Author: | Agnès Favier | ISBN: | 9782351594537 |
Publisher: | Presses de l’Ifpo | Publication: | April 29, 2014 |
Imprint: | Presses de l’Ifpo | Language: | French |
Author: | Agnès Favier |
ISBN: | 9782351594537 |
Publisher: | Presses de l’Ifpo |
Publication: | April 29, 2014 |
Imprint: | Presses de l’Ifpo |
Language: | French |
Huit ans après la fin de la guerre du Liban, les élections municipales de 1998, les premières depuis 1963, sont perçues comme un enjeu de représentation par l'ensemble des forces sociales et politiques au sens où elles consacrent dans le court terme l'émergence d'un nouveau personnel politique dans les instances locales. Elles sont vues aussi comme un moyen de redonner aux municipalités un rôle au niveau du développement local, dans le cadre plus général de la reconstruction des structures étatiques et du retour à la paix civile. Le rétablissement des autorités municipales par les urnes posait d'emblée la question du changement des modalités d'exercice du pouvoir local : Viennent-elles renforcer ou remettre en cause les processus en cours à l'échelle nationale ? Sont-elles productrices de nouvelles valeurs et représentations du politique ? Les relations qui se nouent entre ces nouveaux élus et leurs administrés reproduisent-elles des modalités d'allégeance de type clientéliste, bureaucratique, communautaire, ou se caractérisent-elles par l'émergence d'un autre modèle de « citoyenneté » ? Quelle est la nature de la relation entre élus municipaux et élites nationales (les députés, traditionnellement maîtres de l'espace local), entre autorités municipales et services de l'État (organes déconcentrés, chargés avant les élections d'administrer directement les municipalités dissoutes, mais aussi délégations de ministères et organismes rattachés directement à la présidence du Conseil des ministres) ? Les institutions et élus locaux se posent-ils en médiateurs entre la société qu'ils sont censés représenter et le Pouvoir national ? Et, en conséquence, les formes de territorialisation du pouvoir propres au régime politique libanais dans l'après-guerre autorisent-elles le développement de stratégies notabiliaires ou favorisent-elles le prolongement de pratiques miliciennes ? Enfin, le rétablissement de « l'administration locale » (al-idaraal-mahalliyya) s'accompagne-t-il de nouveaux modes d'action publique ? Ces questions ont été traitées à partir de trois axes de réflexions : celui de la représentation locale, celui des pratiques de participation et celui des mécanismes de négociation autour de la mise en place de politiques publiques dans le cadre municipal. Cet ouvrage du CERMOC est le fruit d'un programme de recherche collectif d'un an et demi, mené par une équipe de sociologues, de politologues, d'anthropologues, de géographes et d'historiens animée par Agnès...
Huit ans après la fin de la guerre du Liban, les élections municipales de 1998, les premières depuis 1963, sont perçues comme un enjeu de représentation par l'ensemble des forces sociales et politiques au sens où elles consacrent dans le court terme l'émergence d'un nouveau personnel politique dans les instances locales. Elles sont vues aussi comme un moyen de redonner aux municipalités un rôle au niveau du développement local, dans le cadre plus général de la reconstruction des structures étatiques et du retour à la paix civile. Le rétablissement des autorités municipales par les urnes posait d'emblée la question du changement des modalités d'exercice du pouvoir local : Viennent-elles renforcer ou remettre en cause les processus en cours à l'échelle nationale ? Sont-elles productrices de nouvelles valeurs et représentations du politique ? Les relations qui se nouent entre ces nouveaux élus et leurs administrés reproduisent-elles des modalités d'allégeance de type clientéliste, bureaucratique, communautaire, ou se caractérisent-elles par l'émergence d'un autre modèle de « citoyenneté » ? Quelle est la nature de la relation entre élus municipaux et élites nationales (les députés, traditionnellement maîtres de l'espace local), entre autorités municipales et services de l'État (organes déconcentrés, chargés avant les élections d'administrer directement les municipalités dissoutes, mais aussi délégations de ministères et organismes rattachés directement à la présidence du Conseil des ministres) ? Les institutions et élus locaux se posent-ils en médiateurs entre la société qu'ils sont censés représenter et le Pouvoir national ? Et, en conséquence, les formes de territorialisation du pouvoir propres au régime politique libanais dans l'après-guerre autorisent-elles le développement de stratégies notabiliaires ou favorisent-elles le prolongement de pratiques miliciennes ? Enfin, le rétablissement de « l'administration locale » (al-idaraal-mahalliyya) s'accompagne-t-il de nouveaux modes d'action publique ? Ces questions ont été traitées à partir de trois axes de réflexions : celui de la représentation locale, celui des pratiques de participation et celui des mécanismes de négociation autour de la mise en place de politiques publiques dans le cadre municipal. Cet ouvrage du CERMOC est le fruit d'un programme de recherche collectif d'un an et demi, mené par une équipe de sociologues, de politologues, d'anthropologues, de géographes et d'historiens animée par Agnès...