Author: | Arthur Buies | ISBN: | 1230002541549 |
Publisher: | QUÉBEC : Imprimé par Belleau & Cie. 1890 | Publication: | September 10, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Arthur Buies |
ISBN: | 1230002541549 |
Publisher: | QUÉBEC : Imprimé par Belleau & Cie. 1890 |
Publication: | September 10, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Dès qu’on a quitté le littoral du Saint-Laurent et qu’on a pénétré quelque peu dans l’intérieur, ce qui frappe avant tout le regard, ce sont les manifestations géologiques du sol. On se trouve en présence d’un pays en apparence montagneux, à cause des nombreux et capricieux soulèvements du sol d’un pays coupé de vallées profondes qui lui donnent l’aspect d’une ondulation en quelque sorte infinie, irrégulière, accidentée et mouvementée, comme celui de larges vagues s’épanchant sur une surface remplie à la fois de précipices et d’escarpements prolongés.
Ces montagnes qui, vues à une certaine distance, semblent passablement élevées, ne sont que des collines souvent très irrégulières, arrondies, de véritables croupes ne renfermant pas un seul rocher, mais en revanche un sol végétal, très riche en ingrédients fertiles et couvert de fort belles forêts des bois les plus recherchés. Les rivières et les cours d’eau sont nombreux. La plupart du temps on dirait qu’ils coulent au fond de véritables abîmes, tant il leur a fallu creuser profondément la couche terrestre, pour se frayer un lit et gagner soit le fleuve, soit les rivières plus grandes auxquelles ils apportent leurs eaux. À des indices irrécusables, on remarque souvent que tout le sol avoisinant est formé d’une épaisse masse d’alluvion qui atteint des hauteurs plus ou moins élevées, et qui forme en grande partie les collines et les soulèvements que l’on aperçoit de tous côtés.
Ajoutons que dans les nombreuses dépressions du sol, parfois même sur les flancs des montagnes, on rencontre des lacs de toutes les dimensions et en nombre tel qu’il est impossible, pour le voyageur qui veut se rendre compte des choses, de ne pas se demander comment ces profonds et tranquilles réservoirs de notre globe ont pris naissance et comment ils se sont alimentés jusqu’à nos jours. Des lacs ! Il y en a partout, à profusion, sur toute la surface de l’Amérique Septentrionale, et même particulièrement dans notre province. Lorsque à la suite de la période glaciaire, qui couvrit la plus grande partie du globe et qui dura des centaines de siècles, d’après les géologues, le continent Nord Américain émergea petit à petit de son linceul de glace, il se montra avec de terribles blessures, les côtes enfoncées, le dos troué en maints endroits, son épaisse croûte entamée et lacérée dans les parties les plus vulnérables. C’est dans ces blessures, restées béantes, que la glace s’arrêta, s’engouffra, se fondit et forma les lacs que nous trouvons aujourd’hui presque à chaque pas, et vers lesquels se dirigent en si grand nombre des pêcheurs avides de sport, sans se douter que dix mille siècles les contemplent.
Dès qu’on a quitté le littoral du Saint-Laurent et qu’on a pénétré quelque peu dans l’intérieur, ce qui frappe avant tout le regard, ce sont les manifestations géologiques du sol. On se trouve en présence d’un pays en apparence montagneux, à cause des nombreux et capricieux soulèvements du sol d’un pays coupé de vallées profondes qui lui donnent l’aspect d’une ondulation en quelque sorte infinie, irrégulière, accidentée et mouvementée, comme celui de larges vagues s’épanchant sur une surface remplie à la fois de précipices et d’escarpements prolongés.
Ces montagnes qui, vues à une certaine distance, semblent passablement élevées, ne sont que des collines souvent très irrégulières, arrondies, de véritables croupes ne renfermant pas un seul rocher, mais en revanche un sol végétal, très riche en ingrédients fertiles et couvert de fort belles forêts des bois les plus recherchés. Les rivières et les cours d’eau sont nombreux. La plupart du temps on dirait qu’ils coulent au fond de véritables abîmes, tant il leur a fallu creuser profondément la couche terrestre, pour se frayer un lit et gagner soit le fleuve, soit les rivières plus grandes auxquelles ils apportent leurs eaux. À des indices irrécusables, on remarque souvent que tout le sol avoisinant est formé d’une épaisse masse d’alluvion qui atteint des hauteurs plus ou moins élevées, et qui forme en grande partie les collines et les soulèvements que l’on aperçoit de tous côtés.
Ajoutons que dans les nombreuses dépressions du sol, parfois même sur les flancs des montagnes, on rencontre des lacs de toutes les dimensions et en nombre tel qu’il est impossible, pour le voyageur qui veut se rendre compte des choses, de ne pas se demander comment ces profonds et tranquilles réservoirs de notre globe ont pris naissance et comment ils se sont alimentés jusqu’à nos jours. Des lacs ! Il y en a partout, à profusion, sur toute la surface de l’Amérique Septentrionale, et même particulièrement dans notre province. Lorsque à la suite de la période glaciaire, qui couvrit la plus grande partie du globe et qui dura des centaines de siècles, d’après les géologues, le continent Nord Américain émergea petit à petit de son linceul de glace, il se montra avec de terribles blessures, les côtes enfoncées, le dos troué en maints endroits, son épaisse croûte entamée et lacérée dans les parties les plus vulnérables. C’est dans ces blessures, restées béantes, que la glace s’arrêta, s’engouffra, se fondit et forma les lacs que nous trouvons aujourd’hui presque à chaque pas, et vers lesquels se dirigent en si grand nombre des pêcheurs avides de sport, sans se douter que dix mille siècles les contemplent.