Oeuvres de Euripide

Théâtre ( Edition intégrale )

Nonfiction, Entertainment, Theatre, Comedy, Fiction & Literature, Drama
Cover of the book Oeuvres de Euripide by Euripide, Paris: 1794 - 1897
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Author: Euripide ISBN: 1230003147313
Publisher: Paris: 1794 - 1897 Publication: March 22, 2019
Imprint: Language: French
Author: Euripide
ISBN: 1230003147313
Publisher: Paris: 1794 - 1897
Publication: March 22, 2019
Imprint:
Language: French

19 Oeuvres de Euripide....

Alceste : 1881....

Parmi les différentes pièces de cet auteur, qui a commencé sa carrière de tragédien en 456 av. J.-C., c’est la plus ancienne qui nous soit parvenue. Elle est présentée aux Dionysies de 438 av. J.-C., tout d’abord aux archontes puis au public athéniens, et remporte à cette occasion le deuxième prix, le premier étant allé à Sophocle.

Présentée comme une tragédie, Alceste se rapproche en réalité du drame satyrique. La pièce constitue le dernier volet d’une tétralogie et repose sur un mythe thessalien.

Admète a reçu la visite d’Apollon. Celui-ci avait été puni par Zeus et devait subir un an de servitude chez un mortel. C’est Apollon qui prononce le prologue. Pour remercier Admète, Apollon lui fait don de la vie éternelle, mais il s’agit d’un cadeau empoisonné, car à chaque fois que viendra le moment de sa mort, Admète devra se trouver un remplaçant, qui acceptera de mourir, afin d’envoyer à Hadès l’âme due.

Au cours de la pièce, Admète va donc successivement demander ce sacrifice à ses parents, puis à son épouse Alceste. Seule cette dernière accepte d’offrir sa vie pour lui. Elle lui demande en retour de ne plus regarder aucune femme, et de lui promettre de ne jamais se remarier, ce qu’il fit.

Alors que le palais est en deuil, Héraclès, entre deux travaux, vient y chercher l’hospitalité. Voyant le palais endeuillé, il craint de déranger et demande qui est pleuré. Admète lui ment, lui disant qu’il s’agit d’une femme sans importance, et qu’il peut donc séjourner au palais. Apprenant par la suite la vérité, Héraclès descendra aux Enfers attendre la mort pour récupérer Alceste et la rendre à son mari.

Le Cyclope : 1842

La scène s’ouvre sur le personnage de Silène sortant d’une grotte. Il raconte qu’après avoir été toujours aux côtés de Dionysos, il en fut séparé par la colère d’Héra, qui déchaîna contre Dionysos un peuple, les Cyclopes, afin qu’ils aillent le vendre au loin. Silène partit alors en mer à sa recherche avec ses garçons qui forment le chœur des satyres ; ils s’échouèrent sur l’Etna où vivent les Cyclopes, fils de Poséidon et peuple de bergers, parmi lesquels figure Polyphème, celui qu’ils servent désormais et dont ils gardent le troupeau de brebis.

Survient Ulysse, qui demande aux satyres qu’on lui vende des vivres pour lui et ses compagnons qui viennent d’accoster. Ulysse, qui essaie de trouver des vivres pour son équipage, vend la liqueur de Dionysos, un vin enivrant et somnifère que Maron (en), le fils de Dionysos, lui avait offert dans une outre qui se remplit d’elle-même, en échange de viande et de fromage qui appartiennent au cyclope.

Polyphème surgit pendant l’échange entre Ulysse et Silène, qui ordonne à Ulysse et ses compagnons de se cacher dans la grotte, mais les trahit en disant au Cyclope que les étrangers tentaient de lui voler sa nourriture et complotaient pour le tuer. Ulysse se défend mais le Cyclope mange deux de ses compagnons. Polyphème emprisonne le reste de l’équipage, projetant de le manger car la viande des brebis ne lui convient plus.

Ulysse use d’une ruse pour tromper le Cyclope et permettre à ses compagnons et à lui-même de s’enfuir. Il se présente au Cyclope comme un homme du nom de Personne, qui lui apporte du vin, dont les Cyclopes sont naturellement friands. Le Cyclope se laisse prendre par la ruse d’Ulysse et accepte la liqueur de Dionysos, en promettant à Ulysse qu’il sera le dernier à être mangé. Ulysse lui fait boire le vin en grande quantité, non seulement pour s’assurer de son inconscience mais aussi car il doit être le seul à en boire : les autres Cyclopes seraient capables de provoquer un affrontement pour ce vin.

