Le renégat

( Edition intégrale ) 2 Tomes - annoté

Fiction & Literature, Action Suspense, Historical, Romance, Contemporary
Cover of the book Le renégat by Charles-Victor Prévost d'Arlincourt, Paris Rouen Béchet, Baudouin 1822
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Author: Charles-Victor Prévost d'Arlincourt ISBN: 1230002245225
Publisher: Paris Rouen Béchet, Baudouin 1822 Publication: March 29, 2018
Imprint: Language: French
Author: Charles-Victor Prévost d'Arlincourt
ISBN: 1230002245225
Publisher: Paris Rouen Béchet, Baudouin 1822
Publication: March 29, 2018
Imprint:
Language: French

Après le prodigieux succès du Solitaire, c’était une entreprise hardie et périlleuse que d’offrir au public un ouvrage du même genre; car souvent ce qui réussit une fois ne réussit pas deux. M. le vicomte d’Arlin-court n’a cependant point été effrayé de tous les écueils qui se présentaient à lui, et le plus brillant triomphe a de nouveau couronné ses efforts.

La vogue du Renégat est plus étonnante encore que celle du Solitaire. Quatre éditions de cet ouvrage ont été épuisées avec une rapidité sans exemple, bien qu’elles aient été tirées à un nombre considérable d’exemplaires. Ainsi que plusieurs journaux en ont fait la remarque, l’Editeur, pour bien constater la vérité des éditions, a changé à chaque nouvelle réimpression, soit de format, soit de caractères, soit d’imprimeur; et c’est une cinquième édition ( imprimée chez M. Huzard-Courcier ) qu’il fait paraître en ce moment ; cette dernière, revue et corrigée avec soin , est ornée d'une jolie gravure , dessinée par M. Chasselat. Cinq éditions en quatre mois!.... Quelle fureur nouvelle va éclater, à cette annonce, parmi les ennemis du talent devenu trop célèbre de M. le vicomte d’Arlincourt !

Le Solitaire y d’abord loué avec transport, a été ensuite déchiré impitoyablement ; et M. d’Arlincourt s’est vu, non-seulement critiqué dans ses œuvres, mais encore injurié personnellement jusque dans ses plus chères affections. Des satires sanglantes ont été dirigées contre lui; et ne pouvant lui refuser du talent, on a voulu lui donner des ridicules.Tout succès de vogue » doit s’expier, a dit dernièrement un journal, et sept éditions du Solitaire ne pouvaient pas rester impunies. »

Tandis que les clameurs impuissantes de l’envie poursuivaient le jeune auteur de la Caroléide , il composait le Renégat; et ne répondant jamais à aucune des diatribes mensongères et outrageantes de ses détracteurs, il cherchait à se rendre plus digne encore de la célébrité qu’il s’est acquise, en travaillant à une œuvre que l’opinion publique place au-dessus du Solitaire.

Un critique distingué disait dernièrement, en parlant du Solitaire: «Cet ouvrage, accueilli avec tant de faveur, prôné par tant de jolies bouches, arrosé de tant de larmes mystérieuses, a été tout à coup » dédaigné , critiqué , déchiré , non par les dames ( elles ont de la conscience en littérature, et s’y montrent fidèles à leurs admirations), mais déchiré par ces Aristarques chagrins , ces censeurs hargneux qui ne souffrent point les renommées.... et ne veulent point laisser s’élever une gloire contemporaine.... »

Il serait trop long de détailler toutes les amertumes dont on a cherché à abreuver M. le vicomte d’Arlincourt. Ses ennemis lui ont contesté jusqu’à ses succès: ils ont voulu prouver que le fameux Solitaire était une production au-dessous du médiocre ; et ils ont soutenu qu’il Fallait être absurde pour l’admirer. Ainsi donc l’Europe entière a été absurde, car ce Solitaire, traduit dans toutes les langues , et joué sur tous les théâtres de la France et de l’étranger , a eu la même vogue à St.-Pétersbourg qu’à Paris, à Londres qu’à Naples, en Allemagne qu’en Amérique, et a fait verser autant de larmes dans les chaumières que dans les palais, au pôle nord comme au pôle sud. Les ennemis de M. d’Arlincourt, qui, selon les expressions d’une feuille publique, ont remis sa gloire en question, et lui ont disputé ses lauriers feuille à feuille, » n’ont-ils donc point senti que le ridicule qu’ils voulaient jeter sur un ouvrage applaudi par toutes les nations, par tous les partis, et par toutes les classes de la société, retombait tout entier sur eux-mêmes ?

La rage qui s’est déchaînée contre le Solitaire , poursuit encore davantage le Renégat ; vainement cette production respire, ainsi que l’a dit le journal de Paris, un besoin de charité, un enthousiasme chrétien, un héroïsme angélique, et pour ainsi dire un parfum de vertu » qui transporte l’ame du lecteur, vainement Ezilda surnommée dans le monde l'Armide chrétienne, depuis l’article charmant du même journal où M. de Labaume s’est servi de cette heureuse expression ; vainement Ezilda, dis-je, a partout excité l’enthousiasme, M. le vicomte d’Arlincourt est chaque jour en butte à la malignité de ses détracteurs, qui lui prêtent des phrases qu’il n’a jamais écrites, et des pensées qui ne lui viendront jamais.

