Un poème fort dont le message est porté par la puissance des mots
Main en vol, poème écrit lors de la guerre en Irak, est un cri, magnifique et puissant, pour dire la stupeur et la rage face à la violence des hommes.
Né d’images diffusées à la télévision aux Etats-Unis lors de la guerre en Irak, montrant la main arrachée d’un enfant par un projectile Main en vol est un long poème, tout à la fois cri et interrogation, sur la violence volontaire que les hommes s’infligent et la manière d’y résister. Et celle de la main, en vol, témoin du témoin, se suivent et se répondent dans un texte à la fois dense et littéralement fascinant.
Un texte intense et riche, suivi de deux intéressantes analyses littéraires
EXTRAIT
Le témoin
Ta main, ta main,
je vois ta main minuscule, je la vois
passer, devancer toute subtilité, s’éveiller
illuminée,
affranchie désormais des questions et sourde, sourde
à toute sonorité,
je la vois passer devant moi et contre
ma raison, je la vois
se planter, souveraine, au juste milieu de l’air
de tous les airs
et danser, distante, lointaine, déployant
son art total
tandis qu’elle se défait de soudaines
tendresses anciennes.
CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE
« L’écriture poétique et narrative d’Alicia Kozameh se répondent, la structure du vers libre permettant sans doute une exploration parfois encore plus audacieuse de l’ordre des mots de la phrase et, par là, une forme de troublante consonance des éléments entre eux. On pourrait dire une écriture en écho qui, et c’est bien là tout ce qui en fait l’originalité, partant de l’observation souvent fragmentée du monde ne s’arrête pas aux liens de sens mais se joue avec audace des constructions de la langue pour reconstruire une vision et une compréhension autre, dans un même mouvement. » – Atelier du Tilde
A PROPOS DE L’AUTEUR
Alicia Kozameh (Rosario, 1953), est actuellement professeur à l’Université Chapman de Los Angeles. Prisonnière politique de la dictature argentine de 1973 à 1976, son œuvre fictionnalise l’expérience carcérale et s’impose comme une exploration chaque fois renouvelée de la condition humaine dans une écriture très singulière.
Un poème fort dont le message est porté par la puissance des mots
Main en vol, poème écrit lors de la guerre en Irak, est un cri, magnifique et puissant, pour dire la stupeur et la rage face à la violence des hommes.
Né d’images diffusées à la télévision aux Etats-Unis lors de la guerre en Irak, montrant la main arrachée d’un enfant par un projectile Main en vol est un long poème, tout à la fois cri et interrogation, sur la violence volontaire que les hommes s’infligent et la manière d’y résister. Et celle de la main, en vol, témoin du témoin, se suivent et se répondent dans un texte à la fois dense et littéralement fascinant.
Un texte intense et riche, suivi de deux intéressantes analyses littéraires
EXTRAIT
Le témoin
Ta main, ta main,
je vois ta main minuscule, je la vois
passer, devancer toute subtilité, s’éveiller
illuminée,
affranchie désormais des questions et sourde, sourde
à toute sonorité,
je la vois passer devant moi et contre
ma raison, je la vois
se planter, souveraine, au juste milieu de l’air
de tous les airs
et danser, distante, lointaine, déployant
son art total
tandis qu’elle se défait de soudaines
tendresses anciennes.
CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE
« L’écriture poétique et narrative d’Alicia Kozameh se répondent, la structure du vers libre permettant sans doute une exploration parfois encore plus audacieuse de l’ordre des mots de la phrase et, par là, une forme de troublante consonance des éléments entre eux. On pourrait dire une écriture en écho qui, et c’est bien là tout ce qui en fait l’originalité, partant de l’observation souvent fragmentée du monde ne s’arrête pas aux liens de sens mais se joue avec audace des constructions de la langue pour reconstruire une vision et une compréhension autre, dans un même mouvement. » – Atelier du Tilde
A PROPOS DE L’AUTEUR
Alicia Kozameh (Rosario, 1953), est actuellement professeur à l’Université Chapman de Los Angeles. Prisonnière politique de la dictature argentine de 1973 à 1976, son œuvre fictionnalise l’expérience carcérale et s’impose comme une exploration chaque fois renouvelée de la condition humaine dans une écriture très singulière.