Author: | Edgar Allan Poe | ISBN: | 9782814555242 |
Publisher: | publie.net | Publication: | September 6, 2011 |
Imprint: | publie.net | Language: | French |
Author: | Edgar Allan Poe |
ISBN: | 9782814555242 |
Publisher: | publie.net |
Publication: | September 6, 2011 |
Imprint: | publie.net |
Language: | French |
Le plus grand livre non terminé de toutes les aventures de mer : mais attention, c'est le manuscrit d'Arthur Gordon Pym, qui n'est pas terminé, et pour cause... La scénographie qu'en fait Edgar Poe, présent tout au début et à la toute fin, pour expliquer la disparition de Pym, est magistrale.
Comme magistral le premier constat : oui, bien sûr, un grand récit de mer. On y retrouve, comme dans les grands films de genre des grandes périodes de l'âge classique, le naufrage, la tempête, la mutinerie, des cadavres et des fantômes, des requins (qui avalent l'ami d'enfance, celui par qui toute l'aventure a commencé), puis le cannibalisme, tout quoi.
Et pourtant, dès les premiers chapitres, on le sait: on est chez Edgar Poe et pas un autre. Tout est vu comme dans un rêve, tout est vu comme dans un livre. Hallucinant récit du narrateur caché dans la cale de la goélette, dans une caisse pas plus grande qu'un cercueil, mais équipée de livres, d'encre, plume et papier – tout le livre alors aurait pu naître de cette cachette imaginée, dans le fond d'une goélette partie de Nantucket et dont vous ne savez rien, pas plus qu'eux ne savent votre présence ?
Et puis la fascination de l'auteur de "Eureka" pour la science... On sait le mystrère de son "Manuscrit trouvé dans une bouteille", où les vagues et les hommes grandissent à mesure que le bateau fonce vers le Pôle Sud, et que le temps se ralentit (le temps du narrateur n'est pas le même que celui du capitaine, lequel est lui-même en train d'écrire le journal de son aventure)... L'Antarctique n'a pas été découverte par des marins : mais bien par les physiciens et astronomes, pour des déductions liées à la masse de la terre.
Et c'est bien vers le Pôle Sud, donc voyage sans possible fin, que Pym et Poe, Poe et Pym nous emportent – avec des îles mystérieuses, des géants et cavernes, et un labyrinthe qui fera que le livre se termine par un vertige : l'écriture même, l'écriture mais inconnue.
Alors on imagine le régal de Baudelaire, habitué aux proses courtes d'Edgar Poe, et se confrontant à un voyage en mer qui doit lui rappeler le sien. Mots anciens, figures prises à la Tempête de Rabelais, l'impression qu'il s'amuse. La recréation des "Aventures d'Arthur Gordon Pym" comme rêve de Baudelaire est probablement ce qui, à jamais, conditionne le nôtre...
Le plus grand livre non terminé de toutes les aventures de mer : mais attention, c'est le manuscrit d'Arthur Gordon Pym, qui n'est pas terminé, et pour cause... La scénographie qu'en fait Edgar Poe, présent tout au début et à la toute fin, pour expliquer la disparition de Pym, est magistrale.
Comme magistral le premier constat : oui, bien sûr, un grand récit de mer. On y retrouve, comme dans les grands films de genre des grandes périodes de l'âge classique, le naufrage, la tempête, la mutinerie, des cadavres et des fantômes, des requins (qui avalent l'ami d'enfance, celui par qui toute l'aventure a commencé), puis le cannibalisme, tout quoi.
Et pourtant, dès les premiers chapitres, on le sait: on est chez Edgar Poe et pas un autre. Tout est vu comme dans un rêve, tout est vu comme dans un livre. Hallucinant récit du narrateur caché dans la cale de la goélette, dans une caisse pas plus grande qu'un cercueil, mais équipée de livres, d'encre, plume et papier – tout le livre alors aurait pu naître de cette cachette imaginée, dans le fond d'une goélette partie de Nantucket et dont vous ne savez rien, pas plus qu'eux ne savent votre présence ?
Et puis la fascination de l'auteur de "Eureka" pour la science... On sait le mystrère de son "Manuscrit trouvé dans une bouteille", où les vagues et les hommes grandissent à mesure que le bateau fonce vers le Pôle Sud, et que le temps se ralentit (le temps du narrateur n'est pas le même que celui du capitaine, lequel est lui-même en train d'écrire le journal de son aventure)... L'Antarctique n'a pas été découverte par des marins : mais bien par les physiciens et astronomes, pour des déductions liées à la masse de la terre.
Et c'est bien vers le Pôle Sud, donc voyage sans possible fin, que Pym et Poe, Poe et Pym nous emportent – avec des îles mystérieuses, des géants et cavernes, et un labyrinthe qui fera que le livre se termine par un vertige : l'écriture même, l'écriture mais inconnue.
Alors on imagine le régal de Baudelaire, habitué aux proses courtes d'Edgar Poe, et se confrontant à un voyage en mer qui doit lui rappeler le sien. Mots anciens, figures prises à la Tempête de Rabelais, l'impression qu'il s'amuse. La recréation des "Aventures d'Arthur Gordon Pym" comme rêve de Baudelaire est probablement ce qui, à jamais, conditionne le nôtre...