De perpétuelles parodies sont lancées contre ses productions, coupables d’être trop aimées du public : mais la parodie , quelque amère qu’elle soit, est un honneur et non une critique : et ce ne sont point les hommes médiocres qu’on attaque avec l’arme du ridicule, qui d’ailleurs fut toujours, et surtout en France, la plus facile à manier.

Au reste, la faveur publique, qui s’attache à tout ce qui sort de la plume de M. d’Arlincourt, le venge amplement de toutes les persécutions de l’envie. A peine le Renégat fut-il connu, que plus de vingt pièces dramatiques, tirées de ce livre si remarquable sous tous les rapports, furent faites et présentées à différons théâtres. Quatre mélodrames reçus à la Porte Saint-Martin , à Ambigu Comique, à la Gaité et au Panorama Dramatique, allaient être joués, lorsqu’un arrêt de la censure en interdit les représentations.......

Les Journaux étrangers, remplis d’éloges brillans, ont annoncé partout des traductions du Renégat. en a paru deux (d’auteurs différens ) à Londres, l’une en deux volumes, l’autre en trois. On peut se les procurer à la librairie anglaise de Galignani, rue Vivienne, à Paris. On trouvera chez M. Béchet les traductions allemande, hollandaise et espagnole.

Il devait paraître au Musée des tableaux sur le Solitaire et le Renégat. Plusieurs d’entre eux ont eu le sort ( dit - on ) des pièces de théâtre dont Agobar était le héros. Espérons qu’ils seront plus heureux à une autre exposition. Il en est un néanmoins qui ayant vaincu les obstacles, doit y paraître prochainement. Il représente Agobar et Ezilcla à la pyramide de Fabius au douzième livre. Il est de Ml,e Inès Esménard, et l’on assure qu’elle y a fait preuve d’un talent très remarquable. Le livret du Musée annonce ce tableau.

La mode même, à Paris, a puisé dans le Renégat des parures nouvelles; les Journaux consacrés aux modes ont annoncé des coiffures à l'Ezilda, des rosaires, des chaînes, des tuniques, des ombrelles et des voiles à l'Ezilda... etc.

Puissent les sarcasmes et les injures dirigés contre M. le vicomte d’Arlincourt n’obtenir encore de lui d’autre réponse que des écrits toujours plus beaux et plus recherchés. Il s’occupe, dit-on, en ce moment , loin de Paris, du monde et des cotteries littéraires, d’un ouvrage d’un genre différent de celui des deux derniers , mais d’un intérêt aussi vif. Espérons qu’il aura le succès éclatant de ses aînés. Le génie de l’Auteur de la Carolèide n’a rien à redouter des attaques de la malveillance ; et, en dépit de la rage des envieux, le Solitaire et le Renégat feront époque dans la littérature.

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Après le prodigieux succès du Solitaire, c’était une entreprise hardie et périlleuse que d’offrir au public un ouvrage du même genre; car souvent ce qui réussit une fois ne réussit pas deux. M. le vicomte d’Arlin-court n’a cependant point été effrayé de tous les écueils qui se présentaient à lui, et le plus brillant triomphe a de nouveau couronné ses efforts.

La vogue du Renégat est plus étonnante encore que celle du Solitaire. Quatre éditions de cet ouvrage ont été épuisées avec une rapidité sans exemple, bien qu’elles aient été tirées à un nombre considérable d’exemplaires. Ainsi que plusieurs journaux en ont fait la remarque, l’Editeur, pour bien constater la vérité des éditions, a changé à chaque nouvelle réimpression, soit de format, soit de caractères, soit d’imprimeur; et c’est une cinquième édition ( imprimée chez M. Huzard-Courcier ) qu’il fait paraître en ce moment ; cette dernière, revue et corrigée avec soin , est ornée d'une jolie gravure , dessinée par M. Chasselat. Cinq éditions en quatre mois!.... Quelle fureur nouvelle va éclater, à cette annonce, parmi les ennemis du talent devenu trop célèbre de M. le vicomte d’Arlincourt !

Le Solitaire y d’abord loué avec transport, a été ensuite déchiré impitoyablement ; et M. d’Arlincourt s’est vu, non-seulement critiqué dans ses œuvres, mais encore injurié personnellement jusque dans ses plus chères affections. Des satires sanglantes ont été dirigées contre lui; et ne pouvant lui refuser du talent, on a voulu lui donner des ridicules.Tout succès de vogue » doit s’expier, a dit dernièrement un journal, et sept éditions du Solitaire ne pouvaient pas rester impunies. »

Tandis que les clameurs impuissantes de l’envie poursuivaient le jeune auteur de la Caroléide , il composait le Renégat; et ne répondant jamais à aucune des diatribes mensongères et outrageantes de ses détracteurs, il cherchait à se rendre plus digne encore de la célébrité qu’il s’est acquise, en travaillant à une œuvre que l’opinion publique place au-dessus du Solitaire.

