Author: | Ausone, Etienne Francois Corpet | ISBN: | 1230002257198 |
Publisher: | C.l.f. Panckoucke ; Paris, 1842-1843 | Publication: | April 7, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Ausone, Etienne Francois Corpet |
ISBN: | 1230002257198 |
Publisher: | C.l.f. Panckoucke ; Paris, 1842-1843 |
Publication: | April 7, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
TOUTE la vie d'Ausone est dans ses écrits. Au temps d'Ausone, la poésie était morte : toutes les sources des grandes et belles inspirations de la verve païenne étaient taries. Homme d'esprit et versificateur habile, Ausone se servit de sa muse au profit de son ambition. Il parvint, grâce à elle, aux premières dignités de l'État, et après avoir assuré ainsi sa fortune présente, il voulut assurer sa renommée à venir. Il chanta sa gloire, ses honneurs, ses richesses ; il se proposa hardiment comme un modèle à son fils et à son petit-fils ; il réveilla les mânes de son aïeul, de son père, de ses professeurs, de ses amis, pour leur apprendre qu'il avait été consul ; il fit redire à l'hexamètre jusqu'à la date de son consulat ; prêt à rendre l'âme, prope conclamatus, il balbutiait encore en mauvais vers à l'oreille de Syagrius, son ami, un orgueilleux résumé de sa vie entière. Grâce aux indiscrétions de cette vanité déjà gasconne, nous possédons de curieux documents sur ce poète, sur ses travaux, sur ses actes ; et c'est à l'aide des secours qu'il fournit lui-même, et qu'il fournit seul, que nous allons essayer de recomposer son histoire.
TOUTE la vie d'Ausone est dans ses écrits. Au temps d'Ausone, la poésie était morte : toutes les sources des grandes et belles inspirations de la verve païenne étaient taries. Homme d'esprit et versificateur habile, Ausone se servit de sa muse au profit de son ambition. Il parvint, grâce à elle, aux premières dignités de l'État, et après avoir assuré ainsi sa fortune présente, il voulut assurer sa renommée à venir. Il chanta sa gloire, ses honneurs, ses richesses ; il se proposa hardiment comme un modèle à son fils et à son petit-fils ; il réveilla les mânes de son aïeul, de son père, de ses professeurs, de ses amis, pour leur apprendre qu'il avait été consul ; il fit redire à l'hexamètre jusqu'à la date de son consulat ; prêt à rendre l'âme, prope conclamatus, il balbutiait encore en mauvais vers à l'oreille de Syagrius, son ami, un orgueilleux résumé de sa vie entière. Grâce aux indiscrétions de cette vanité déjà gasconne, nous possédons de curieux documents sur ce poète, sur ses travaux, sur ses actes ; et c'est à l'aide des secours qu'il fournit lui-même, et qu'il fournit seul, que nous allons essayer de recomposer son histoire.