Le Cyclope s’endort et Ulysse exhorte les satyres à venir l’aider à enfoncer un pieu brûlant dans l’œil unique du Cyclope. Ceux-ci prétendent souffrir et se mettent à boiter ; ils encouragent Ulysse uniquement par le chant. Ulysse crève l’œil du Cyclope, ce qui sort celui-ci de son état d’ivresse. Ivre de rage, Polyphème cherche à dévorer l’ensemble de l’équipage.

Ulysse use d’une nouvelle ruse pour leur permettre de s’échapper : ses hommes et lui-même se suspendent au ventre des moutons et s’agrippent à leur laine. Le Cyclope ne contrôlant pas ses brebis, Ulysse et ses compagnons s’enfuient sans encombre.

Polyphème appelle alors ses compagnons cyclopes à l’aide. Ceux-ci lui demandent qui l’a attaqué, et Polyphème leur répond avec colère : “C’est Personne ! C’est Personne qui m’a crevé l’œil !”. Les autres Cyclopes le pensent fous et ne s’en préoccupent plus. Le coryphée se moque ensuite du Cyclope aveuglé et s’amuse de la méprise sur le nom de Personne qu’Ulysse s’est donné devant le Cyclope par ruse.

Les satyres intègrent finalement l’équipage d’Ulysse, qui poursuit son voyage, et promettent de servir désormais toujours Dionysos.

Hécube : 1882

Hécube, épouse de Priam, roi de Troie, à la prise de la ville par les Grecs, n’évite la mort que pour tomber dans l’esclavage avec ses filles Cassandre et Polyxène. Dans le partage des richesses et des esclaves, Polyxène et elle font partie du lot attribué à Ulysse, tandis que Cassandre revient à Agamemnon. En attendant d’être amenée en Grèce, Hécube est « parquée », avec les autres esclaves sur le rivage et se lamente sur son sort. Une esclave va découvrir le corps égorgé de Polydore, dernier fils d’Hécube que celle-ci croyait sain et sauf car confié avec un grand trésor à Polymestor, roi des Thraces. Hécube espère donc se venger de ce roi, voleur de leur fortune et meurtrier de son fils. Polymestor n’a même pas donné de sépulture à son hôte, acte insupportable pour les Grecs.

Sa fille Polyxène est demandée en sacrifice par le fantôme d’Achille sorti de son tombeau. Ulysse vient la réclamer à sa mère qui le supplie de lui laisser sa fille, seul et dernier réconfort. Ce choix d’Achille n’est pas dû au hasard : en effet, le héros était tombé amoureux de Polyxène avant la prise de Troie. L’ayant dûment demandée en mariage, il s’apprêtait à l’épouser, quand Pâris, lâchement, le tua en lui tirant une flèche dans le talon.

Hécube, de plus en plus seule, presque tous ses enfants tués (dont Hector, le plus vaillant des Troyens, par Achille lui-même), attire Polymestor et ses deux fils dans un guet-apens. Elle fait aveugler Polymestor et égorge de ses propres mains les deux petits. C’est la loi du talion avant la lettre. Devant Agamemnon, elle plaide sa cause faisant même appel à l’amour d’Agamemnon pour sa fille Cassandre. Il lui donne raison contre Polymestor. La boucle serait ainsi bouclée… si les dieux, aux yeux toujours grands ouverts sur les humains, ne s’en mêlaient pas. Polymestor, le nouvel aveugle, prophétise à l’instar de Tirésias qu’Agamemnon ne vivra pas longtemps dans sa patrie retrouvée et qu’Hécube sera métamorphosée en chienne.

Hippolyte : 1848

Le coryphée annonce l’arrivée de Phèdre. S’appuyant sur sa vieille nourrice, Phèdre, dévorée par un mal mystérieux, s’avance pour voir la lumière du jour. La nourrice se lamente sur les maux des humains. Phèdre se met à délirer, voulant être dans les montagnes, poursuivre les animaux et conduire un char dans le stade consacré à Artémis. Elle demande ensuite à la nourrice de lui couvrir le visage d’un voile et s’enferme dans le palais.

Le chœur interroge en vain la nourrice, qui n’a rien deviné.

Le nom d’Hippolyte échappe à la nourrice et Phèdre réagit très brusquement. La nourrice croit d’abord que sa maîtresse hait en lui le fils d’une autre femme. Mais Phèdre, après avoir évoqué les amours funestes de sa mère, Pasiphaé et de sa sœur Ariane, finit par lui avouer son amour, lui aussi scandaleux. Devant le désir de mourir que manifeste sa maîtresse, la nourrice, qui s’était d’abord scandalisée, va révéler la passion de Phèdre à Hippolyte. Le jeune homme éclate en invectives. Phèdre décide alors de perdre Hippolyte et se pend.

Thésée revient et trouve dans les mains de Phèdre morte des tablettes qui accusent son fils de viol, raison de son suicide.

