Author: | Guy Deloeuvre | ISBN: | 1230002500102 |
Publisher: | Guy Deloeuvre | Publication: | August 25, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Guy Deloeuvre |
ISBN: | 1230002500102 |
Publisher: | Guy Deloeuvre |
Publication: | August 25, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Décembre 1980, en France. Le viol, considéré comme un délit jusque-là, devient un crime, passible de 15 ans de réclusion. Une avancée majeure pour les femmes alors que deux ans plus tôt se jugeait « le procès du viol ». Sur le banc des victimes, Anne Tonglet et sa compagne Araceli Castellano, deux jeunes femmes belges qui ont été violées par trois hommes pendant plusieurs heures en août 1974 alors qu'elles campaient dans les Calanques de Marseille. Pendant leurs interrogatoires, leurs violeurs ont nié les faits, affirmé que leurs victimes étaient consentantes...Ils seront finalement poursuivis pour coups et blessures. Durant des années, Anne Tonglet et Araceli Castellano se sont battues pour que justice leur soit rendue. Lorsque l'avocate et militante féministe Gisèle Halimi -qui avait assuré la défense d'une adolescente poursuivie pour un avortement après un viol à Bobigny en 1972- s'est emparée du dossier, le tribunal d'Aix-en-Provence s'est déclaré incompétent pour juger l'affaire, qui a été envoyée aux assises. Une première victoire pour les deux victimes et une première tout court en France. Le 3 mai 1978, un des trois violeurs est condamné à 6 ans de réclusion criminelle, les deux autres à 4 ans. Le calvaire de ces deux femmes et leur chemin de croix pour faire reconnaître leur viol comme un crime et faire condamner leurs agresseurs sont retracés dans « Le Viol », un téléfilm coup de poing diffusé sur France 3 mardi. Traumatisées par leur viol, Nicole (Camille Sansterre) et Malia (Bérangère McNeese) Les noms des victimes et des agresseurs ont été modifiés dans le film, des victimes qui se heurtent aux tabous d'une société dirigée par des hommes, sont couvertes d'opprobre et font face aux insultes, à l'incompréhension de leurs proches avant que leur combat devienne celui de Gisèle Halimi (Clotilde Courau). L'une des scènes les plus dures du film se déroule dans un hôpital. Quelques heures après leur agression, Nicole et Malia choquées tremblantes sur des lits, subissent l'examen gynécologique d'étudiants en médecine et d'un médecin -tous des hommes- qui conclue que « ce n'est pas bien grave tout ça ». Une scène qui témoigne de la violence physique et verbale à laquelle les victimes sont confrontées, encore aujourd'hui. Après la diffusion du « Viol », France 3 proposera un débat « Le viol, un crime sous silence » en présence des deux victimes de l'affaire Anne Tonglet et Araceli Castellano puis diffusera le documentaire « Le procès du viol ». Quarante ans après ce procès qui a fait bouger les choses, sur les 84 000 femmes violées chaque année, seulement 10% d'entre elles portent plainte. (Paris-Match). Alors que les plaintes pour violences sexuelles déposées en gendarmerie ont augmenté de 30 % en octobre par rapport à la même période de l’année précédente, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, souhaite encourager les femmes à se défendre. Dans cette optique, elle a déclaré ce lundi sur RTL qu’elle réfléchissait, avec le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, à la mise en place de pré-plaintes en ligne pour les victimes de violences sexuelles. 20 Minutes a tenté d’en cerner les tenants et les aboutissants. Comment pourraient fonctionner les pré-plaintes en ligne ? De chez elle, la victime « pourrait déposer une pré-plainte sans avoir la nécessité d’aller au commissariat », a expliqué la ministre. « Cela existe pour les atteintes aux biens. