Author: | Émile Desbeaux, Fortuné Louis Méaulle, Xavier Marmier | ISBN: | 1230002744797 |
Publisher: | P. Ducrocq (Paris) 1881 | Publication: | October 26, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Émile Desbeaux, Fortuné Louis Méaulle, Xavier Marmier |
ISBN: | 1230002744797 |
Publisher: | P. Ducrocq (Paris) 1881 |
Publication: | October 26, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Elle est très aimable et très intéressante, l’héroïne de votre nouveau livre, la petite Suzanne de Sannois, telle que vous la dépeignez, avec ses riantes vivacités, ses élans charitables, ses avides et intelligentes curiosités.
C’est ce que les Allemands appelleraient ein Kluges Kind, un adjectif un peu complexe, difficile à traduire. Il implique l’idée d’un enfant à la fois naïf et sagace, qui, deci, delà, ouvre de grands yeux étonnés et sans cesse demande le comment et le pourquoi des images qui le surprennent, des choses qu’il ne comprend pas.
Les pourquoi de Mlle Suzanne avec les réponses de son frère et de son aïeul seront certainement fort bien notés dans la littérature de l’enfance, une bonne littérature qui de plus en plus progresse.
Au commencement de leur vie, les vieux hommes comme moi n’avaient rien de semblable à ces livres si joliment enluminés qui réjouissent maintenant les regards des écoliers. Nos trésors littéraires étaient des contes de fées, imprimés grossièrement sur un gros vilain papier.
Nous leur gardons cependant un tendre souvenir. Et comment oublier les heures que nous avons passées à les lire, nos palpitations de cœur dans les périls du Petit Poucet, nos heureuses surprises avec le Chat botté, nos angoisses quand Barbe - Bleue a tiré son grand sabre et que sœur Anne penchée à la fenêtre ne voit rien venir, nos joies au triomphe de Cendrillon, et nos douleurs à la mort du Petit Chaperon-Rouge ? Y eut-il jamais émotions plus vraies ?
De graves pédagogues disent que ces contes ne sont pas instructifs. C’est vrai qu’on n’y trouve point de nomenclatures, ni de chronologie. La plupart commencent ainsi : Il y avait une fois : voilà pour l’histoire, dans un village : voilà pour la géographie.
Avec de telles formules, il serait difficile, je l’avoue, de se présenter à l’examen du baccalauréat.
Mais nos chers anciens petits livres ont une autre efficacité. Ils récréent l’esprit de l’enfant, développent son imagination, suscitent sa sensibilité. Plusieurs de ces naïfs récits doivent lui inspirer un sentiment de respect pour la vieillesse, de mansuétude pour les animaux. Tous lui donnent un enseignement moral en lui montrant à la fin de diverses aventures, l’orgueil humilié, la méchanceté punie et la vertu glorifiée.
La suite et " Les parce que de mademoiselle Suzanne de Émile Desbeaux "
Elle est très aimable et très intéressante, l’héroïne de votre nouveau livre, la petite Suzanne de Sannois, telle que vous la dépeignez, avec ses riantes vivacités, ses élans charitables, ses avides et intelligentes curiosités.
C’est ce que les Allemands appelleraient ein Kluges Kind, un adjectif un peu complexe, difficile à traduire. Il implique l’idée d’un enfant à la fois naïf et sagace, qui, deci, delà, ouvre de grands yeux étonnés et sans cesse demande le comment et le pourquoi des images qui le surprennent, des choses qu’il ne comprend pas.
Les pourquoi de Mlle Suzanne avec les réponses de son frère et de son aïeul seront certainement fort bien notés dans la littérature de l’enfance, une bonne littérature qui de plus en plus progresse.
Au commencement de leur vie, les vieux hommes comme moi n’avaient rien de semblable à ces livres si joliment enluminés qui réjouissent maintenant les regards des écoliers. Nos trésors littéraires étaient des contes de fées, imprimés grossièrement sur un gros vilain papier.
Nous leur gardons cependant un tendre souvenir. Et comment oublier les heures que nous avons passées à les lire, nos palpitations de cœur dans les périls du Petit Poucet, nos heureuses surprises avec le Chat botté, nos angoisses quand Barbe - Bleue a tiré son grand sabre et que sœur Anne penchée à la fenêtre ne voit rien venir, nos joies au triomphe de Cendrillon, et nos douleurs à la mort du Petit Chaperon-Rouge ? Y eut-il jamais émotions plus vraies ?
De graves pédagogues disent que ces contes ne sont pas instructifs. C’est vrai qu’on n’y trouve point de nomenclatures, ni de chronologie. La plupart commencent ainsi : Il y avait une fois : voilà pour l’histoire, dans un village : voilà pour la géographie.
Avec de telles formules, il serait difficile, je l’avoue, de se présenter à l’examen du baccalauréat.
Mais nos chers anciens petits livres ont une autre efficacité. Ils récréent l’esprit de l’enfant, développent son imagination, suscitent sa sensibilité. Plusieurs de ces naïfs récits doivent lui inspirer un sentiment de respect pour la vieillesse, de mansuétude pour les animaux. Tous lui donnent un enseignement moral en lui montrant à la fin de diverses aventures, l’orgueil humilié, la méchanceté punie et la vertu glorifiée.
La suite et " Les parce que de mademoiselle Suzanne de Émile Desbeaux "