Hippolyte se justifie et se retire en exil, maudit par son père et voué à la vengeance de Poséidon.

Un serviteur apprend à Thésée qu’un monstre marin a causé la perte de son fils.

Artémis apparaît lorsqu’on apporte Hippolyte agonisant. Elle révèle la vérité à Thésée et promet à Hippolyte de le venger sur un des favoris d’Aphrodite.

Hippolyte meurt après avoir pardonné à son père, qui s’apprête à lui rendre les derniers honneurs.

Iphigénie à Aulis : 1820

Nérée est, comme son nom l’indique, le père de toutes les Néréides. Il déploie ses violences dans les eaux d’Aonie et refuse de transporter les guerriers grecs en route pour Troie. Pour apaiser sa colère et laisser souffler les vents, il demande le sacrifice d’Iphigénie, fille d’Agamemnon. Lorsque l’intérêt public a vaincu la tendresse d’Agamemnon pour sa fille, lorsque le roi a vaincu le père, et qu’Iphigénie, prête à donner son sang pur, a pris place devant l’autel parmi les prêtres en larmes, Artémis déesse de la chasse s’attendrit enfin : elle étend un nuage devant tous les yeux et pendant la cérémonie, au milieu du tumulte du sacrifice, elle remplace par une biche la jeune princesse de Mycènes. Alors, apaisée par cette victime mieux faite pour elle, Artémis fait cesser la colère des flots, les mille vaisseaux reçoivent les vents en poupe et, après bien des épreuves, abordent sur la plage de la Troade.

Iphigénie en Tauride : 1878

Remplacée par une biche au moment de son sacrifice à Aulis, Iphigénie est déposée par Artémis en Tauride (actuelle Crimée). Là, elle devient prêtresse de la déesse et sujette du roi Thoas. Selon les rites barbares du pays, il lui incombe de donner la mort à tout étranger qui s’aventure en Tauride.

Accompagné de son fidèle compagnon Pylade, Oreste, frère d’Iphigénie, aborde en Tauride. Après consultation de l’oracle d’Apollon de Delphes, il est venu dérober la statue sacrée d’Artémis. L’oracle lui a en effet prédit que ses tourments — causés par le meurtre de sa mère Clytemnestre — prendraient fin en ramenant la statue à Athènes.

Au cours de leur entreprise, Oreste et Pylade sont faits prisonniers. Iphigénie s’apprête à ordonner le sacrifice des deux Grecs quand elle reconnaît en l’un d’eux son frère. Trompant la surveillance de Thoas, elle s’enfuit avec eux.

Médée : 1897

Au début de la pièce, le pédagogue des enfants de Médée et leur nourrice discutent du remariage de Jason avec la fille du roi Créon, Créuse. Médée paraît et laisse éclater sa colère. Elle cherche une manière de punir son mari. Le roi Créon la chasse alors en exil avec ses enfants, mais, supplié par Médée, il lui accorde cependant un délai d’une journée avant son départ. Médée décide d’employer ce laps de temps à tuer Créon et sa fille Créuse. Jason entre ensuite en scène, ce qui provoque une scène de dispute avec Médée. Après cela, Médée promet au roi Égée, en voyage, de l’aider à avoir des enfants, s’il l’héberge quand elle aura quitté le royaume de Créon. Il accepte, ce qui lève les dernières hésitations de Médée à commettre son crime. Devant Jason, elle confie à ses enfants un diadème et un voile empoisonnés, destinés à tuer la fille de Créon, en disant à Jason qu’il s’agit de présents visant à amadouer la princesse afin que ses enfants échappent à l’exil. Les enfants reviennent, ayant accompli leur mission. Médée, troublée, les fait rappeler plusieurs fois en scène, sachant que le destin est désormais irréversible. Un messager vient annoncer à Médée la mort de la princesse, mais aussi de Créon. Médée tue ses enfants en coulisses. Jason rentre, craignant pour ses fils, mais il est déjà trop tard. Médée, montée sur un char tiré par des dragons, lui refuse de toucher les cadavres de leurs enfants et part pour la terre d’Égée, laissant Jason seul avec sa douleur.

Oreste : 1836

Les Grecs faisaient graviter leur térébrante question théâtrale autour de l’épouvantable sujet de la filiation: destruction-réparation. L’ Oreste vengeur s’enfonçait dans la filière démesurée du matricide, mais la folie d’ Oreste s’originait plus dans le délire de filiation qu’elle suppose, que dans le meurtre même.

Avec Alfieri “adapté” par Rocquet, c’est la possession même du fils par le père (Agamemnon) - par son ombre aspirante - qui détient, pour tous les protagonistes, la cité, le monde y compris, l’enjeu ardent de l’acte de la parole théâtrale.