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas le faire dans ce cadre-là », a-t-elle ajouté. En effet, ce dispositif existe pour les vols, dégradations, escroqueries… Il s’agit d’un formulaire à remplir en ligne, via lequel la personne donne ses coordonnées, décrit les faits dont elle a été victime, les lieux et la date. Pour que la pré-plainte soit enregistrée comme une plainte, la personne doit venir signer cette déclaration dans une unité de gendarmerie ou un service de police. « On pourrait imaginer que cela fonctionne de la même manière », explique l’entourage de Nicole Belloubet à 20 Minutes. Cette mesure verra-t-elle le jour ? « C’est un vrai souhait de la ministre », explique son entourage, en précisant qu'« aucun calendrier n’est prévu à ce sujet ». Et ce parce que la ministre de la Justice doit d’abord en discuter avec le ministre de l’Intérieur et évaluer toutes les implications de la mise en œuvre de ces pré-plaintes. Quel serait l’intérêt pour les victimes ? Aujourd’hui, 90 % des femmes victimes de violences sexuelles ne portent pas plainte. « Ces pré-plaintes constitueraient un outil supplémentaire pour inciter les victimes à le faire », indique l’entourage de Nicole Belloubet. Car cette première démarche sur Internet serait moins difficile à effectuer pour une victime que de se rendre dans une gendarmerie ou un commissariat pour dévoiler ce qu’elles ont subi. « C’est toujours mieux que l’accueil parfois brutal réservé aux victimes par certains gendarmes ou policiers. Car elles ont parfois à peine commencé à parler qu’on leur rappelle les articles de loi sur la dénonciation calomnieuse, comme si elles étaient présumées menteuses », insiste Emmanuelle Piet, présidente du collectif féministe contre le viol. Ce système de pré-plainte permettrait aussi aux femmes de laisser une trace de ce qu’elles ont subi, au cas où elles décideraient d’attendre un peu avant d’enregistrer définitivement leur plainte. « Et via le formulaire, elles pourraient demander d’être rappelées par un psychologue afin d’être accompagnées dans leurs démarches », indique-t-on au ministère de la Justice. Mais pour Emmanuelle Piet, cette mesure ne pourrait être envisagée que si elle était accompagnée de mesures de sécurité : « il faudrait que lorsqu’une femme dépose une plainte en cas de viol par exemple, qu’elle soit immédiatement protégée de son agresseur présumé. Car ce qui fait taire les femmes, c’est la peur des représailles », insiste-t-elle.
Décembre 1980, en France. Le viol, considéré comme un délit jusque-là, devient un crime, passible de 15 ans de réclusion. Une avancée majeure pour les femmes alors que deux ans plus tôt se jugeait « le procès du viol ». Sur le banc des victimes, Anne Tonglet et sa compagne Araceli Castellano, deux jeunes femmes belges qui ont été violées par trois hommes pendant plusieurs heures en août 1974 alors qu'elles campaient dans les Calanques de Marseille. Pendant leurs interrogatoires, leurs violeurs ont nié les faits, affirmé que leurs victimes étaient consentantes...Ils seront finalement poursuivis pour coups et blessures. Durant des années, Anne Tonglet et Araceli Castellano se sont battues pour que justice leur soit rendue. Lorsque l'avocate et militante féministe Gisèle Halimi -qui avait assuré la défense d'une adolescente poursuivie pour un avortement après un viol à Bobigny en 1972- s'est emparée du dossier, le tribunal d'Aix-en-Provence s'est déclaré incompétent pour juger l'affaire, qui a été envoyée aux assises. Une première victoire pour les deux victimes et une première tout court en France. Le 3 mai 1978, un des trois violeurs est condamné à 6 ans de réclusion criminelle, les deux autres à 4 ans. Le calvaire de ces deux femmes et leur chemin de croix pour faire reconnaître leur viol comme un crime et faire condamner leurs agresseurs sont retracés dans « Le Viol », un téléfilm coup de poing diffusé sur France 3 mardi. Traumatisées par leur viol, Nicole (Camille Sansterre) et Malia (Bérangère McNeese) Les noms des victimes et des agresseurs ont été modifiés dans le film, des victimes qui se heurtent aux tabous d'une société dirigée par des hommes, sont couvertes d'opprobre et font face aux insultes, à l'incompréhension de leurs proches avant que leur combat devienne celui de Gisèle Halimi (Clotilde Courau). L'une des scènes les plus