Mémoires d’un collégien russe

( Edition intégrale ) annoté

Fiction & Literature, Classics, Literary, Romance
Cover of the book Mémoires d’un collégien russe by André Laurie, Paris : J. Hetzel, 1890
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: André Laurie ISBN: 1230003182147
Publisher: Paris : J. Hetzel, 1890 Publication: April 13, 2019
Imprint: Language: French
Author: André Laurie
ISBN: 1230003182147
Publisher: Paris : J. Hetzel, 1890
Publication: April 13, 2019
Imprint:
Language: French

Je m’appelle Dmitri Fédorovitch Térentieff. Je viens d’avoir seize ans. Depuis la rentrée de Pâques, je suis élève de Prima au gymnase Saint-Vladimir à Moscou. Il y a deux ans que je fréquente, comme externe, les cours de ce lycée.
En ce moment, la plus épouvantable et aussi la plus injuste accusation pèse sur ma tête. C’est au fond d’un sombre cachot que j’écris ces lignes. J’y vois à peine, tant la lucarne qui m’éclaire est étroite ; mais je n’en persiste pas moins dans mon projet : écrire ma justification, me prouver à moi-même, par le récit fidèle et sincère de toute ma vie, que je suis innocent du crime affreux dont on m’accuse…
Je crois connaître le coupable ; c’est un de mes camarades du collège. Un mot de moi suffirait peut-être à le faire enfermer à ma place dans cette noire prison, où l’on m’a amené il y a deux jours… Il habiterait ce réduit humide, peuplé de rats et de cafards… Je les entends courir sous la paille pourrie qui me sert de couche… Il prendrait de la main du geôlier le pain noir et la cruche d’eau qui sont ma ration quotidienne. Il sentirait ses doigts et ses pieds s’engourdir au souffle de la bise qui passe entre les barreaux de ma lucarne. Il porterait les bracelets de fer retenus par une lourde chaîne. Ce serait lui l’accusé, le criminel, le réprouvé… Mais comment accuser un autre sans preuves ?… Surtout quand cet autre est un condisciple, et quand je ne puis alléguer contre lui que des présomptions assez vagues en somme, et aussi l’antipathie qu’il m’a toujours inspirée ?… Non. Je souffre trop moi-même d’être frappé injustement pour risquer d’infliger cette souffrance à un innocent. Je n’ai que des soupçons. Rien de positif. Je me tairai donc.
Mais à moi-même je puis parler franchement, et je ne me fais aucun scrupule de tracer sur ces pages, destinées à moi seul, — et de l’écriture secrète que je viens d’imaginer tout exprès pour me donner cette satisfaction, — le nom de Capiton Karlovitch Strodtmann. C’est lui que je crois coupable du crime dont on m’accuse.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Je m’appelle Dmitri Fédorovitch Térentieff. Je viens d’avoir seize ans. Depuis la rentrée de Pâques, je suis élève de Prima au gymnase Saint-Vladimir à Moscou. Il y a deux ans que je fréquente, comme externe, les cours de ce lycée.
En ce moment, la plus épouvantable et aussi la plus injuste accusation pèse sur ma tête. C’est au fond d’un sombre cachot que j’écris ces lignes. J’y vois à peine, tant la lucarne qui m’éclaire est étroite ; mais je n’en persiste pas moins dans mon projet : écrire ma justification, me prouver à moi-même, par le récit fidèle et sincère de toute ma vie, que je suis innocent du crime affreux dont on m’accuse…
Je crois connaître le coupable ; c’est un de mes camarades du collège. Un mot de moi suffirait peut-être à le faire enfermer à ma place dans cette noire prison, où l’on m’a amené il y a deux jours… Il habiterait ce réduit humide, peuplé de rats et de cafards… Je les entends courir sous la paille pourrie qui me sert de couche… Il prendrait de la main du geôlier le pain noir et la cruche d’eau qui sont ma ration quotidienne. Il sentirait ses doigts et ses pieds s’engourdir au souffle de la bise qui passe entre les barreaux de ma lucarne. Il porterait les bracelets de fer retenus par une lourde chaîne. Ce serait lui l’accusé, le criminel, le réprouvé… Mais comment accuser un autre sans preuves ?… Surtout quand cet autre est un condisciple, et quand je ne puis alléguer contre lui que des présomptions assez vagues en somme, et aussi l’antipathie qu’il m’a toujours inspirée ?… Non. Je souffre trop moi-même d’être frappé injustement pour risquer d’infliger cette souffrance à un innocent. Je n’ai que des soupçons. Rien de positif. Je me tairai donc.
Mais à moi-même je puis parler franchement, et je ne me fais aucun scrupule de tracer sur ces pages, destinées à moi seul, — et de l’écriture secrète que je viens d’imaginer tout exprès pour me donner cette satisfaction, — le nom de Capiton Karlovitch Strodtmann. C’est lui que je crois coupable du crime dont on m’accuse.

More books from Romance

Cover of the book Filthy Love by André Laurie
Cover of the book Ace by André Laurie
Cover of the book Falling Under You: A Fixed Trilogy Novella by André Laurie
Cover of the book Madam President by André Laurie
Cover of the book The Manservant Chronicles by André Laurie
Cover of the book OSSESSIONE by André Laurie
Cover of the book Lydia en die loodgieter by André Laurie
Cover of the book Built to Kill by André Laurie
Cover of the book The Misadventures of Lady Ophelia by André Laurie
Cover of the book Gravity by André Laurie
Cover of the book Trezirea Beckăi by André Laurie
Cover of the book Harlequin Special Edition December 2013 - Bundle 2 of 2 by André Laurie
Cover of the book Sweet Summer Breezes: A Romance Sampler by André Laurie
Cover of the book Dr. Stefan Frank - Folge 2414 by André Laurie
Cover of the book Endure by André Laurie
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy