Author: | Jacques Sternberg | ISBN: | 9782402166263 |
Publisher: | FeniXX réédition numérique | Publication: | January 1, 1974 |
Imprint: | FeniXX réédition numérique (Albin Michel) | Language: | French |
Author: | Jacques Sternberg |
ISBN: | 9782402166263 |
Publisher: | FeniXX réédition numérique |
Publication: | January 1, 1974 |
Imprint: | FeniXX réédition numérique (Albin Michel) |
Language: | French |
Si déjà on ne choisit pas ses parents, comment faire pour choisir sa planète natale ? Jacques Sternberg a toujours eu le plus grand mal à assumer sa panique d’être réellement né sur cette planète concentrationnaire, la Terre, d’y être coincé à tout jamais. Incrédule, il accepte son sort, aussi secrètement terrorisé qu’un enfant jeté tout seul dans un paysage nocturne où tout lui paraîtrait nocif. Mais il ne comprend pas — et ne cherche pas à comprendre. Des esprits autrement plus compétents que le sien, dit-il, ont abouti par l’intelligence et le raisonnement au mysticisme échevelé ou à l’aberration mentale. Alors, il s’en tient simplement aux strictes limites de sa lucidité personnelle, et adresse aux Terriens une Lettre ouverte qu’ils auront du mal à prendre pour une lettre d’amour. Qu’elle soit hargneuse, injuste, injurieuse, arbitraire, atrabilaire, inutile de le nier ! Mais sincère aussi... Jacques Sternberg tente de prendre des raccourcis pour aller au cœur des choses, sans chercher à les orner de guirlandes. Il tente également de garder la distance, l’étonnement, l’effroi, le dégoût et la colère. S’il devait croire à une devise, il adopterait : Avoir l’œil martien et le conserver en toutes circonstances. « J’assiste terrifié à la diminution de ma haine des hommes, dernier lien qui m’unissait à eux », a écrit superbement E.M. Cioran. Manifestement, Jacques Sternberg n’en est pas là. Et c’est avec tout son talent de pamphlétaire qu’il nous le dit.
Si déjà on ne choisit pas ses parents, comment faire pour choisir sa planète natale ? Jacques Sternberg a toujours eu le plus grand mal à assumer sa panique d’être réellement né sur cette planète concentrationnaire, la Terre, d’y être coincé à tout jamais. Incrédule, il accepte son sort, aussi secrètement terrorisé qu’un enfant jeté tout seul dans un paysage nocturne où tout lui paraîtrait nocif. Mais il ne comprend pas — et ne cherche pas à comprendre. Des esprits autrement plus compétents que le sien, dit-il, ont abouti par l’intelligence et le raisonnement au mysticisme échevelé ou à l’aberration mentale. Alors, il s’en tient simplement aux strictes limites de sa lucidité personnelle, et adresse aux Terriens une Lettre ouverte qu’ils auront du mal à prendre pour une lettre d’amour. Qu’elle soit hargneuse, injuste, injurieuse, arbitraire, atrabilaire, inutile de le nier ! Mais sincère aussi... Jacques Sternberg tente de prendre des raccourcis pour aller au cœur des choses, sans chercher à les orner de guirlandes. Il tente également de garder la distance, l’étonnement, l’effroi, le dégoût et la colère. S’il devait croire à une devise, il adopterait : Avoir l’œil martien et le conserver en toutes circonstances. « J’assiste terrifié à la diminution de ma haine des hommes, dernier lien qui m’unissait à eux », a écrit superbement E.M. Cioran. Manifestement, Jacques Sternberg n’en est pas là. Et c’est avec tout son talent de pamphlétaire qu’il nous le dit.