N'est pas commercial qui veut

Nouvelles autobiographiques

Nonfiction, Reference & Language, Transportation, Aviation, History, Travel, Europe, Biography & Memoir
Cover of the book N'est pas commercial qui veut by Michel Vanvaerenbergh, Ker
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Author: Michel Vanvaerenbergh ISBN: 9782875860255
Publisher: Ker Publication: October 22, 2014
Imprint: Ker Language: French
Author: Michel Vanvaerenbergh
ISBN: 9782875860255
Publisher: Ker
Publication: October 22, 2014
Imprint: Ker
Language: French

Echange de place à bord d'un avion

Lors d'un vol où la malchance et la technique se liguent pour retarder l'avion, et persuadé que le responsable des services commerciaux manque de motivation, un commandant décide de se substituer à lui. Les initiatives qu'il prend semblent judicieuses... à première vue.

Michel Vanvaerenbergh nous invite à embarquer dans ce recueil de nouvelles autobiographiques, glissant quelques anecdotes personnelles de sa carrière de pilote.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE 

- "La nouvelle concernant une escale qui manque de tourner mal aborde avec franchise (et humour) un sujet tabou dans le métier : l’alcool." - L'avenir.net

A PROPOS DE L'AUTEUR 

En 1948, Michel Vanvaerenbergh poursuit des études d’ingénieur industriel avant d’intégrer l’école d’aviation civile à Bruxelles. Pendant près de trente ans, il pilotera des Boeing pour le compte de la Sabena, la compagnie aérienne nationale belge. Devenu instructeur en vol, il donnera cours de navigation aérienne et maritime dans diverses écoles et rédigera le cours de navigation de l’administration de l’aéronautique. Son livre, Souvenirs sans gloire, se décline sous forme de 14 nouvelles.

EXTRAIT 

Ce vol se situe dans les deux ou trois dernières années de ma carrière. À cette époque, la direction de la compagnie se met en tête d’exiger des commandants plus de sens commercial. Ce que la compagnie entend par là, c’est du « contact passager ». Outre les annonces, on nous suggère vivement de venir dire bonjour et au revoir à nos passagers.

Je suis de la vieille école. Avant le vol, plutôt que d’accueillir mes passagers en gants blancs à l’échelle de coupée, je préfère me concentrer sur la préparation du vol. Lorsqu’il y a un retard, qu’il soit dû au contrôle aérien ou à un problème technique, je n’essaie pas d’être commercial, je leur dis la vérité. S’il s’agit d’un délai dû au contrôle, j’avoue humblement que j’ignore quand nous pourrons décoller, mais que je me bats pour partir as soon as possible, le plus rapidement possible.

La politique de la compagnie consiste à ne jamais annoncer plus de quinze minutes de délai… à la fois. À cette époque, il n’y a pas encore de téléphones portables, ou en tout cas infiniment moins qu’aujourd’hui, et le département commercial a constaté qu’à partir de quinze minutes de délai, les passagers qui ont des rendez-vous souhaitent aller téléphoner. Ceux qui craignent de rater leur rendez-vous ne reviennent pas toujours à bord.

Toujours à cette époque, les terroristes ne sont pas des kamikazes. Leur technique consiste à s’enregistrer avec des bagages piégés et à s’arranger pour ne pas embarquer. Lorsqu’il manque un passager et que celui-ci a des bagages, il faut donc vider les cales et demander à chacun des passagers restant à bord d’identifier ses bagages. Donc, en n’annonçant pas plus de quinze minutes, on évite les débarquements « téléphone » et le « check bagage » subséquent.

Je n’ai pas ce problème : je ne laisse pas descendre mes passagers. À ceux qui viennent au cockpit solliciter un débarquement, j’explique pourquoi je ne peux l’autoriser. J’ignore si j’ai jamais été commercial, mais en tout cas, j’ai toujours été convaincant.

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Echange de place à bord d'un avion

Lors d'un vol où la malchance et la technique se liguent pour retarder l'avion, et persuadé que le responsable des services commerciaux manque de motivation, un commandant décide de se substituer à lui. Les initiatives qu'il prend semblent judicieuses... à première vue.

Michel Vanvaerenbergh nous invite à embarquer dans ce recueil de nouvelles autobiographiques, glissant quelques anecdotes personnelles de sa carrière de pilote.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE 

- "La nouvelle concernant une escale qui manque de tourner mal aborde avec franchise (et humour) un sujet tabou dans le métier : l’alcool." - L'avenir.net

A PROPOS DE L'AUTEUR 

En 1948, Michel Vanvaerenbergh poursuit des études d’ingénieur industriel avant d’intégrer l’école d’aviation civile à Bruxelles. Pendant près de trente ans, il pilotera des Boeing pour le compte de la Sabena, la compagnie aérienne nationale belge. Devenu instructeur en vol, il donnera cours de navigation aérienne et maritime dans diverses écoles et rédigera le cours de navigation de l’administration de l’aéronautique. Son livre, Souvenirs sans gloire, se décline sous forme de 14 nouvelles.

EXTRAIT 

Ce vol se situe dans les deux ou trois dernières années de ma carrière. À cette époque, la direction de la compagnie se met en tête d’exiger des commandants plus de sens commercial. Ce que la compagnie entend par là, c’est du « contact passager ». Outre les annonces, on nous suggère vivement de venir dire bonjour et au revoir à nos passagers.

Je suis de la vieille école. Avant le vol, plutôt que d’accueillir mes passagers en gants blancs à l’échelle de coupée, je préfère me concentrer sur la préparation du vol. Lorsqu’il y a un retard, qu’il soit dû au contrôle aérien ou à un problème technique, je n’essaie pas d’être commercial, je leur dis la vérité. S’il s’agit d’un délai dû au contrôle, j’avoue humblement que j’ignore quand nous pourrons décoller, mais que je me bats pour partir as soon as possible, le plus rapidement possible.

La politique de la compagnie consiste à ne jamais annoncer plus de quinze minutes de délai… à la fois. À cette époque, il n’y a pas encore de téléphones portables, ou en tout cas infiniment moins qu’aujourd’hui, et le département commercial a constaté qu’à partir de quinze minutes de délai, les passagers qui ont des rendez-vous souhaitent aller téléphoner. Ceux qui craignent de rater leur rendez-vous ne reviennent pas toujours à bord.

Toujours à cette époque, les terroristes ne sont pas des kamikazes. Leur technique consiste à s’enregistrer avec des bagages piégés et à s’arranger pour ne pas embarquer. Lorsqu’il manque un passager et que celui-ci a des bagages, il faut donc vider les cales et demander à chacun des passagers restant à bord d’identifier ses bagages. Donc, en n’annonçant pas plus de quinze minutes, on évite les débarquements « téléphone » et le « check bagage » subséquent.

Je n’ai pas ce problème : je ne laisse pas descendre mes passagers. À ceux qui viennent au cockpit solliciter un débarquement, j’explique pourquoi je ne peux l’autoriser. J’ignore si j’ai jamais été commercial, mais en tout cas, j’ai toujours été convaincant.

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