Author: | Emile Zola | ISBN: | 1230000333825 |
Publisher: | sans | Publication: | April 1, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Emile Zola |
ISBN: | 1230000333825 |
Publisher: | sans |
Publication: | April 1, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce roman a une histoire qu’il n’est peut-être pas inutile de conter.
C’était en 1867, aux temps difficiles de mes débuts. Il n’y avait pas chez moi du pain tous les jours. Or, dans un de ces moments de misère noire, le directeur d’une petite feuille marseillaise : le Messager de Provence, était venu me proposer une affaire une idée à lui, sur laquelle il comptait pour lancer son journal. Il s’agissait d’écrire, sous ce titre : Les Mystères de Marseille un roman dont il devait fournir les éléments historiques, en fouillant lui-même les greffes des tribunaux de Marseille et d’Aix, afin d’y copier les pièces des grandes affaires locales, qui avaient passionné ces villes depuis cinquante ans. Cette idée de journaliste n’était pas plus sotte qu’une autre, et le malheur a été sans doute qu’il ne fût pas tombé sur un fabricant de feuilletons, ayant le don des vastes machines romanesques.
J’acceptai la proposition, tout en ne me sentant ni le goût ni les aptitudes nécessaires. À cette époque-là, je faisais bien d’autres besognes rebutantes dans le journalisme. On devait me payer deux sous la ligne, et j’avais calculé que ce travail me rapporterait environ deux cents francs par mois, pendant neuf mois : c’était, en somme, une aubaine inespérée
Ce roman a une histoire qu’il n’est peut-être pas inutile de conter.
C’était en 1867, aux temps difficiles de mes débuts. Il n’y avait pas chez moi du pain tous les jours. Or, dans un de ces moments de misère noire, le directeur d’une petite feuille marseillaise : le Messager de Provence, était venu me proposer une affaire une idée à lui, sur laquelle il comptait pour lancer son journal. Il s’agissait d’écrire, sous ce titre : Les Mystères de Marseille un roman dont il devait fournir les éléments historiques, en fouillant lui-même les greffes des tribunaux de Marseille et d’Aix, afin d’y copier les pièces des grandes affaires locales, qui avaient passionné ces villes depuis cinquante ans. Cette idée de journaliste n’était pas plus sotte qu’une autre, et le malheur a été sans doute qu’il ne fût pas tombé sur un fabricant de feuilletons, ayant le don des vastes machines romanesques.
J’acceptai la proposition, tout en ne me sentant ni le goût ni les aptitudes nécessaires. À cette époque-là, je faisais bien d’autres besognes rebutantes dans le journalisme. On devait me payer deux sous la ligne, et j’avais calculé que ce travail me rapporterait environ deux cents francs par mois, pendant neuf mois : c’était, en somme, une aubaine inespérée