La généalogie se condense dans cette situation onirique de possession et Agmemnon revit d’une existence suranimée et surchauffée. Malgré le mythe légendaire, nous avons quitté les Grecs et nous nous sommes éloignés autant de Shakespeare que de Racine.

Théâtre visionnaire, surromantique, dont seule peut rendre compte une parole pleine, sèche et craquante comme le feu, vivant de son manque, et mourant de sa force.

Ainsi s’apaisent, dans un étrange repos, les morts dans les vifs, communiellement consumés.

Penthée ou Les Bacchantes : 1794

Zeus a partagé la couche de la mortelle Sémélé, fille du roi de Thèbes Cadmos. Par suite de la jalousie d’Héra, il foudroie Sémélé, mais il tire alors son fils du ventre de sa mère et, s’entaillant la cuisse, y coud l’enfant pour mener sa gestation à terme.

Dionysos passe son enfance et son adolescence en Lydie, où il est adoré. Il retourne ensuite, sous les traits d’un mortel accompagné de bacchantes, à Thèbes, sa ville natale, où il rencontre l’hostilité de sa famille. Il cherche à se venger de Penthée, son cousin (qui refuse de le reconnaître et de l’honorer comme un dieu), ainsi que de tous ceux qui nient qu’il soit né de Zeus. Rapidement, il rend les femmes de la cité délirantes, les entraîne à sa suite et les emmène dans la forêt, où elles se livrent au culte orgiaque de Dionysos. Parmi elles se trouve Agavé, la mère de Penthée.

Cadmos décide alors d’autoriser le culte demandé, non pas parce qu’il est convaincu de sa divinité, mais parce que cela sert l’honneur et l’intérêt de sa famille. Le devin Tirésias trouve également que cette attitude est la plus sûre et la plus diplomate.

Penthée découvre la situation et décide d’y mettre bon ordre, car son grand-père lui a commis le gouvernement de la cité. Il fait emprisonner l’étranger, qui n’oppose aucune résistance, et les femmes qui l’accompagnent. Les bacchantes sont alors poussées à la folie furieuse par le dieu ; elles détruisent et tuent tout ce qui se trouve sur leur passage.

L’étranger, miraculeusement libéré, propose à Penthée de se cacher, habillé en bacchante, sur le mont Cithéron pour constater par lui-même les orgies dionysiaques, persuadé que ce sont les plaisirs interdits qui attirent les femmes dans la montagne. Penthée accepte, et se ridiculise en portant des habits de femme. En se rendant dans la montagne, il est découvert par les bacchantes, qui le réduisent en pièces sur l’ordre de Dionysos, Agavé à leur tête. Ce n’est qu’après avoir rapporté en triomphe la tête de Penthée au palais qu’elle s’aperçoit avec horreur qu’elle a tué son propre fils.

Dionysos apparaît alors, triomphant, ayant brisé à la fois ceux qui niaient sa divinité et ceux qui ne l’acceptaient que par intérêt et par prudence.

Les Phéniciennes : 1842

À la tête d’une armée puissante, Polynice arrive d’Argos pour reprendre le pouvoir sur la ville de Thèbes, conformément à un accord de règne tournant conclu avec son frère. Étéocle refuse de lui rendre le trône, et ce, malgré une ultime tentative de conciliation menée par Jocaste. Avant le combat, Étéocle confie à son oncle Créon, frère de Jocaste, la conduite de la ville et lui demande de chercher conseil auprès du devin Tirésias. Enfin, il interdit que le corps de Polynice repose en terre thébaine.

Tirésias déclare à Créon que la ville sera sauvée si son fils, Ménécée, est sacrifié. Créon refuse d’accomplir ce sacrifice et prépare la fuite de son fils. Cependant, celui-ci se sacrifie, conscient de l’importance de sauver la ville. Le combat tourne à l’avantage des Thébains et l’assaut argien contre les murailles est repoussé. Étéocle propose alors un combat singulier à Polynice. Les deux frères s’entretuent. Jocaste et Antigone, averties du combat, arrivent trop tard. Jocaste, de désespoir, se suicide sur les corps de ses fils. Antigone ramène les trois dépouilles devant le palais royal. Là, au comble du désespoir, elle appelle à son aide Œdipe qui sort du palais. Créon alors rappelle l’ordre d’Étéocle interdisant des funérailles à Polynice et ordonne à Œdipe de quitter définitivement Thèbes, le considérant comme la cause de tous les malheurs s’étant abattus sur la ville. Antigone proteste et, tenant tête à Créon, affirme qu’elle donnera une sépulture à Polynice, dût-elle en mourir, et accompagnera son père en exil.

