Les Pardaillan – Tome III La Fausta

Fiction & Literature, Classics, Historical
Cover of the book Les Pardaillan – Tome III La Fausta by Michel ZÉVACO, Michel ZÉVACO
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Author: Michel ZÉVACO ISBN: 1230000228817
Publisher: Michel ZÉVACO Publication: March 28, 2014
Imprint: Language: French
Author: Michel ZÉVACO
ISBN: 1230000228817
Publisher: Michel ZÉVACO
Publication: March 28, 2014
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

Le matin du 12 mai 1588, six gentilshommes, pareils à des oiseaux effarés qui fuient la tempête, montaient à fond de train les hauteurs de Chaillot. Sur le sommet, leur chef s’arrêta. Pâle de désespoir, il se retourna vers Paris qu’il contempla longuement.

D’étranges rumeurs, des bruits sourds d’arquebusades lui arrivèrent par bouffées, semblables au ressac lointain d’une mer démontée ou d’un peuple déchaîné. Un rauque sanglot déchira sa gorge. Ses deux poings se tendirent dans un geste de menace ; il se raidit, se haussa sur ses étriers comme pour mieux lancer un anathème, et hurla ces paroles qu’emporta le souffle du vent et que recueillit l’Histoire :

- Ville ingrate ! Ville déloyale ! Toi que j’ai aimée plus que ma propre femme ! Tremble, car je ne rentrerai dans tes murs que par la brèche !

À cet instant, deux cavaliers apparurent : l’un paraissant avoir dépassé la trentaine, admirable de vigueur, avec une de ces physionomies audacieuses et railleuses, étincelantes et mordantes, glaciales et géniales, qui laissent d’ineffaçables impressions ; l’autre, dix-huit ans, svelte, gracieux, merveilleux de beauté délicate et hardie.

Les cinq fidèles qui, tout blêmes, entouraient le fugitif, voyant s’arrêter ces deux inconnus, cherchèrent à l’entraîner. Mais lui, levant les bras au ciel, fit entendre un lugubre gémissement et cria :

- Malédiction sur moi ! Tout m’abandonne. Oh ! qui donc à présent voudra me prendre en pitié !

- Moi ! répondit une voix sonore.

Le fugitif vit le plus jeune des deux étrangers qui s’avançait… Alors une terreur subite, inexplicable, exorbita son regard affolé, ses mains frappèrent le vide comme pour repousser une affreuse vision et ses lèvres blanches bégayèrent :

- Toi ! Toi ! Charles ! Mon frère, es-tu donc sorti du tombeau pour m’accabler ?

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EXTRAIT:

Le matin du 12 mai 1588, six gentilshommes, pareils à des oiseaux effarés qui fuient la tempête, montaient à fond de train les hauteurs de Chaillot. Sur le sommet, leur chef s’arrêta. Pâle de désespoir, il se retourna vers Paris qu’il contempla longuement.

D’étranges rumeurs, des bruits sourds d’arquebusades lui arrivèrent par bouffées, semblables au ressac lointain d’une mer démontée ou d’un peuple déchaîné. Un rauque sanglot déchira sa gorge. Ses deux poings se tendirent dans un geste de menace ; il se raidit, se haussa sur ses étriers comme pour mieux lancer un anathème, et hurla ces paroles qu’emporta le souffle du vent et que recueillit l’Histoire :

- Ville ingrate ! Ville déloyale ! Toi que j’ai aimée plus que ma propre femme ! Tremble, car je ne rentrerai dans tes murs que par la brèche !

À cet instant, deux cavaliers apparurent : l’un paraissant avoir dépassé la trentaine, admirable de vigueur, avec une de ces physionomies audacieuses et railleuses, étincelantes et mordantes, glaciales et géniales, qui laissent d’ineffaçables impressions ; l’autre, dix-huit ans, svelte, gracieux, merveilleux de beauté délicate et hardie.

Les cinq fidèles qui, tout blêmes, entouraient le fugitif, voyant s’arrêter ces deux inconnus, cherchèrent à l’entraîner. Mais lui, levant les bras au ciel, fit entendre un lugubre gémissement et cria :

- Malédiction sur moi ! Tout m’abandonne. Oh ! qui donc à présent voudra me prendre en pitié !

- Moi ! répondit une voix sonore.

Le fugitif vit le plus jeune des deux étrangers qui s’avançait… Alors une terreur subite, inexplicable, exorbita son regard affolé, ses mains frappèrent le vide comme pour repousser une affreuse vision et ses lèvres blanches bégayèrent :

- Toi ! Toi ! Charles ! Mon frère, es-tu donc sorti du tombeau pour m’accabler ?

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