Noris

Mœurs du jour ( Edition intégrale )

Romance, Science Fiction & Fantasy, Fiction & Literature, Literary
Cover of the book Noris by Jules Claretie, Paris, E. Dentu, 1883
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Author: Jules Claretie ISBN: 1230002442907
Publisher: Paris, E. Dentu, 1883 Publication: July 24, 2018
Imprint: Language: French
Author: Jules Claretie
ISBN: 1230002442907
Publisher: Paris, E. Dentu, 1883
Publication: July 24, 2018
Imprint:
Language: French

Extrait: Place Dauphine, tout près du Palais de Justice qu’on aperçoit se découpant net, sur le ciel, en un bloc massif et blanc, un soir de Février, à l’heure où ce triangle de maisons hautes s’emplit du gris du crépuscule, une femme est accoudée à l’appui d’une fenêtre ouverte sur l’escalier du Palais – toute grande, comme un œil anxieux.

La femme est jeune, très pâle, frissonnante dans le manteau de fourrure qui l’enveloppe et, de temps à autre, penchant à demi son buste hors de la fenêtre, elle interroge, au loin, de ses yeux brûlés de fièvre, les marches de pierre par où descendra la vieille servante qu’elle attend, sa Victorine qui doit lui dire ce qu’auront répondu les jurés et décidé les juges.
Les juges !
Qui lui aurait dit, à la pauvre Victorine, qu’elle irait un jour voir monsieur « passer en justice » et qu’il lui faudrait, de ses pas lourds, aller apprendre le résultat du procès à mademoiselle Noris enfermée, là-bas, dans une chambre d’hôtel louée tout exprès pour ce terrible jour-là, comme un asile où l’on peut se cacher et attendre, en étranglant ses sanglots ? Oui, qui lui aurait dit cela, à la servante ? Monsieur qui était si bon, si doux ! Une pâte de dupe et non de coquin. Et mademoiselle qu’elle avait élevée, Victorine ! Ah ! mademoiselle !. Un ange, mademoiselle !
Il y a des heures et des heures que Noris attend. Elle a, un moment auparavant, quitté cette chambre, cette fenêtre ouverte, traversé la place, monté les marches du grand escalier, poussé la porte vitrée et, dans les immenses salles qui avoisinent la « Correctionnelle » où on le juge, – on le juge ! lui, son père ! – elle a marché, épié les gens qui sortaient, écouté les propos, étudié les rires, essayé de deviner l’arrêt probable sur ces faces souriantes ou froides d’avocats dont les yeux cherchaient à traverser le voile de cette grande jeune fille qui passait là, drapée dans son deuil et droite comme une statue.

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Extrait: Place Dauphine, tout près du Palais de Justice qu’on aperçoit se découpant net, sur le ciel, en un bloc massif et blanc, un soir de Février, à l’heure où ce triangle de maisons hautes s’emplit du gris du crépuscule, une femme est accoudée à l’appui d’une fenêtre ouverte sur l’escalier du Palais – toute grande, comme un œil anxieux.

La femme est jeune, très pâle, frissonnante dans le manteau de fourrure qui l’enveloppe et, de temps à autre, penchant à demi son buste hors de la fenêtre, elle interroge, au loin, de ses yeux brûlés de fièvre, les marches de pierre par où descendra la vieille servante qu’elle attend, sa Victorine qui doit lui dire ce qu’auront répondu les jurés et décidé les juges.
Les juges !
Qui lui aurait dit, à la pauvre Victorine, qu’elle irait un jour voir monsieur « passer en justice » et qu’il lui faudrait, de ses pas lourds, aller apprendre le résultat du procès à mademoiselle Noris enfermée, là-bas, dans une chambre d’hôtel louée tout exprès pour ce terrible jour-là, comme un asile où l’on peut se cacher et attendre, en étranglant ses sanglots ? Oui, qui lui aurait dit cela, à la servante ? Monsieur qui était si bon, si doux ! Une pâte de dupe et non de coquin. Et mademoiselle qu’elle avait élevée, Victorine ! Ah ! mademoiselle !. Un ange, mademoiselle !
Il y a des heures et des heures que Noris attend. Elle a, un moment auparavant, quitté cette chambre, cette fenêtre ouverte, traversé la place, monté les marches du grand escalier, poussé la porte vitrée et, dans les immenses salles qui avoisinent la « Correctionnelle » où on le juge, – on le juge ! lui, son père ! – elle a marché, épié les gens qui sortaient, écouté les propos, étudié les rires, essayé de deviner l’arrêt probable sur ces faces souriantes ou froides d’avocats dont les yeux cherchaient à traverser le voile de cette grande jeune fille qui passait là, drapée dans son deuil et droite comme une statue.

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