Andromaque: 1842

Les hèrakléides : 1884

Hippolytos : 1884

Hélénè : 1884

Iôn : 1884

Les suppliantes : 1884

Hèraklès furieux : 1884

Elektra : 1884

Les trôiades : 1844

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19 Oeuvres de Euripide....

Alceste : 1881....

Parmi les différentes pièces de cet auteur, qui a commencé sa carrière de tragédien en 456 av. J.-C., c’est la plus ancienne qui nous soit parvenue. Elle est présentée aux Dionysies de 438 av. J.-C., tout d’abord aux archontes puis au public athéniens, et remporte à cette occasion le deuxième prix, le premier étant allé à Sophocle.

Présentée comme une tragédie, Alceste se rapproche en réalité du drame satyrique. La pièce constitue le dernier volet d’une tétralogie et repose sur un mythe thessalien.

Admète a reçu la visite d’Apollon. Celui-ci avait été puni par Zeus et devait subir un an de servitude chez un mortel. C’est Apollon qui prononce le prologue. Pour remercier Admète, Apollon lui fait don de la vie éternelle, mais il s’agit d’un cadeau empoisonné, car à chaque fois que viendra le moment de sa mort, Admète devra se trouver un remplaçant, qui acceptera de mourir, afin d’envoyer à Hadès l’âme due.

Au cours de la pièce, Admète va donc successivement demander ce sacrifice à ses parents, puis à son épouse Alceste. Seule cette dernière accepte d’offrir sa vie pour lui. Elle lui demande en retour de ne plus regarder aucune femme, et de lui promettre de ne jamais se remarier, ce qu’il fit.

Alors que le palais est en deuil, Héraclès, entre deux travaux, vient y chercher l’hospitalité. Voyant le palais endeuillé, il craint de déranger et demande qui est pleuré. Admète lui ment, lui disant qu’il s’agit d’une femme sans importance, et qu’il peut donc séjourner au palais. Apprenant par la suite la vérité, Héraclès descendra aux Enfers attendre la mort pour récupérer Alceste et la rendre à son mari.

Le Cyclope : 1842

La scène s’ouvre sur le personnage de Silène sortant d’une grotte. Il raconte qu’après avoir été toujours aux côtés de Dionysos, il en fut séparé par la colère d’Héra, qui déchaîna contre Dionysos un peuple, les Cyclopes, afin qu’ils aillent le vendre au loin. Silène partit alors en mer à sa recherche avec ses garçons qui forment le chœur des satyres ; ils s’échouèrent sur l’Etna où vivent les Cyclopes, fils de Poséidon et peuple de bergers, parmi lesquels figure Polyphème, celui qu’ils servent désormais et dont ils gardent le troupeau de brebis.

Survient Ulysse, qui demande aux satyres qu’on lui vende des vivres pour lui et ses compagnons qui viennent d’accoster. Ulysse, qui essaie de trouver des vivres pour son équipage, vend la liqueur de Dionysos, un vin enivrant et somnifère que Maron (en), le fils de Dionysos, lui avait offert dans une outre qui se remplit d’elle-même, en échange de viande et de fromage qui appartiennent au cyclope.

Polyphème surgit pendant l’échange entre Ulysse et Silène, qui ordonne à Ulysse et ses compagnons de se cacher dans la grotte, mais les trahit en disant au Cyclope que les étrangers tentaient de lui voler sa nourriture et complotaient pour le tuer. Ulysse se défend mais le Cyclope mange deux de ses compagnons. Polyphème emprisonne le reste de l’équipage, projetant de le manger car la viande des brebis ne lui convient plus.

Ulysse use d’une ruse pour tromper le Cyclope et permettre à ses compagnons et à lui-même de s’enfuir. Il se présente au Cyclope comme un homme du nom de Personne, qui lui apporte du vin, dont les Cyclopes sont naturellement friands. Le Cyclope se laisse prendre par la ruse d’Ulysse et accepte la liqueur de Dionysos, en promettant à Ulysse qu’il sera le dernier à être mangé. Ulysse lui fait boire le vin en grande quantité, non seulement pour s’assurer de son inconscience mais aussi car il doit être le seul à en boire : les autres Cyclopes seraient capables de provoquer un affrontement pour ce vin.

Le Cyclope s’endort et Ulysse exhorte les satyres à venir l’aider à enfoncer un pieu brûlant dans l’œil unique du Cyclope. Ceux-ci prétendent souffrir et se mettent à boiter ; ils encouragent Ulysse uniquement par le chant. Ulysse crève l’œil du Cyclope, ce qui sort celui-ci de son état d’ivresse. Ivre de rage, Polyphème cherche à dévorer l’ensemble de l’équipage.

