Author: | Emile Verhaeren | ISBN: | 1230000222254 |
Publisher: | Emile Verhaeren | Publication: | March 2, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Emile Verhaeren |
ISBN: | 1230000222254 |
Publisher: | Emile Verhaeren |
Publication: | March 2, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
La plaine
la plaine est morne et ses chaumes et granges
et ses fermes dont les pignons sont vermoulus,
la plaine est morne et lasse et ne se défend plus,
la plaine est morne et morte-et la ville la mange.
Formidables et criminels,
les bras des machines hyperboliques,
fauchant les blés évangéliques,
ont effrayé le vieux semeur mélancolique
dont le geste semblait d' accord avec le ciel.
L' orde fumée et ses haillons de suie
ont traversé le vent et l' ont sali:
un soleil pauvre et avili
s' est comme usé en de la pluie.
Et maintenant, où s' étageaient les maisons claires
et les vergers et les arbres allumés d' or,
on aperçoit, à l' infini, du sud au nord,
la noire immensité des usines rectangulaires.
Telle une bête énorme et taciturne
qui bourdonne derrière un mur,
le ronflement s' entend, rythmique et dur,
des chaudières et des meules nocturnes;
le sol vibre, comme s' il fermentait
le travail bout comme un forfait,
l' égout charrie une fange velue
vers la rivière qu' il pollue;
un supplice d' arbres écorchés vifs
se tord, bras convulsifs,
en façade, sur le bois proche;
l' ortie épuise aux coeurs sablons et oche
et les fumiers, toujours plus hauts, de résidus:
EXTRAIT:
La plaine
la plaine est morne et ses chaumes et granges
et ses fermes dont les pignons sont vermoulus,
la plaine est morne et lasse et ne se défend plus,
la plaine est morne et morte-et la ville la mange.
Formidables et criminels,
les bras des machines hyperboliques,
fauchant les blés évangéliques,
ont effrayé le vieux semeur mélancolique
dont le geste semblait d' accord avec le ciel.
L' orde fumée et ses haillons de suie
ont traversé le vent et l' ont sali:
un soleil pauvre et avili
s' est comme usé en de la pluie.
Et maintenant, où s' étageaient les maisons claires
et les vergers et les arbres allumés d' or,
on aperçoit, à l' infini, du sud au nord,
la noire immensité des usines rectangulaires.
Telle une bête énorme et taciturne
qui bourdonne derrière un mur,
le ronflement s' entend, rythmique et dur,
des chaudières et des meules nocturnes;
le sol vibre, comme s' il fermentait
le travail bout comme un forfait,
l' égout charrie une fange velue
vers la rivière qu' il pollue;
un supplice d' arbres écorchés vifs
se tord, bras convulsifs,
en façade, sur le bois proche;
l' ortie épuise aux coeurs sablons et oche
et les fumiers, toujours plus hauts, de résidus: