Author: | Paul Janet | ISBN: | 9782366595802 |
Publisher: | Homme et Littérature | Publication: | April 2, 2018 |
Imprint: | Homme et Littérature | Language: | French |
Author: | Paul Janet |
ISBN: | 9782366595802 |
Publisher: | Homme et Littérature |
Publication: | April 2, 2018 |
Imprint: | Homme et Littérature |
Language: | French |
Le procès de la révolution française est toujours à recommencer. A chaque phase nouvelle de cette histoire, nouveaux points de vue, nouvelles théories. Que de fois n’a-t-elle pas changé, cette philosophie de l’histoire révolutionnaire ! Que de fois une logique victorieuse n’a-t-elle pas démontré comme également nécessaires les conséquences les plus contradictoires ! Une telle diversité d’opinions n’a rien d’extraordinaire ; elle n’est que la conséquence naturelle de la complication des choses. Nous n’avons pas la présomption d’ajouter une nouvelle opinion, une théorie nouvelle à tout ce qui a été écrit, pensé, professé, par tant d’écrivains illustres ; nous croyons qu’il vaut mieux restreindre le champ des dissentiments que de l’étendre sans cesse. Il nous a semblé que, pour se préparer à bien juger un si grand événement, il serait bon de rassembler toutes les opinions émises par des juges compétents, toutes celles du moins, bonnes ou mauvaises, qui comptent et qui ont un poids. Peut-être ces jugements, recueillis avec sincérité, résumés avec précision, critiqués avec équité, pourront-ils se servir de contrôle les uns aux autres, et la vérité, qui est une moyenne, ressortira-t-elle d’elle-même du conflit de ces dépositions contradictoires. C’est dans cet esprit que nous avons tracé cette sorte d’esquisse historique d’une philosophie de la révolution française. On peut, sans forcer les choses, la diviser en deux périodes distinctes : la période militante, où nous voyons en présence le pour et le contre, le oui et le non, avec tous les excès de la passion et du parti-pris ; la période critique, période de réflexion, d’examen et de doute. Entre le fanatisme de la première période et le scepticisme de la seconde, c’est à la raison politique à nous enseigner le vrai chemin.
Le procès de la révolution française est toujours à recommencer. A chaque phase nouvelle de cette histoire, nouveaux points de vue, nouvelles théories. Que de fois n’a-t-elle pas changé, cette philosophie de l’histoire révolutionnaire ! Que de fois une logique victorieuse n’a-t-elle pas démontré comme également nécessaires les conséquences les plus contradictoires ! Une telle diversité d’opinions n’a rien d’extraordinaire ; elle n’est que la conséquence naturelle de la complication des choses. Nous n’avons pas la présomption d’ajouter une nouvelle opinion, une théorie nouvelle à tout ce qui a été écrit, pensé, professé, par tant d’écrivains illustres ; nous croyons qu’il vaut mieux restreindre le champ des dissentiments que de l’étendre sans cesse. Il nous a semblé que, pour se préparer à bien juger un si grand événement, il serait bon de rassembler toutes les opinions émises par des juges compétents, toutes celles du moins, bonnes ou mauvaises, qui comptent et qui ont un poids. Peut-être ces jugements, recueillis avec sincérité, résumés avec précision, critiqués avec équité, pourront-ils se servir de contrôle les uns aux autres, et la vérité, qui est une moyenne, ressortira-t-elle d’elle-même du conflit de ces dépositions contradictoires. C’est dans cet esprit que nous avons tracé cette sorte d’esquisse historique d’une philosophie de la révolution française. On peut, sans forcer les choses, la diviser en deux périodes distinctes : la période militante, où nous voyons en présence le pour et le contre, le oui et le non, avec tous les excès de la passion et du parti-pris ; la période critique, période de réflexion, d’examen et de doute. Entre le fanatisme de la première période et le scepticisme de la seconde, c’est à la raison politique à nous enseigner le vrai chemin.