Ulysse use d’une nouvelle ruse pour leur permettre de s’échapper : ses hommes et lui-même se suspendent au ventre des moutons et s’agrippent à leur laine. Le Cyclope ne contrôlant pas ses brebis, Ulysse et ses compagnons s’enfuient sans encombre.

Polyphème appelle alors ses compagnons cyclopes à l’aide. Ceux-ci lui demandent qui l’a attaqué, et Polyphème leur répond avec colère : “C’est Personne ! C’est Personne qui m’a crevé l’œil !”. Les autres Cyclopes le pensent fous et ne s’en préoccupent plus. Le coryphée se moque ensuite du Cyclope aveuglé et s’amuse de la méprise sur le nom de Personne qu’Ulysse s’est donné devant le Cyclope par ruse.

Les satyres intègrent finalement l’équipage d’Ulysse, qui poursuit son voyage, et promettent de servir désormais toujours Dionysos.

Hécube : 1882

Hécube, épouse de Priam, roi de Troie, à la prise de la ville par les Grecs, n’évite la mort que pour tomber dans l’esclavage avec ses filles Cassandre et Polyxène. Dans le partage des richesses et des esclaves, Polyxène et elle font partie du lot attribué à Ulysse, tandis que Cassandre revient à Agamemnon. En attendant d’être amenée en Grèce, Hécube est « parquée », avec les autres esclaves sur le rivage et se lamente sur son sort. Une esclave va découvrir le corps égorgé de Polydore, dernier fils d’Hécube que celle-ci croyait sain et sauf car confié avec un grand trésor à Polymestor, roi des Thraces. Hécube espère donc se venger de ce roi, voleur de leur fortune et meurtrier de son fils. Polymestor n’a même pas donné de sépulture à son hôte, acte insupportable pour les Grecs.

Sa fille Polyxène est demandée en sacrifice par le fantôme d’Achille sorti de son tombeau. Ulysse vient la réclamer à sa mère qui le supplie de lui laisser sa fille, seul et dernier réconfort. Ce choix d’Achille n’est pas dû au hasard : en effet, le héros était tombé amoureux de Polyxène avant la prise de Troie. L’ayant dûment demandée en mariage, il s’apprêtait à l’épouser, quand Pâris, lâchement, le tua en lui tirant une flèche dans le talon.

Hécube, de plus en plus seule, presque tous ses enfants tués (dont Hector, le plus vaillant des Troyens, par Achille lui-même), attire Polymestor et ses deux fils dans un guet-apens. Elle fait aveugler Polymestor et égorge de ses propres mains les deux petits. C’est la loi du talion avant la lettre. Devant Agamemnon, elle plaide sa cause faisant même appel à l’amour d’Agamemnon pour sa fille Cassandre. Il lui donne raison contre Polymestor. La boucle serait ainsi bouclée… si les dieux, aux yeux toujours grands ouverts sur les humains, ne s’en mêlaient pas. Polymestor, le nouvel aveugle, prophétise à l’instar de Tirésias qu’Agamemnon ne vivra pas longtemps dans sa patrie retrouvée et qu’Hécube sera métamorphosée en chienne.

Hippolyte : 1848

Le coryphée annonce l’arrivée de Phèdre. S’appuyant sur sa vieille nourrice, Phèdre, dévorée par un mal mystérieux, s’avance pour voir la lumière du jour. La nourrice se lamente sur les maux des humains. Phèdre se met à délirer, voulant être dans les montagnes, poursuivre les animaux et conduire un char dans le stade consacré à Artémis. Elle demande ensuite à la nourrice de lui couvrir le visage d’un voile et s’enferme dans le palais.

Le chœur interroge en vain la nourrice, qui n’a rien deviné.

Le nom d’Hippolyte échappe à la nourrice et Phèdre réagit très brusquement. La nourrice croit d’abord que sa maîtresse hait en lui le fils d’une autre femme. Mais Phèdre, après avoir évoqué les amours funestes de sa mère, Pasiphaé et de sa sœur Ariane, finit par lui avouer son amour, lui aussi scandaleux. Devant le désir de mourir que manifeste sa maîtresse, la nourrice, qui s’était d’abord scandalisée, va révéler la passion de Phèdre à Hippolyte. Le jeune homme éclate en invectives. Phèdre décide alors de perdre Hippolyte et se pend.

Thésée revient et trouve dans les mains de Phèdre morte des tablettes qui accusent son fils de viol, raison de son suicide.

Hippolyte se justifie et se retire en exil, maudit par son père et voué à la vengeance de Poséidon.

Un serviteur apprend à Thésée qu’un monstre marin a causé la perte de son fils.

