandisson, je lui obéirais en la moindre chose, je mettrais tout mon cœur à l’aimer, sans vous en aimer moins pour cela. Mais le Ciel ne l’a pas voulu. Il m’a laissé du moins une mère, et une mère aussi bonne que vous l’êtes. Allons, je ne suis plus si à plaindre. Il n’y a guère d’enfants aussi heureux. Tous les jours je rends grâces à Dieu de ce bonheur, et je le supplie de vous conserver pour moi. Mais, adieu, ma chère maman. Adieu, ma petite sœur. J’enferme pour vous mille baisers et mille vœux bien tendres dans cette lettre. Pensez un peu à moi, qui pense toujours à vous. Oh ! quand pourrais-je vous revoir et vous embrasser ! Que cette année va me paraître longue ! Le temps coulait si vite quand nous étions ensemble !
Extrait: Vous m’avez permis de vous écrire, ma chère maman. Quelle douce consolation pour mon cœur ! Ah ! j’en avais grand besoin, puisque je me vois obligé d’être si loin de vous.
Me voici arrivé à Londres en bonne santé. Cependant je suis triste, oh oui ! bien triste, je vous assure. Vous allez dire que c’est une enfance ; mais je n’ai fait que pleurer pendant tout le voyage, lorsque je pensais au dernier baiser que vous m’avez donné en me séparant de vous. Allons, je ne vous en parlerai pas davantage. Je sais combien vous m’aimez, et je ne veux pas vous affliger.
Que cette ville est belle, et combien elle nourrit d’habitants ! Nous n’avons pas en Hollande une ville qui soit aussi grande de la moitié. Tout me paraîtrait fort bien ici ; mais je n’y trouve point maman. Ah ! voilà le mal.
Vous aviez bien raison de me vanter madame Grandisson votre amie. Elle est si douce et si bonne qu’il faut commencer à l’aimer dès qu’on la voit. Elle me reçut dans ses bras à mon arrivée, tenez, justement comme vous faisiez vous-même quand vous étiez contente de moi. Et M. Grandisson ! oh ! je ne puis vous dire combien il est estimable. Je veux le prendre pour modèle, et je suis bien sûr alors d’être estimé de tout le monde, quand je serai grand. Mon papa devait être comme lui, puisque vous m’avez dit si souvent combien il était honnête homme. Ah ! si je le possédais encore, combien je serais heureux ! je ferais comme le petit Grandisson, je lui obéirais en la moindre chose, je mettrais tout mon cœur à l’aimer, sans vous en aimer moins pour cela. Mais le Ciel ne l’a pas voulu. Il m’a laissé du moins une mère, et une mère aussi bonne que vous l’êtes. Allons, je ne suis plus si à plaindre. Il n’y a guère d’enfants aussi heureux. Tous les jours je rends grâces à Dieu de ce bonheur, et je le supplie de vous conserver pour moi. Mais, adieu, ma chère maman. Adieu, ma petite sœur. J’enferme pour vous mille baisers et mille vœux bien tendres dans cette lettre. Pensez un peu à moi, qui pense toujours à vous. Oh ! quand pourrais-je vous revoir et vous embrasser ! Que cette année va me paraître longue ! Le temps coulait si vite quand nous étions ensemble !