Author: | Gérard Mendel | ISBN: | 9782221185254 |
Publisher: | Robert Laffont (réédition numérique FeniXX) | Publication: | January 1, 1986 |
Imprint: | Robert Laffont (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Gérard Mendel |
ISBN: | 9782221185254 |
Publisher: | Robert Laffont (réédition numérique FeniXX) |
Publication: | January 1, 1986 |
Imprint: | Robert Laffont (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
Alfred de Musset avait donné pour titre à ses souvenirs : Confession d'un enfant du siècle. L'image est juste : il est vrai que le siècle où nous existons enfante une grande part de notre personnalité. [...] Il fut, le siècle, dramatiquement incertain dans ses rebondissements, d'une violence extrême insupportablement horrible souvent, et presque toujours très décevant, mais aussi il fut superbement décapant et il apporta avec lui des nouveautés très singulières. Une telle confusion nous habite à son propos que, à l'heure où il approche de son terme, il nous laisse, à vrai dire, pantois et abasourdis. Mais si le XXe siècle est un Cyclope à la taille géante, il est bien évident que nous n'avons pas su être Ulysse. Deux exceptionnels événements courent à travers le siècle, fils rouge tissés dans sa trame, et qui donnent un sens à son dessin compliqué. Le déclin de l'astre-Capital, la montée de l'astre-État. Et le fait que, désormais, les individus, les simples individus sont devenus à part entière des participants de l'Histoire. Grandiront-ils, et à temps, à la mesure du siècle ? Mais, à côté de la mémoire événementielle, il existe une seconde mémoire, d'importance tout aussi grande, on le sait bien, quant à l'influence exercée : la mémoire émotionnelle. D'où, pour tenter de l'éveiller, la forme adoptée pour ce livre et qui pourra surprendre. Finalement, c'est la démocratie, tellement décriée, si souvent mise à mal et à sac, qui tire, de la manière la plus honorable, son épingle du jeu politique du siècle. Rarement autant qu'aujourd'hui, elle était apparue pour ce qu'elle est : un bien aussi précieux que fragile. Comment, alors, essayer de faire que les individus de notre époque se saisissent d'elle, la fassent participer à leur vie de tous les jours, en nourrissent la substance de leur personnalité ? Car (et sans doute c'est la vraie leçon du siècle) dans la société d'individus qui vient, ou bien nous serons tous sauvés ou bien personne ne le sera. Chacun grandira ou personne ne grandira. Élites, craignez les ilotes que vous auriez créés !
Alfred de Musset avait donné pour titre à ses souvenirs : Confession d'un enfant du siècle. L'image est juste : il est vrai que le siècle où nous existons enfante une grande part de notre personnalité. [...] Il fut, le siècle, dramatiquement incertain dans ses rebondissements, d'une violence extrême insupportablement horrible souvent, et presque toujours très décevant, mais aussi il fut superbement décapant et il apporta avec lui des nouveautés très singulières. Une telle confusion nous habite à son propos que, à l'heure où il approche de son terme, il nous laisse, à vrai dire, pantois et abasourdis. Mais si le XXe siècle est un Cyclope à la taille géante, il est bien évident que nous n'avons pas su être Ulysse. Deux exceptionnels événements courent à travers le siècle, fils rouge tissés dans sa trame, et qui donnent un sens à son dessin compliqué. Le déclin de l'astre-Capital, la montée de l'astre-État. Et le fait que, désormais, les individus, les simples individus sont devenus à part entière des participants de l'Histoire. Grandiront-ils, et à temps, à la mesure du siècle ? Mais, à côté de la mémoire événementielle, il existe une seconde mémoire, d'importance tout aussi grande, on le sait bien, quant à l'influence exercée : la mémoire émotionnelle. D'où, pour tenter de l'éveiller, la forme adoptée pour ce livre et qui pourra surprendre. Finalement, c'est la démocratie, tellement décriée, si souvent mise à mal et à sac, qui tire, de la manière la plus honorable, son épingle du jeu politique du siècle. Rarement autant qu'aujourd'hui, elle était apparue pour ce qu'elle est : un bien aussi précieux que fragile. Comment, alors, essayer de faire que les individus de notre époque se saisissent d'elle, la fassent participer à leur vie de tous les jours, en nourrissent la substance de leur personnalité ? Car (et sans doute c'est la vraie leçon du siècle) dans la société d'individus qui vient, ou bien nous serons tous sauvés ou bien personne ne le sera. Chacun grandira ou personne ne grandira. Élites, craignez les ilotes que vous auriez créés !