Artémis apparaît lorsqu’on apporte Hippolyte agonisant. Elle révèle la vérité à Thésée et promet à Hippolyte de le venger sur un des favoris d’Aphrodite.

Hippolyte meurt après avoir pardonné à son père, qui s’apprête à lui rendre les derniers honneurs.

Iphigénie à Aulis : 1820

Nérée est, comme son nom l’indique, le père de toutes les Néréides. Il déploie ses violences dans les eaux d’Aonie et refuse de transporter les guerriers grecs en route pour Troie. Pour apaiser sa colère et laisser souffler les vents, il demande le sacrifice d’Iphigénie, fille d’Agamemnon. Lorsque l’intérêt public a vaincu la tendresse d’Agamemnon pour sa fille, lorsque le roi a vaincu le père, et qu’Iphigénie, prête à donner son sang pur, a pris place devant l’autel parmi les prêtres en larmes, Artémis déesse de la chasse s’attendrit enfin : elle étend un nuage devant tous les yeux et pendant la cérémonie, au milieu du tumulte du sacrifice, elle remplace par une biche la jeune princesse de Mycènes. Alors, apaisée par cette victime mieux faite pour elle, Artémis fait cesser la colère des flots, les mille vaisseaux reçoivent les vents en poupe et, après bien des épreuves, abordent sur la plage de la Troade.

Iphigénie en Tauride : 1878

Remplacée par une biche au moment de son sacrifice à Aulis, Iphigénie est déposée par Artémis en Tauride (actuelle Crimée). Là, elle devient prêtresse de la déesse et sujette du roi Thoas. Selon les rites barbares du pays, il lui incombe de donner la mort à tout étranger qui s’aventure en Tauride.

Accompagné de son fidèle compagnon Pylade, Oreste, frère d’Iphigénie, aborde en Tauride. Après consultation de l’oracle d’Apollon de Delphes, il est venu dérober la statue sacrée d’Artémis. L’oracle lui a en effet prédit que ses tourments — causés par le meurtre de sa mère Clytemnestre — prendraient fin en ramenant la statue à Athènes.

Au cours de leur entreprise, Oreste et Pylade sont faits prisonniers. Iphigénie s’apprête à ordonner le sacrifice des deux Grecs quand elle reconnaît en l’un d’eux son frère. Trompant la surveillance de Thoas, elle s’enfuit avec eux.

Médée : 1897

Au début de la pièce, le pédagogue des enfants de Médée et leur nourrice discutent du remariage de Jason avec la fille du roi Créon, Créuse. Médée paraît et laisse éclater sa colère. Elle cherche une manière de punir son mari. Le roi Créon la chasse alors en exil avec ses enfants, mais, supplié par Médée, il lui accorde cependant un délai d’une journée avant son départ. Médée décide d’employer ce laps de temps à tuer Créon et sa fille Créuse. Jason entre ensuite en scène, ce qui provoque une scène de dispute avec Médée. Après cela, Médée promet au roi Égée, en voyage, de l’aider à avoir des enfants, s’il l’héberge quand elle aura quitté le royaume de Créon. Il accepte, ce qui lève les dernières hésitations de Médée à commettre son crime. Devant Jason, elle confie à ses enfants un diadème et un voile empoisonnés, destinés à tuer la fille de Créon, en disant à Jason qu’il s’agit de présents visant à amadouer la princesse afin que ses enfants échappent à l’exil. Les enfants reviennent, ayant accompli leur mission. Médée, troublée, les fait rappeler plusieurs fois en scène, sachant que le destin est désormais irréversible. Un messager vient annoncer à Médée la mort de la princesse, mais aussi de Créon. Médée tue ses enfants en coulisses. Jason rentre, craignant pour ses fils, mais il est déjà trop tard. Médée, montée sur un char tiré par des dragons, lui refuse de toucher les cadavres de leurs enfants et part pour la terre d’Égée, laissant Jason seul avec sa douleur.

Oreste : 1836

Les Grecs faisaient graviter leur térébrante question théâtrale autour de l’épouvantable sujet de la filiation: destruction-réparation. L’ Oreste vengeur s’enfonçait dans la filière démesurée du matricide, mais la folie d’ Oreste s’originait plus dans le délire de filiation qu’elle suppose, que dans le meurtre même.

Avec Alfieri “adapté” par Rocquet, c’est la possession même du fils par le père (Agamemnon) - par son ombre aspirante - qui détient, pour tous les protagonistes, la cité, le monde y compris, l’enjeu ardent de l’acte de la parole théâtrale.

La généalogie se condense dans cette situation onirique de possession et Agmemnon revit d’une existence suranimée et surchauffée. Malgré le mythe légendaire, nous avons quitté les Grecs et nous nous sommes éloignés autant de Shakespeare que de Racine.

