Author: | Madame de Sévigné | ISBN: | 1230001631722 |
Publisher: | JBR | Publication: | April 9, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Madame de Sévigné |
ISBN: | 1230001631722 |
Publisher: | JBR |
Publication: | April 9, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Lettres choisies (Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée)
* inclus une courte biographie de Madame de Sévigné
Résumé : Madame de Sévigné est devenue un grand écrivain presque sans le vouloir et le savoir. Ses lettres sont nées de sa conversation vive, enjouée, coulant de source dont elle a pu conserver, à l'intention de ses correspondants, la succulente spontanéité. Lettres de la ville, lettres de la cour, lettres de Bretagne, lettres au cousin Bussy. Lettres surtout à sa fille, les plus belles après le départ de Mme de Grignan pour la Provence, où son mari était nommé lieutenant-général. "La passion parle là toute pure", comme aurait dit Alceste et comme le dira un personnage de Proust : "ce que ressentait Mme de Sévigné pour sa fille peut prétendre beaucoup plus justement ressembler à la passion que Racine a dépeinte dans Andromaque ou dans Phèdre que les banales relations que le jeune Sévigné avait avec ses maîtresses
Extrait : À Bussy-Rabutin. Des Rochers, le dimanche 15ème de mars 1648.
Je vous trouve un plaisant mignon de ne m’avoir pas écrit depuis deux mois. Avez-vous oublié qui je suis, et le rang que je tiens dans la famille ? Ah ! vraiment, petit cadet, je vous en ferai bien ressouvenir ; si vous me fâchez, je vous réduirai au lambel. Vous savez que je suis sur la fin d’une grossesse, et je ne trouve en vous non plus d’inquiétude de ma santé que si j’étais encore fille. Eh bien, je vous apprends, quand vous en devriez enrager, que je suis accouchée d’un garçon, à qui je vais faire sucer la haine contre vous avec le lait, et que j’en ferai encore bien d’autres, seulement pour vous faire des ennemis. Vous n’avez pas eu l’esprit d’en faire autant, le beau faiseur de filles.
Mais c’est assez vous cacher ma tendresse, mon cher cousin ; le naturel l’emporte sur la politique. J’avais envie de vous gronder de votre paresse depuis le commencement de ma lettre jusqu’à la fin ; mais je me fais trop de violence, et il en faut revenir à vous dire que M. de Sévigné et moi vous aimons fort, et que nous parlons souvent du plaisir qu’il y a d’être avec vous.
Lettres choisies (Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée)
* inclus une courte biographie de Madame de Sévigné
Résumé : Madame de Sévigné est devenue un grand écrivain presque sans le vouloir et le savoir. Ses lettres sont nées de sa conversation vive, enjouée, coulant de source dont elle a pu conserver, à l'intention de ses correspondants, la succulente spontanéité. Lettres de la ville, lettres de la cour, lettres de Bretagne, lettres au cousin Bussy. Lettres surtout à sa fille, les plus belles après le départ de Mme de Grignan pour la Provence, où son mari était nommé lieutenant-général. "La passion parle là toute pure", comme aurait dit Alceste et comme le dira un personnage de Proust : "ce que ressentait Mme de Sévigné pour sa fille peut prétendre beaucoup plus justement ressembler à la passion que Racine a dépeinte dans Andromaque ou dans Phèdre que les banales relations que le jeune Sévigné avait avec ses maîtresses
Extrait : À Bussy-Rabutin. Des Rochers, le dimanche 15ème de mars 1648.
Je vous trouve un plaisant mignon de ne m’avoir pas écrit depuis deux mois. Avez-vous oublié qui je suis, et le rang que je tiens dans la famille ? Ah ! vraiment, petit cadet, je vous en ferai bien ressouvenir ; si vous me fâchez, je vous réduirai au lambel. Vous savez que je suis sur la fin d’une grossesse, et je ne trouve en vous non plus d’inquiétude de ma santé que si j’étais encore fille. Eh bien, je vous apprends, quand vous en devriez enrager, que je suis accouchée d’un garçon, à qui je vais faire sucer la haine contre vous avec le lait, et que j’en ferai encore bien d’autres, seulement pour vous faire des ennemis. Vous n’avez pas eu l’esprit d’en faire autant, le beau faiseur de filles.
Mais c’est assez vous cacher ma tendresse, mon cher cousin ; le naturel l’emporte sur la politique. J’avais envie de vous gronder de votre paresse depuis le commencement de ma lettre jusqu’à la fin ; mais je me fais trop de violence, et il en faut revenir à vous dire que M. de Sévigné et moi vous aimons fort, et que nous parlons souvent du plaisir qu’il y a d’être avec vous.