Un critique distingué disait dernièrement, en parlant du Solitaire: «Cet ouvrage, accueilli avec tant de faveur, prôné par tant de jolies bouches, arrosé de tant de larmes mystérieuses, a été tout à coup » dédaigné , critiqué , déchiré , non par les dames ( elles ont de la conscience en littérature, et s’y montrent fidèles à leurs admirations), mais déchiré par ces Aristarques chagrins , ces censeurs hargneux qui ne souffrent point les renommées.... et ne veulent point laisser s’élever une gloire contemporaine.... »

Il serait trop long de détailler toutes les amertumes dont on a cherché à abreuver M. le vicomte d’Arlincourt. Ses ennemis lui ont contesté jusqu’à ses succès: ils ont voulu prouver que le fameux Solitaire était une production au-dessous du médiocre ; et ils ont soutenu qu’il Fallait être absurde pour l’admirer. Ainsi donc l’Europe entière a été absurde, car ce Solitaire, traduit dans toutes les langues , et joué sur tous les théâtres de la France et de l’étranger , a eu la même vogue à St.-Pétersbourg qu’à Paris, à Londres qu’à Naples, en Allemagne qu’en Amérique, et a fait verser autant de larmes dans les chaumières que dans les palais, au pôle nord comme au pôle sud. Les ennemis de M. d’Arlincourt, qui, selon les expressions d’une feuille publique, ont remis sa gloire en question, et lui ont disputé ses lauriers feuille à feuille, » n’ont-ils donc point senti que le ridicule qu’ils voulaient jeter sur un ouvrage applaudi par toutes les nations, par tous les partis, et par toutes les classes de la société, retombait tout entier sur eux-mêmes ?

La rage qui s’est déchaînée contre le Solitaire , poursuit encore davantage le Renégat ; vainement cette production respire, ainsi que l’a dit le journal de Paris, un besoin de charité, un enthousiasme chrétien, un héroïsme angélique, et pour ainsi dire un parfum de vertu » qui transporte l’ame du lecteur, vainement Ezilda surnommée dans le monde l'Armide chrétienne, depuis l’article charmant du même journal où M. de Labaume s’est servi de cette heureuse expression ; vainement Ezilda, dis-je, a partout excité l’enthousiasme, M. le vicomte d’Arlincourt est chaque jour en butte à la malignité de ses détracteurs, qui lui prêtent des phrases qu’il n’a jamais écrites, et des pensées qui ne lui viendront jamais.

De perpétuelles parodies sont lancées contre ses productions, coupables d’être trop aimées du public : mais la parodie , quelque amère qu’elle soit, est un honneur et non une critique : et ce ne sont point les hommes médiocres qu’on attaque avec l’arme du ridicule, qui d’ailleurs fut toujours, et surtout en France, la plus facile à manier.

Au reste, la faveur publique, qui s’attache à tout ce qui sort de la plume de M. d’Arlincourt, le venge amplement de toutes les persécutions de l’envie. A peine le Renégat fut-il connu, que plus de vingt pièces dramatiques, tirées de ce livre si remarquable sous tous les rapports, furent faites et présentées à différons théâtres. Quatre mélodrames reçus à la Porte Saint-Martin , à Ambigu Comique, à la Gaité et au Panorama Dramatique, allaient être joués, lorsqu’un arrêt de la censure en interdit les représentations.......

Les Journaux étrangers, remplis d’éloges brillans, ont annoncé partout des traductions du Renégat. en a paru deux (d’auteurs différens ) à Londres, l’une en deux volumes, l’autre en trois. On peut se les procurer à la librairie anglaise de Galignani, rue Vivienne, à Paris. On trouvera chez M. Béchet les traductions allemande, hollandaise et espagnole.

Il devait paraître au Musée des tableaux sur le Solitaire et le Renégat. Plusieurs d’entre eux ont eu le sort ( dit - on ) des pièces de théâtre dont Agobar était le héros. Espérons qu’ils seront plus heureux à une autre exposition. Il en est un néanmoins qui ayant vaincu les obstacles, doit y paraître prochainement. Il représente Agobar et Ezilcla à la pyramide de Fabius au douzième livre. Il est de Ml,e Inès Esménard, et l’on assure qu’elle y a fait preuve d’un talent très remarquable. Le livret du Musée annonce ce tableau.

La mode même, à Paris, a puisé dans le Renégat des parures nouvelles; les Journaux consacrés aux modes ont annoncé des coiffures à l'Ezilda, des rosaires, des chaînes, des tuniques, des ombrelles et des voiles à l'Ezilda... etc.

Puissent les sarcasmes et les injures dirigés contre M. le vicomte d’Arlincourt n’obtenir encore de lui d’autre réponse que des écrits toujours plus beaux et plus recherchés. Il s’occupe, dit-on, en ce moment , loin de Paris, du monde et des cotteries littéraires, d’un ouvrage d’un genre différent de celui des deux derniers , mais d’un intérêt aussi vif. Espérons qu’il aura le succès éclatant de ses aînés. Le génie de l’Auteur de la Carolèide n’a rien à redouter des attaques de la malveillance ; et, en dépit de la rage des envieux, le Solitaire et le Renégat feront époque dans la littérature.

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