Author: | Guillaume Apollinaire | ISBN: | 1230000889520 |
Publisher: | CP | Publication: | January 13, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Guillaume Apollinaire |
ISBN: | 1230000889520 |
Publisher: | CP |
Publication: | January 13, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Les jours d’été étaient revenus, ma mère s’était rendue à la campagne dans une propriété qui nous appartenait depuis peu.
Mon père était resté à la ville pour s’occuper de ses affaires. Il regrettait d’avoir acheté cette propriété sur les instances de ma mère : « C’est toi qui as voulu cette maison de campagne, disait-il, vas-y si tu veux, mais ne me force pas à y aller. D’ailleurs, tu peux être certaine, ma chère Anna, que je vais la revendre dès que l’occasion s’en présentera. »
– Mais mon ami, disait ma mère, tu ne peux pas te figurer comme l’air de la campagne fera du bien aux enfants...
– Ta, ta, ta, répliquait mon père, en consultant un agenda et en prenant son chapeau, je t’ai passé cette fantaisie, mais j’ai eu tort. »
Ma mère était donc partie à sa campagne, comme elle disait, dans l’intention de jouir le plus rapidement et le plus complètement possible de ce plaisir momentané.
Elle était accompagnée d’une sœur plus jeune qu’elle et encore à marier, d’une femme de chambre, de moi, son fils unique, et enfin d’une de mes sœurs plus âgée que moi d’un an.
Nous arrivâmes tous joyeux à la maison de campagne que les gens du pays avaient surnommée Le Château.
Le Château était une vieille demeure de fermiers riches. Il datait, sans doute, du XVIIe siècle. À l’intérieur il y avait beaucoup de place, mais la disposition des pièces était si extraordinaire qu’en somme cette maison était plutôt incommode à habiter à cause des allées et venues qu’occasionnait ce désordre architectural. Les chambres n’étaient pas placées comme dans les maisons ordinaires, mais étaient séparées par une masse de couloirs obscurs, de corridors tortueux, d’escaliers en spirale. En un mot, c’était un véritable labyrinthe et il fallut plusieurs jours pour se reconnaître dans cette maison afin d’arriver à une notion exacte de la disposition des appartements.
Les jours d’été étaient revenus, ma mère s’était rendue à la campagne dans une propriété qui nous appartenait depuis peu.
Mon père était resté à la ville pour s’occuper de ses affaires. Il regrettait d’avoir acheté cette propriété sur les instances de ma mère : « C’est toi qui as voulu cette maison de campagne, disait-il, vas-y si tu veux, mais ne me force pas à y aller. D’ailleurs, tu peux être certaine, ma chère Anna, que je vais la revendre dès que l’occasion s’en présentera. »
– Mais mon ami, disait ma mère, tu ne peux pas te figurer comme l’air de la campagne fera du bien aux enfants...
– Ta, ta, ta, répliquait mon père, en consultant un agenda et en prenant son chapeau, je t’ai passé cette fantaisie, mais j’ai eu tort. »
Ma mère était donc partie à sa campagne, comme elle disait, dans l’intention de jouir le plus rapidement et le plus complètement possible de ce plaisir momentané.
Elle était accompagnée d’une sœur plus jeune qu’elle et encore à marier, d’une femme de chambre, de moi, son fils unique, et enfin d’une de mes sœurs plus âgée que moi d’un an.
Nous arrivâmes tous joyeux à la maison de campagne que les gens du pays avaient surnommée Le Château.
Le Château était une vieille demeure de fermiers riches. Il datait, sans doute, du XVIIe siècle. À l’intérieur il y avait beaucoup de place, mais la disposition des pièces était si extraordinaire qu’en somme cette maison était plutôt incommode à habiter à cause des allées et venues qu’occasionnait ce désordre architectural. Les chambres n’étaient pas placées comme dans les maisons ordinaires, mais étaient séparées par une masse de couloirs obscurs, de corridors tortueux, d’escaliers en spirale. En un mot, c’était un véritable labyrinthe et il fallut plusieurs jours pour se reconnaître dans cette maison afin d’arriver à une notion exacte de la disposition des appartements.