Author: | Léon Bloy | ISBN: | 1230000287208 |
Publisher: | PRB | Publication: | December 21, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Léon Bloy |
ISBN: | 1230000287208 |
Publisher: | PRB |
Publication: | December 21, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le Sang du Pauvre est sans aucun doute le livre le plus personnel de Léon Bloy (1846 - 1917).
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Ce sang du pauvre dont il est ici question n'est autre que l'argent, transfiguration audacieuse du sang versé par le Rédempteur : "Il est exécrable et adorable", symbole flagrant et ruisselant du Christ Sauveur.
La force de Bloy est de nous happer dans son imaginaire intuitif, pour offrir une vision à charge du monde industriel. Mais un siècle après - Sueur de Sang a paru en 1908 - ce discours violent contre le matérialisme reste d'une lucide actualité : l'argent est la nouvelle foi des hommes, encline aux mêmes excès, au même fanatisme et au même dévoiement.
Extrait :
Le petit nombre d’âmes vivantes, pour qui le Sang de Jésus est valable encore, se trouve en présence d’une multitude inconcevable, inimaginée jusqu’ici. C’est « la troupe infinie des gens qui se tiennent devant le Trône, en présence de l’Agneau, vêtus de robes blanches et des palmes dans les mains ». Ces gens sont les catholiques modernes.
Interminablement ils défilent sur la prairie qui est juste au-devant du ciel. Puis, soudain on s’aperçoit que les oiseaux tombent des nues, que les fleurs périssent, que tout meurt sur leur passage, enfin qu’ils laissent derrière eux une coulée de putréfaction, et, si on les touche, il semble qu’on soit inoculé à jamais, comme Philoctète.
Cette horreur appartient au XIXe siècle. À d’autres époques, on apostasiait bravement. On était ingénument et résolument un renégat. On recevait le Corps du Christ, puis, sans barguigner, on allait le vendre, comme on aurait été secourir un pauvre. Cela se faisait, en somme, gentiment, et on était des Judas à la bonne franquette. Aujourd’hui, c’est autre chose.
Je n’ai cessé de l’écrire depuis vingt ans. Jamais il n’y eut rien d’aussi odieux, d’aussi complètement exécrable que le monde catholique contemporain — au moins en France et en Belgique — et je renonce à me demander ce qui pourrait plus sûrement appeler le Feu du Ciel…
Je déclare, au nom d’un très-petit groupe d’individus aimant Dieu et décidés à mourir pour lui, quand il le faudra, que le spectacle des catholiques modernes est une tentation au dessus de nos forces...
Le Sang du Pauvre est sans aucun doute le livre le plus personnel de Léon Bloy (1846 - 1917).
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Ce sang du pauvre dont il est ici question n'est autre que l'argent, transfiguration audacieuse du sang versé par le Rédempteur : "Il est exécrable et adorable", symbole flagrant et ruisselant du Christ Sauveur.
La force de Bloy est de nous happer dans son imaginaire intuitif, pour offrir une vision à charge du monde industriel. Mais un siècle après - Sueur de Sang a paru en 1908 - ce discours violent contre le matérialisme reste d'une lucide actualité : l'argent est la nouvelle foi des hommes, encline aux mêmes excès, au même fanatisme et au même dévoiement.
Extrait :
Le petit nombre d’âmes vivantes, pour qui le Sang de Jésus est valable encore, se trouve en présence d’une multitude inconcevable, inimaginée jusqu’ici. C’est « la troupe infinie des gens qui se tiennent devant le Trône, en présence de l’Agneau, vêtus de robes blanches et des palmes dans les mains ». Ces gens sont les catholiques modernes.
Interminablement ils défilent sur la prairie qui est juste au-devant du ciel. Puis, soudain on s’aperçoit que les oiseaux tombent des nues, que les fleurs périssent, que tout meurt sur leur passage, enfin qu’ils laissent derrière eux une coulée de putréfaction, et, si on les touche, il semble qu’on soit inoculé à jamais, comme Philoctète.
Cette horreur appartient au XIXe siècle. À d’autres époques, on apostasiait bravement. On était ingénument et résolument un renégat. On recevait le Corps du Christ, puis, sans barguigner, on allait le vendre, comme on aurait été secourir un pauvre. Cela se faisait, en somme, gentiment, et on était des Judas à la bonne franquette. Aujourd’hui, c’est autre chose.
Je n’ai cessé de l’écrire depuis vingt ans. Jamais il n’y eut rien d’aussi odieux, d’aussi complètement exécrable que le monde catholique contemporain — au moins en France et en Belgique — et je renonce à me demander ce qui pourrait plus sûrement appeler le Feu du Ciel…
Je déclare, au nom d’un très-petit groupe d’individus aimant Dieu et décidés à mourir pour lui, quand il le faudra, que le spectacle des catholiques modernes est une tentation au dessus de nos forces...