Author: | Ivan Tourgueniev | ISBN: | 1230001388138 |
Publisher: | HF | Publication: | October 16, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Ivan Tourgueniev |
ISBN: | 1230001388138 |
Publisher: | HF |
Publication: | October 16, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait : Il se nomme Nicolas Petrovitch Kirsanof, et possède, à
quinze verstes de l’auberge, une propriété de deux cents
paysans ; là, pour parler comme il le fait depuis qu’il s’est
arrangé avec eux, conformément aux nouveaux règlements, il
s’est monté une « ferme » comprenant deux mille deciatines[1].
Son père, un de nos généraux de 1819, homme d’une nature
très-peu cultivée, rude même, un Russe du plus pur sang, mais
sans ombre de méchanceté, avait blanchi sous le harnais.
Nommé général de brigade et plus tard commandant d’une
division, il habitait la province, où, en raison de son grade, il
jouait un rôle assez important. Nicolas Petrovitch, son fils,
était né dans la Russie méridionale, ainsi que son frère aîné
Paul, dont nous parlerons plus tard ; il fut élevé à la maison
jusqu’à l’âge de quatorze ans par des gouverneurs à bon
marché, entouré d’aides-de-camp aux allures servilement
dégagées, et d’autres individus appartenant à l’intendance ou à
l’état-major. Sa mère, une demoiselle Koliazine, qui se
nommait Agathe sous le toit paternel, avait pris, une fois
mariée, le nom de Agatokleïa Kouzminichna, et ne dérogeait en
rien aux habitudes qui caractérisent les « dames » des officiers
supérieurs ; elle portait des bonnets magnifiques et des robes
de soie bruyantes, s’avançait toujours la première à l’église...
Extrait : Il se nomme Nicolas Petrovitch Kirsanof, et possède, à
quinze verstes de l’auberge, une propriété de deux cents
paysans ; là, pour parler comme il le fait depuis qu’il s’est
arrangé avec eux, conformément aux nouveaux règlements, il
s’est monté une « ferme » comprenant deux mille deciatines[1].
Son père, un de nos généraux de 1819, homme d’une nature
très-peu cultivée, rude même, un Russe du plus pur sang, mais
sans ombre de méchanceté, avait blanchi sous le harnais.
Nommé général de brigade et plus tard commandant d’une
division, il habitait la province, où, en raison de son grade, il
jouait un rôle assez important. Nicolas Petrovitch, son fils,
était né dans la Russie méridionale, ainsi que son frère aîné
Paul, dont nous parlerons plus tard ; il fut élevé à la maison
jusqu’à l’âge de quatorze ans par des gouverneurs à bon
marché, entouré d’aides-de-camp aux allures servilement
dégagées, et d’autres individus appartenant à l’intendance ou à
l’état-major. Sa mère, une demoiselle Koliazine, qui se
nommait Agathe sous le toit paternel, avait pris, une fois
mariée, le nom de Agatokleïa Kouzminichna, et ne dérogeait en
rien aux habitudes qui caractérisent les « dames » des officiers
supérieurs ; elle portait des bonnets magnifiques et des robes
de soie bruyantes, s’avançait toujours la première à l’église...