LE ROMAN D'UN SPAHIPierre LotiCollection« Les classiques YouScribe »Faites comme Pierre Loti,publiez vos textes sur YouScribeYouScribe vous permet de publier vos écrits pour les partager et les vendre.C’est simple et gratuit.Suivez-nous sur : ISBN 978-2-8206-0667-9INTRODUCTIONIEn descendant la côte d’Afrique, quand on a dépassél’extrémité sud du Maroc, on suit pendant des jours et des nuitsun interminable pays désolé.C’est le Sahara, la « grande mer sans eau » que les Mauresappellent aussi « Bled-el-Ateuch », le pays de la soif.Ces plages du désert ont cinq cents lieues de long, sans unpoint de repère pour le navire qui passe, sans une plante, sansun vestige de vie.Les solitudes défilent, avec une monotonie triste, les dunesmouvantes, les horizons indéfinis, – et la chaleur augmented’intensité chaque jour.Et puis enfin apparaît au-dessus des sables une vieille citéblanche, plantée de rares palmiers jaunes ; c’est Saint-Louis duSénégal, la capitale de la Sénégambie.Une église, une mosquée, une tour, des maisons à lamauresque. Tout cela semble dormir sous l’ardent soleil, commeces villes portugaises qui fleurissaient jadis sur la côte du Congo,Saint-Paul et Saint-Philippe de Benguéla.On s’approche, et on s’étonne de voir que cette ville n’est pasbâtie sur la plage, qu’elle n’a même pas de port, pas decommunication avec l’extérieur ; la côte, basse et toujoursdroite, est inhospitalière comme celle du Sahara, et uneéternelle ligne de ...
LE ROMAN D'UN SPAHIPierre LotiCollection« Les classiques YouScribe »Faites comme Pierre Loti,publiez vos textes sur YouScribeYouScribe vous permet de publier vos écrits pour les partager et les vendre.C’est simple et gratuit.Suivez-nous sur : ISBN 978-2-8206-0667-9INTRODUCTIONIEn descendant la côte d’Afrique, quand on a dépassél’extrémité sud du Maroc, on suit pendant des jours et des nuitsun interminable pays désolé.C’est le Sahara, la « grande mer sans eau » que les Mauresappellent aussi « Bled-el-Ateuch », le pays de la soif.Ces plages du désert ont cinq cents lieues de long, sans unpoint de repère pour le navire qui passe, sans une plante, sansun vestige de vie.Les solitudes défilent, avec une monotonie triste, les dunesmouvantes, les horizons indéfinis, – et la chaleur augmented’intensité chaque jour.Et puis enfin apparaît au-dessus des sables une vieille citéblanche, plantée de rares palmiers jaunes ; c’est Saint-Louis duSénégal, la capitale de la Sénégambie.Une église, une mosquée, une tour, des maisons à lamauresque. Tout cela semble dormir sous l’ardent soleil, commeces villes portugaises qui fleurissaient jadis sur la côte du Congo,Saint-Paul et Saint-Philippe de Benguéla.On s’approche, et on s’étonne de voir que cette ville n’est pasbâtie sur la plage, qu’elle n’a même pas de port, pas decommunication avec l’extérieur ; la côte, basse et toujoursdroite, est inhospitalière comme celle du Sahara, et uneéternelle ligne de ...