dures du film se déroule dans un hôpital. Quelques heures après leur agression, Nicole et Malia choquées tremblantes sur des lits, subissent l'examen gynécologique d'étudiants en médecine et d'un médecin -tous des hommes- qui conclue que « ce n'est pas bien grave tout ça ». Une scène qui témoigne de la violence physique et verbale à laquelle les victimes sont confrontées, encore aujourd'hui. Après la diffusion du « Viol », France 3 proposera un débat « Le viol, un crime sous silence » en présence des deux victimes de l'affaire Anne Tonglet et Araceli Castellano puis diffusera le documentaire « Le procès du viol ». Quarante ans après ce procès qui a fait bouger les choses, sur les 84 000 femmes violées chaque année, seulement 10% d'entre elles portent plainte. (Paris-Match). Alors que les plaintes pour violences sexuelles déposées en gendarmerie ont augmenté de 30 % en octobre par rapport à la même période de l’année précédente, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, souhaite encourager les femmes à se défendre. Dans cette optique, elle a déclaré ce lundi sur RTL qu’elle réfléchissait, avec le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, à la mise en place de pré-plaintes en ligne pour les victimes de violences sexuelles. 20 Minutes a tenté d’en cerner les tenants et les aboutissants. Comment pourraient fonctionner les pré-plaintes en ligne ? De chez elle, la victime « pourrait déposer une pré-plainte sans avoir la nécessité d’aller au commissariat », a expliqué la ministre. « Cela existe pour les atteintes aux biens. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas le faire dans ce cadre-là », a-t-elle ajouté. En effet, ce dispositif existe pour les vols, dégradations, escroqueries… Il s’agit d’un formulaire à remplir en ligne, via lequel la personne donne ses coordonnées, décrit les faits dont elle a été victime, les lieux et la date. Pour que la pré-plainte soit enregistrée comme une plainte, la personne doit venir signer cette déclaration dans une unité de gendarmerie ou un service de police. « On pourrait imaginer que cela fonctionne de la même manière », explique l’entourage de Nicole Belloubet à 20 Minutes. Cette mesure verra-t-elle le jour ? « C’est un vrai souhait de la ministre », explique son entourage, en précisant qu'« aucun calendrier n’est prévu à ce sujet ». Et ce parce que la ministre de la Justice doit d’abord en discuter avec le ministre de l’Intérieur et évaluer toutes les implications de la mise en œuvre de ces pré-plaintes. Quel serait l’intérêt pour les victimes ? Aujourd’hui, 90 % des femmes victimes de violences sexuelles ne portent pas plainte. « Ces pré-plaintes constitueraient un outil supplémentaire pour inciter les victimes à le faire », indique l’entourage de Nicole Belloubet. Car cette première démarche sur Internet serait moins difficile à effectuer pour une victime que de se rendre dans une gendarmerie ou un commissariat pour dévoiler ce qu’elles ont subi. « C’est toujours mieux que l’accueil parfois brutal réservé aux victimes par certains gendarmes ou policiers. Car elles ont parfois à peine commencé à parler qu’on leur rappelle les articles de loi sur la dénonciation calomnieuse, comme si elles étaient présumées menteuses », insiste Emmanuelle Piet, présidente du collectif féministe contre le viol. Ce système de pré-plainte permettrait aussi aux femmes de laisser une trace de ce qu’elles ont subi, au cas où elles décideraient d’attendre un peu avant d’enregistrer définitivement leur plainte. « Et via le formulaire, elles pourraient demander d’être rappelées par un psychologue afin d’être accompagnées dans leurs démarches », indique-t-on au ministère de la Justice. Mais pour Emmanuelle Piet, cette mesure ne pourrait être envisagée que si elle était accompagnée de mesures de sécurité : « il faudrait que lorsqu’une femme dépose une plainte en cas de viol par exemple, qu’elle soit immédiatement protégée de son agresseur présumé. Car ce qui fait taire les femmes, c’est la peur des représailles », insiste-t-elle.