Author: | Louis Boussenard | ISBN: | 1230002318189 |
Publisher: | Paris : Librairie Illustré, [ca. 1884] | Publication: | May 12, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis Boussenard |
ISBN: | 1230002318189 |
Publisher: | Paris : Librairie Illustré, [ca. 1884] |
Publication: | May 12, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait:
Un orage sous l’équateur. – L’appel des forçats. – Trop de zèle ! – Aux armes ! – L’évasion. – Les « Meurt-de-faim ». – Les chasseurs d’hommes. – Il y a fagot et fagot. – Entre chiens. – La forêt vierge la nuit. – La proie et l’ombre. – Tigre moucheté et tigre blanc. – Mauvais coup de fusil, mais superbe coup de sabre. – Vengeance d’un noble cœur. – Le pardon. – Libre !...
Les arbres géants de la forêt équatoriale se tordaient sous la rafale. Le tonnerre grondait furieusement. Les éclats de la foudre, simultanément sonores ou étouffés, brefs ou prolongés, secs ou crépitants, bizarres parfois, terribles toujours, semblaient se confondre en une seule et interminable détonation.
Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, s’étalait, à perte de vue, au ras les cimes une immense nuée noirâtre, bordée d’une sinistre bande cuivrée. Des éclairs aveuglants, affectant toutes les formes et toutes les couleurs, mêlés dans une colossale fulguration, s’en échappaient comme d’un cratère renversé.
De ces vapeurs trop lourdes qu’un implacable soleil avait fait surgir d’insondables marais et de solitudes inexplorées, roulaient de véritables trombes. Ce que nous nommons en Europe des gouttes de pluie, semblait de larges coulées de métal en fusion, à travers lesquelles se reflétaient étrangement les éclairs.
Les feuilles tombaient, hachées comme par un ouragan de grêle, mieux encore, comme par des millions de jets de pompes à vapeur.
De temps en temps, un acajou énorme, l’orgueil de la forêt vierge, s’abattait lourdement ; une ébène verte, au tronc élevé de plus de quarante mètres, aussi dur que le fer, voltigeait comme une paille ; un cèdre séculaire, que quatre hommes n’eussent pu entourer de leurs bras, éclatait, ainsi qu’une planchette de sapin, un simaruba, un boco, ou un angélique, dont les cimes trouaient la nue, roulaient, fracassés les premiers.
Ces géants, reliés ensemble par d’inextricables lianes, et dont les maîtresses branches disparaissaient sous des orchidées, des broméliacées ou des aroïdées en pleine floraison, oscillaient, puis s’écroulaient sous la même poussée. Des milliers de pétales rouges coulaient à travers les herbes : on eut dit des gouttes de sang arrachées aux flancs des colosses foudroyés.
Extrait:
Un orage sous l’équateur. – L’appel des forçats. – Trop de zèle ! – Aux armes ! – L’évasion. – Les « Meurt-de-faim ». – Les chasseurs d’hommes. – Il y a fagot et fagot. – Entre chiens. – La forêt vierge la nuit. – La proie et l’ombre. – Tigre moucheté et tigre blanc. – Mauvais coup de fusil, mais superbe coup de sabre. – Vengeance d’un noble cœur. – Le pardon. – Libre !...
Les arbres géants de la forêt équatoriale se tordaient sous la rafale. Le tonnerre grondait furieusement. Les éclats de la foudre, simultanément sonores ou étouffés, brefs ou prolongés, secs ou crépitants, bizarres parfois, terribles toujours, semblaient se confondre en une seule et interminable détonation.
Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, s’étalait, à perte de vue, au ras les cimes une immense nuée noirâtre, bordée d’une sinistre bande cuivrée. Des éclairs aveuglants, affectant toutes les formes et toutes les couleurs, mêlés dans une colossale fulguration, s’en échappaient comme d’un cratère renversé.
De ces vapeurs trop lourdes qu’un implacable soleil avait fait surgir d’insondables marais et de solitudes inexplorées, roulaient de véritables trombes. Ce que nous nommons en Europe des gouttes de pluie, semblait de larges coulées de métal en fusion, à travers lesquelles se reflétaient étrangement les éclairs.
Les feuilles tombaient, hachées comme par un ouragan de grêle, mieux encore, comme par des millions de jets de pompes à vapeur.
De temps en temps, un acajou énorme, l’orgueil de la forêt vierge, s’abattait lourdement ; une ébène verte, au tronc élevé de plus de quarante mètres, aussi dur que le fer, voltigeait comme une paille ; un cèdre séculaire, que quatre hommes n’eussent pu entourer de leurs bras, éclatait, ainsi qu’une planchette de sapin, un simaruba, un boco, ou un angélique, dont les cimes trouaient la nue, roulaient, fracassés les premiers.
Ces géants, reliés ensemble par d’inextricables lianes, et dont les maîtresses branches disparaissaient sous des orchidées, des broméliacées ou des aroïdées en pleine floraison, oscillaient, puis s’écroulaient sous la même poussée. Des milliers de pétales rouges coulaient à travers les herbes : on eut dit des gouttes de sang arrachées aux flancs des colosses foudroyés.