Author: | William Shakespeare | ISBN: | 9791021900264 |
Publisher: | Editions Humanis | Publication: | September 2, 2012 |
Imprint: | Editions Humanis | Language: | French |
Author: | William Shakespeare |
ISBN: | 9791021900264 |
Publisher: | Editions Humanis |
Publication: | September 2, 2012 |
Imprint: | Editions Humanis |
Language: | French |
Comprend 38 illustrations - 25 notes de bas de page - Environ 207 pages au format Ebook. Sommaire interactif avec hyperliens.
Othello, le Maure de Venise (Othello, the Moor of Venice en anglais) est une tragédie de William Shakespeare, jouée pour la première fois en 1604.
Othello était censé être un héros. Shakespeare nous le présente d' abord comme une victime du racisme de son beau-père afin de nous le rendre plus sympathique. Il est jeune, beau, amoureux et doit prouver sa bravoure à la guerre pour gagner la reconnaissance qui lui permettra de goûter au bonheur conjugal. Si sa peau n' était pas noire, ce héros serait classique au point d' en être caricatural !
Mais c' est mal connaître Shakespeare, car, oops ! Il y a un vers dans le fruit. Il se trouve qu' Othello est plein de jalousie et de fureur. Il se trouve qu' Othello, emporté par ses doutes et sa jalousie, va devenir le meurtrier de sa propre femme. Après nous avoir démontré que sa couleur de peau n' avait aucune espèce d' importance et qu' il était injuste d' en tenir compte pour décider s' il ferait un bon gendre, Shakespeare nous montre que le vrai problème d' Othello est la noirceur de son âme.
Ce retournement de situation a encouragé certains critiques à taxer Shakespeare de raciste sournois.
Si Shakespeare avait été politiquement correct, s' il avait obéit à l'inextinguible culpabilité qui doit terrasser tout digne membre d' une nation colonisatrice, s' il avait suivi la pensée unique qui interdit de placer un personnage noir dans une situation dévalorisante, la fin d' Othello aurait été bien différente : surmontant sa jalousie et ses soupçons, notre vaillant héros aurait démasqué le complot dont il est victime. Il aurait vécu heureux avec Desdémone et lui aurait fait plein de petits métis adorables.
Mais peut-être alors, qu' Othello n' aurait pas été un chef-d' œuvre dont la subtilité nous émeut encore, quatre cent ans après sa création. Et sans doute que d' autres critiques auraient trouvé là une autre bonne raison de taxer Shakespeare de racisme : Othello doit-il forcément être bon et victorieux au prétexte qu' il est noir ? Un homme noir n' a-t-il pas le droit d' avoir des faiblesses comme tout autre ?
Tout comme le Marchand de Venise que certains taxent d' antisémitisme, Othello nous démontre au final que les préjugés racistes n' ont pas de sens. Il faudra attendre quatre cent ans pour que le cinéma américain renoue avec cette évidence et nous livre des films dans lesquels la couleur...
Comprend 38 illustrations - 25 notes de bas de page - Environ 207 pages au format Ebook. Sommaire interactif avec hyperliens.
Othello, le Maure de Venise (Othello, the Moor of Venice en anglais) est une tragédie de William Shakespeare, jouée pour la première fois en 1604.
Othello était censé être un héros. Shakespeare nous le présente d' abord comme une victime du racisme de son beau-père afin de nous le rendre plus sympathique. Il est jeune, beau, amoureux et doit prouver sa bravoure à la guerre pour gagner la reconnaissance qui lui permettra de goûter au bonheur conjugal. Si sa peau n' était pas noire, ce héros serait classique au point d' en être caricatural !
Mais c' est mal connaître Shakespeare, car, oops ! Il y a un vers dans le fruit. Il se trouve qu' Othello est plein de jalousie et de fureur. Il se trouve qu' Othello, emporté par ses doutes et sa jalousie, va devenir le meurtrier de sa propre femme. Après nous avoir démontré que sa couleur de peau n' avait aucune espèce d' importance et qu' il était injuste d' en tenir compte pour décider s' il ferait un bon gendre, Shakespeare nous montre que le vrai problème d' Othello est la noirceur de son âme.
Ce retournement de situation a encouragé certains critiques à taxer Shakespeare de raciste sournois.
Si Shakespeare avait été politiquement correct, s' il avait obéit à l'inextinguible culpabilité qui doit terrasser tout digne membre d' une nation colonisatrice, s' il avait suivi la pensée unique qui interdit de placer un personnage noir dans une situation dévalorisante, la fin d' Othello aurait été bien différente : surmontant sa jalousie et ses soupçons, notre vaillant héros aurait démasqué le complot dont il est victime. Il aurait vécu heureux avec Desdémone et lui aurait fait plein de petits métis adorables.
Mais peut-être alors, qu' Othello n' aurait pas été un chef-d' œuvre dont la subtilité nous émeut encore, quatre cent ans après sa création. Et sans doute que d' autres critiques auraient trouvé là une autre bonne raison de taxer Shakespeare de racisme : Othello doit-il forcément être bon et victorieux au prétexte qu' il est noir ? Un homme noir n' a-t-il pas le droit d' avoir des faiblesses comme tout autre ?
Tout comme le Marchand de Venise que certains taxent d' antisémitisme, Othello nous démontre au final que les préjugés racistes n' ont pas de sens. Il faudra attendre quatre cent ans pour que le cinéma américain renoue avec cette évidence et nous livre des films dans lesquels la couleur...