Languedoc, années cinquante, vendanges traditionnelles. Dans les vignes de la Narbonnaise, les morts accidentelles se succèdent à un rythme anormal chez les travailleurs agricoles : crâne fracassé par un sabot de cheval, asphyxie dans une cuve... Toutes frappent d'anciens franquistes !
Alors que les gendarmes français mènent leurs enquêtes avec désinvolture, Facundo Trapero, jeune émigré républicain en voie d'intégration, poursuit seul ses propres recherches. Sa quête le plonge dans les miasmes des la Guerre civile espagnole et nous conduit jusqu'au bout d'une incroyable vendetta...
Un polar historique et politique qui nous plonge dans l'une des périodes les plus sombres de l'histoire espagnole.
EXTRAIT
Arrivé à Diable, Facundo fut étonné par son manque de réaction. L’animal, habituellement affamé, ne manifestait aucun intérêt pour la nourriture. Ses yeux semblaient apeurés. Il agitait la tête et piétinait, changeant sans cesse d’appuis. Ses muscles frémissaient, comme excités par de périodiques décharges électriques.
– Diable, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu n’as pas faim aujourd’hui ?
En guise de réponse, l’étalon se mit à piaffer de plus belle. Facundo s’accroupit pour mieux voir. C’est alors qu’il comprit. Aux pieds de la bête, allongé sur la litière, gisait un corps inerte.
– Eh, toi, en bas ! Qu’est-ce que tu fais là ? tonitrua-t-il.
Il n’obtint pas de réponse. Inquiet, il se redressa et s’élança vers l’échelle. Dans sa précipitation, il ne prit pas garde au huitième barreau. Il passa au travers, manquant de dégringoler. Il se rattrapa à la force de ses bras et, au prix d’un saut acrobatique, se récupéra sur le sol inégal. Les clous de ses souliers ferrés martelèrent les galets au rythme de sa courte course.
Arrivé au box, il ralentit et s’approcha de Diable avec précaution. Le cheval s’immobilisa. Facundo se pencha vers le corps allongé et lui tapa l’épaule. Rien. Le dormeur avait un bras replié sur sa tête comme s’il cherchait à se protéger de la lumière. Il le souleva. C’est alors qu’il vit le front défoncé, la cervelle émergeant de la boîte crânienne. Il ne pouvait pas y avoir le moindre doute, l’homme était mort. Il le saisit par les pieds et, le tirant sans ménagement, le sortit de la stalle.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Daniel Hernandez est ingénieur au CNRS à Odeillo. Passionné de littérature policière, il a écrit plusieurs polars dont Croix de sang au Grand Hôtel, finaliste du Prix du premier polar au festival de Lens.
Languedoc, années cinquante, vendanges traditionnelles. Dans les vignes de la Narbonnaise, les morts accidentelles se succèdent à un rythme anormal chez les travailleurs agricoles : crâne fracassé par un sabot de cheval, asphyxie dans une cuve... Toutes frappent d'anciens franquistes !
Alors que les gendarmes français mènent leurs enquêtes avec désinvolture, Facundo Trapero, jeune émigré républicain en voie d'intégration, poursuit seul ses propres recherches. Sa quête le plonge dans les miasmes des la Guerre civile espagnole et nous conduit jusqu'au bout d'une incroyable vendetta...
Un polar historique et politique qui nous plonge dans l'une des périodes les plus sombres de l'histoire espagnole.
EXTRAIT
Arrivé à Diable, Facundo fut étonné par son manque de réaction. L’animal, habituellement affamé, ne manifestait aucun intérêt pour la nourriture. Ses yeux semblaient apeurés. Il agitait la tête et piétinait, changeant sans cesse d’appuis. Ses muscles frémissaient, comme excités par de périodiques décharges électriques.
– Diable, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu n’as pas faim aujourd’hui ?
En guise de réponse, l’étalon se mit à piaffer de plus belle. Facundo s’accroupit pour mieux voir. C’est alors qu’il comprit. Aux pieds de la bête, allongé sur la litière, gisait un corps inerte.
– Eh, toi, en bas ! Qu’est-ce que tu fais là ? tonitrua-t-il.
Il n’obtint pas de réponse. Inquiet, il se redressa et s’élança vers l’échelle. Dans sa précipitation, il ne prit pas garde au huitième barreau. Il passa au travers, manquant de dégringoler. Il se rattrapa à la force de ses bras et, au prix d’un saut acrobatique, se récupéra sur le sol inégal. Les clous de ses souliers ferrés martelèrent les galets au rythme de sa courte course.
Arrivé au box, il ralentit et s’approcha de Diable avec précaution. Le cheval s’immobilisa. Facundo se pencha vers le corps allongé et lui tapa l’épaule. Rien. Le dormeur avait un bras replié sur sa tête comme s’il cherchait à se protéger de la lumière. Il le souleva. C’est alors qu’il vit le front défoncé, la cervelle émergeant de la boîte crânienne. Il ne pouvait pas y avoir le moindre doute, l’homme était mort. Il le saisit par les pieds et, le tirant sans ménagement, le sortit de la stalle.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Daniel Hernandez est ingénieur au CNRS à Odeillo. Passionné de littérature policière, il a écrit plusieurs polars dont Croix de sang au Grand Hôtel, finaliste du Prix du premier polar au festival de Lens.