Author: | Jean-Baptiste-Antoine Ferland, J. de Villers | ISBN: | 1230001002645 |
Publisher: | MD | Publication: | March 22, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jean-Baptiste-Antoine Ferland, J. de Villers |
ISBN: | 1230001002645 |
Publisher: | MD |
Publication: | March 22, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Dans les eaux de la baie il y a chasse et pêche en abondance ; à notre passage se lèvent canards, sarcelles, huards, outardes. Dès que nous avons jeté l’ancre, des loups-marins s’approchent ; se tenant à une distance respectueuse, ils examinent attentivement, et avec un certain air d’intelligence, la masse noir qui, au milieu de flots d’écume, lance le feu et la fumée. Ils la prennent sans doute pour quelque baleine extraordinaire, qui vient envahir leur paisible domaine ; aussi ont-ils la prudence de se tenir hors de la portée de sa queue et de ses lourdes mâchoires.
À peine avons-nous mis pied à terre, qu’un homme, en cheveux blancs, mais encore vert et vigoureux, s’avance vers nous et vient me saisir la main avec une énergique cordialité. « C’est à vous le premier que je dois donner la main, monsieur le curé ; soyez le bienvenu. Excusez, messieurs, mais je dois commencer par mon prêtre. » C’était Louis-Olivier Gamache, maître du lieu. À son compte, notre hôte avait alors soixante- huit ans ; il était plein de feu et d’activité, parlait fort et ferme, et s’occupait de ses affaires avec tout l’entrain d’un jeune homme. « Voyez-vous, messieurs, on est porté à vivre vieux ici », nous répondit-il, lorsque nous le complimentions de sa vigueur ; « l’air de la mer entretient la santé. Regardez mon poulain, là-bas : il ne songe pas encore à mourir. Ce n’est pourtant plus une « jeunesse », car il avait six ans quand il arriva ici, il y a bientôt vingt-neuf ans. »
Extrait :
Dans les eaux de la baie il y a chasse et pêche en abondance ; à notre passage se lèvent canards, sarcelles, huards, outardes. Dès que nous avons jeté l’ancre, des loups-marins s’approchent ; se tenant à une distance respectueuse, ils examinent attentivement, et avec un certain air d’intelligence, la masse noir qui, au milieu de flots d’écume, lance le feu et la fumée. Ils la prennent sans doute pour quelque baleine extraordinaire, qui vient envahir leur paisible domaine ; aussi ont-ils la prudence de se tenir hors de la portée de sa queue et de ses lourdes mâchoires.
À peine avons-nous mis pied à terre, qu’un homme, en cheveux blancs, mais encore vert et vigoureux, s’avance vers nous et vient me saisir la main avec une énergique cordialité. « C’est à vous le premier que je dois donner la main, monsieur le curé ; soyez le bienvenu. Excusez, messieurs, mais je dois commencer par mon prêtre. » C’était Louis-Olivier Gamache, maître du lieu. À son compte, notre hôte avait alors soixante- huit ans ; il était plein de feu et d’activité, parlait fort et ferme, et s’occupait de ses affaires avec tout l’entrain d’un jeune homme. « Voyez-vous, messieurs, on est porté à vivre vieux ici », nous répondit-il, lorsque nous le complimentions de sa vigueur ; « l’air de la mer entretient la santé. Regardez mon poulain, là-bas : il ne songe pas encore à mourir. Ce n’est pourtant plus une « jeunesse », car il avait six ans quand il arriva ici, il y a bientôt vingt-neuf ans. »