Théâtre visionnaire, surromantique, dont seule peut rendre compte une parole pleine, sèche et craquante comme le feu, vivant de son manque, et mourant de sa force.

Ainsi s’apaisent, dans un étrange repos, les morts dans les vifs, communiellement consumés.

Penthée ou Les Bacchantes : 1794

Zeus a partagé la couche de la mortelle Sémélé, fille du roi de Thèbes Cadmos. Par suite de la jalousie d’Héra, il foudroie Sémélé, mais il tire alors son fils du ventre de sa mère et, s’entaillant la cuisse, y coud l’enfant pour mener sa gestation à terme.

Dionysos passe son enfance et son adolescence en Lydie, où il est adoré. Il retourne ensuite, sous les traits d’un mortel accompagné de bacchantes, à Thèbes, sa ville natale, où il rencontre l’hostilité de sa famille. Il cherche à se venger de Penthée, son cousin (qui refuse de le reconnaître et de l’honorer comme un dieu), ainsi que de tous ceux qui nient qu’il soit né de Zeus. Rapidement, il rend les femmes de la cité délirantes, les entraîne à sa suite et les emmène dans la forêt, où elles se livrent au culte orgiaque de Dionysos. Parmi elles se trouve Agavé, la mère de Penthée.

Cadmos décide alors d’autoriser le culte demandé, non pas parce qu’il est convaincu de sa divinité, mais parce que cela sert l’honneur et l’intérêt de sa famille. Le devin Tirésias trouve également que cette attitude est la plus sûre et la plus diplomate.

Penthée découvre la situation et décide d’y mettre bon ordre, car son grand-père lui a commis le gouvernement de la cité. Il fait emprisonner l’étranger, qui n’oppose aucune résistance, et les femmes qui l’accompagnent. Les bacchantes sont alors poussées à la folie furieuse par le dieu ; elles détruisent et tuent tout ce qui se trouve sur leur passage.

L’étranger, miraculeusement libéré, propose à Penthée de se cacher, habillé en bacchante, sur le mont Cithéron pour constater par lui-même les orgies dionysiaques, persuadé que ce sont les plaisirs interdits qui attirent les femmes dans la montagne. Penthée accepte, et se ridiculise en portant des habits de femme. En se rendant dans la montagne, il est découvert par les bacchantes, qui le réduisent en pièces sur l’ordre de Dionysos, Agavé à leur tête. Ce n’est qu’après avoir rapporté en triomphe la tête de Penthée au palais qu’elle s’aperçoit avec horreur qu’elle a tué son propre fils.

Dionysos apparaît alors, triomphant, ayant brisé à la fois ceux qui niaient sa divinité et ceux qui ne l’acceptaient que par intérêt et par prudence.

Les Phéniciennes : 1842

À la tête d’une armée puissante, Polynice arrive d’Argos pour reprendre le pouvoir sur la ville de Thèbes, conformément à un accord de règne tournant conclu avec son frère. Étéocle refuse de lui rendre le trône, et ce, malgré une ultime tentative de conciliation menée par Jocaste. Avant le combat, Étéocle confie à son oncle Créon, frère de Jocaste, la conduite de la ville et lui demande de chercher conseil auprès du devin Tirésias. Enfin, il interdit que le corps de Polynice repose en terre thébaine.

Tirésias déclare à Créon que la ville sera sauvée si son fils, Ménécée, est sacrifié. Créon refuse d’accomplir ce sacrifice et prépare la fuite de son fils. Cependant, celui-ci se sacrifie, conscient de l’importance de sauver la ville. Le combat tourne à l’avantage des Thébains et l’assaut argien contre les murailles est repoussé. Étéocle propose alors un combat singulier à Polynice. Les deux frères s’entretuent. Jocaste et Antigone, averties du combat, arrivent trop tard. Jocaste, de désespoir, se suicide sur les corps de ses fils. Antigone ramène les trois dépouilles devant le palais royal. Là, au comble du désespoir, elle appelle à son aide Œdipe qui sort du palais. Créon alors rappelle l’ordre d’Étéocle interdisant des funérailles à Polynice et ordonne à Œdipe de quitter définitivement Thèbes, le considérant comme la cause de tous les malheurs s’étant abattus sur la ville. Antigone proteste et, tenant tête à Créon, affirme qu’elle donnera une sépulture à Polynice, dût-elle en mourir, et accompagnera son père en exil.

Andromaque: 1842

Les hèrakléides : 1884

Hippolytos : 1884

Hélénè : 1884

Iôn : 1884

Les suppliantes : 1884

Hèraklès furieux : 1884

Elektra : 1884

Les trôiades : 1844

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