Author: | François-Hédelin d' Aubignac | ISBN: | 1230002414966 |
Publisher: | M. Le Ché (Paris) 1655 | Publication: | July 7, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | François-Hédelin d' Aubignac |
ISBN: | 1230002414966 |
Publisher: | M. Le Ché (Paris) 1655 |
Publication: | July 7, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: LA curiosité de voir les Terres & les Nations esloignées, m’ayant fait embarquer au Port de Touvent, nous fismes une route assez heureuse durant quelques jours : mais en nous esloignant des dernieres costes de l’Afrique, nous tombasmes dans les courantes que les Pilotes ne connoissent point, & ne pouvants pas resister à leur impetuosité, nous fusmes emportez aupres d’une Isle, qui n’avoit point encore esté découverte, & qui n’est point marquée sur les Cartes Marines.
D’abord nous y vismes tant de Cocqs & de Genilotte ; e tout plumage, que nous en prismes sujet de la nõmer l’Isle des Cocquets. En quoy nous renconctasmes assez bien, parce, que la ville capitale se nomme Coqueterie, & le Prince qui la gouverne l’Amour Coquet. Aussi tost que nous eusmes jetté l’Ancre, le moüillage estant presque bon par tout, nous fismes descendre le Capitaine la Jeunesse avec deux de nos meilleurs Soldats, Bontemps, & Belle-humeur, pour découvrir le Pays, & sur la foy desquels je vous en fais cette Relation.
Situation.
Cette Isle est scituée vers le Cap de Bonne Esperance, regardant au Tropique du Capricorne, remplie de plusieurs Pontaines d’eau de fleurs d’oranges, d’arbres qui tousjours ont la teste verte : & d’une si grande quantité de Muguet & Marjolaine, que l’air en est tout parfumé.
Fertilité.
Les terres y sont assez fertiles, & mesme quelquesfois plus que les habitans ne voudroient : car en ces rencontres, comme elles portent à contre temps, les fruicts en sont meurs avant la saison, d’où naissent plusieurs differents contre le bien de la chose publique, & le repos de l’Estat.
Tempe rature du teps
L’air en est sain, qu’on n’y void jamais de grandes maladies, & pour peu qu’une coquette ait le teint mauvais ou quelque rougeur apparente, elle s’en plaint à tout le monde, comme d’un outrage que la Nature fait à l’Amour. Ce n’est pas qu’il soit defendu d’y garder le lict, pourveu que ce soit pour tenir ruelle plus à son aise, diversifier son ieu, ou d’autres interests que l’experience seule peut apprendre.
Extrait: LA curiosité de voir les Terres & les Nations esloignées, m’ayant fait embarquer au Port de Touvent, nous fismes une route assez heureuse durant quelques jours : mais en nous esloignant des dernieres costes de l’Afrique, nous tombasmes dans les courantes que les Pilotes ne connoissent point, & ne pouvants pas resister à leur impetuosité, nous fusmes emportez aupres d’une Isle, qui n’avoit point encore esté découverte, & qui n’est point marquée sur les Cartes Marines.
D’abord nous y vismes tant de Cocqs & de Genilotte ; e tout plumage, que nous en prismes sujet de la nõmer l’Isle des Cocquets. En quoy nous renconctasmes assez bien, parce, que la ville capitale se nomme Coqueterie, & le Prince qui la gouverne l’Amour Coquet. Aussi tost que nous eusmes jetté l’Ancre, le moüillage estant presque bon par tout, nous fismes descendre le Capitaine la Jeunesse avec deux de nos meilleurs Soldats, Bontemps, & Belle-humeur, pour découvrir le Pays, & sur la foy desquels je vous en fais cette Relation.
Situation.
Cette Isle est scituée vers le Cap de Bonne Esperance, regardant au Tropique du Capricorne, remplie de plusieurs Pontaines d’eau de fleurs d’oranges, d’arbres qui tousjours ont la teste verte : & d’une si grande quantité de Muguet & Marjolaine, que l’air en est tout parfumé.
Fertilité.
Les terres y sont assez fertiles, & mesme quelquesfois plus que les habitans ne voudroient : car en ces rencontres, comme elles portent à contre temps, les fruicts en sont meurs avant la saison, d’où naissent plusieurs differents contre le bien de la chose publique, & le repos de l’Estat.
Tempe rature du teps
L’air en est sain, qu’on n’y void jamais de grandes maladies, & pour peu qu’une coquette ait le teint mauvais ou quelque rougeur apparente, elle s’en plaint à tout le monde, comme d’un outrage que la Nature fait à l’Amour. Ce n’est pas qu’il soit defendu d’y garder le lict, pourveu que ce soit pour tenir ruelle plus à son aise, diversifier son ieu, ou d’autres interests que l’experience seule peut apprendre.