Author: | Félicien Champsaur | ISBN: | 1230000237020 |
Publisher: | B.A | Publication: | May 2, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Félicien Champsaur |
ISBN: | 1230000237020 |
Publisher: | B.A |
Publication: | May 2, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Félicien Champsaur, fils de Joseph Louis Champsaur, gendarme, et de Marie Magdeleine Joséphine Arnaud, il est né le 10 janvier 1858 à Turriers dans les Basses-Alpes près de Digne, et mort à Paris le 22 décembre 1934 dans son appartement 82, avenue Foch. Il a été incinéré au crématorium du cimetière du Père-Lachaise1. Aujourd’hui oublié, il fut pourtant l’un des écrivains les plus productifs de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe. Il laisse à la postérité une importante production journalistique et romanesque (Dinah Samuel, Lulu…).
Pierrot et sa conscience, c’est un livre qui raconte des histoires de la jeunesse de l’auteur, Félicien Champsaur, ce livre contient des photos noir et blanc qui illustrent le contenu de livre.
Voilà un extrait de livre :
« Sur le coup de onze heures, à mi-carême, Pierrot s’éveilla, dans son cercueil, en plein cimetière Montmartre, car il avait voulu être enseveli dans un endroit parisien. Quel humus des trépassés est plus vivant que celui-là ?
Le Père-Lachaise est endormi dans un faubourg pas distingué. Tout au plus, à de rares intervalles, les morts entendent le couperet de la guillotine, tranchant, sur la place de la Roquette, à côté, le cou tondu de frais d’un assassin. Le cimetière Montparnasse, proche cependant de la rue de la Gaîté, est également triste, à cause de son éloignement de l’Opéra et des Variétés. Les morts du cimetière Montparnasse sont obligés de prendre l’omnibus pour venir sur les grands boulevards. Encore leur faut-il la correspondance.
Quant à Clamart, c’est Cayenne.
Pierrot n’avait pas voulu reposer dans un cimetière d’exilés. Il s’était amusé jadis et il avait mené la vie à électrique vitesse, si bien qu’à trente ans il l’avait usée. Mais de son cercueil de plomb, à Montmartre, — dans le caveau des Pierrots, ses aïeux, — il percevait les bruits de fête, des bouffées de musiques de bal, refrains las de carnaval, rythmes gris de valse, éclats stridents de cuivre, atténués à travers le crêpe de la nuit — ou gémissements de violons, — et les rires fatigués des viveurs… »
« Pierrot et sa Conscience, la tête basse, ayant le souvenir des délicieuses nuits du temps où ils étaient jeunes, se disant qu’ils avaient vu, depuis qu’ils étaient sortis du cercueil, beaucoup de femmes, mais aucune qui eût un amour autre que celui de l’or, même de l’argent, reprirent, à pied, le chemin du cimetière Montmartre.
Beaucoup de chocs aujourd’hui, presque jamais d’étincelles. Pierrot s’était ruiné pour ses maîtresses, mais du moins elles étaient folles avec lui qui était fou, et ni l’amoureux ni l’amoureuse n’avaient acheté du trois pour cent.
Les temps sont sérieux.
À l’aube, dont les rayons éclairaient sur les toits les tuyaux innombrables des cheminées de Paris, tous deux, fatigués de la nuit, rentrèrent dans leur caveau. Tandis qu’ils se recouchaient sous leur linceul mortuaire, côte à côte : La joie est bien lugubre. Nous n’avons trouvé qu’une femme qui réalisât le rêve, et, comme tout idéal, nous n’avons pu l’étreindre. Nous aurions mieux fait, compagnon, de ne pas vouloir l’impossible, et, comptant parmi les morts, de rester chez nous… »
Félicien Champsaur, fils de Joseph Louis Champsaur, gendarme, et de Marie Magdeleine Joséphine Arnaud, il est né le 10 janvier 1858 à Turriers dans les Basses-Alpes près de Digne, et mort à Paris le 22 décembre 1934 dans son appartement 82, avenue Foch. Il a été incinéré au crématorium du cimetière du Père-Lachaise1. Aujourd’hui oublié, il fut pourtant l’un des écrivains les plus productifs de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe. Il laisse à la postérité une importante production journalistique et romanesque (Dinah Samuel, Lulu…).
Pierrot et sa conscience, c’est un livre qui raconte des histoires de la jeunesse de l’auteur, Félicien Champsaur, ce livre contient des photos noir et blanc qui illustrent le contenu de livre.
Voilà un extrait de livre :
« Sur le coup de onze heures, à mi-carême, Pierrot s’éveilla, dans son cercueil, en plein cimetière Montmartre, car il avait voulu être enseveli dans un endroit parisien. Quel humus des trépassés est plus vivant que celui-là ?
Le Père-Lachaise est endormi dans un faubourg pas distingué. Tout au plus, à de rares intervalles, les morts entendent le couperet de la guillotine, tranchant, sur la place de la Roquette, à côté, le cou tondu de frais d’un assassin. Le cimetière Montparnasse, proche cependant de la rue de la Gaîté, est également triste, à cause de son éloignement de l’Opéra et des Variétés. Les morts du cimetière Montparnasse sont obligés de prendre l’omnibus pour venir sur les grands boulevards. Encore leur faut-il la correspondance.
Quant à Clamart, c’est Cayenne.
Pierrot n’avait pas voulu reposer dans un cimetière d’exilés. Il s’était amusé jadis et il avait mené la vie à électrique vitesse, si bien qu’à trente ans il l’avait usée. Mais de son cercueil de plomb, à Montmartre, — dans le caveau des Pierrots, ses aïeux, — il percevait les bruits de fête, des bouffées de musiques de bal, refrains las de carnaval, rythmes gris de valse, éclats stridents de cuivre, atténués à travers le crêpe de la nuit — ou gémissements de violons, — et les rires fatigués des viveurs… »
« Pierrot et sa Conscience, la tête basse, ayant le souvenir des délicieuses nuits du temps où ils étaient jeunes, se disant qu’ils avaient vu, depuis qu’ils étaient sortis du cercueil, beaucoup de femmes, mais aucune qui eût un amour autre que celui de l’or, même de l’argent, reprirent, à pied, le chemin du cimetière Montmartre.
Beaucoup de chocs aujourd’hui, presque jamais d’étincelles. Pierrot s’était ruiné pour ses maîtresses, mais du moins elles étaient folles avec lui qui était fou, et ni l’amoureux ni l’amoureuse n’avaient acheté du trois pour cent.
Les temps sont sérieux.
À l’aube, dont les rayons éclairaient sur les toits les tuyaux innombrables des cheminées de Paris, tous deux, fatigués de la nuit, rentrèrent dans leur caveau. Tandis qu’ils se recouchaient sous leur linceul mortuaire, côte à côte : La joie est bien lugubre. Nous n’avons trouvé qu’une femme qui réalisât le rêve, et, comme tout idéal, nous n’avons pu l’étreindre. Nous aurions mieux fait, compagnon, de ne pas vouloir l’impossible, et, comptant parmi les morts, de rester chez nous… »