Author: | Théophile Gautier | ISBN: | 9782346033591 |
Publisher: | Collection XIX | Publication: | February 4, 2016 |
Imprint: | Collection XIX | Language: | French |
Author: | Théophile Gautier |
ISBN: | 9782346033591 |
Publisher: | Collection XIX |
Publication: | February 4, 2016 |
Imprint: | Collection XIX |
Language: | French |
Bizoy quen ne consquaff a maru garu ne marnaff.
(Ancien proverbe breton.)
jamais je ne dors que je ne meure de mort amère.
Les goules de l’abyme
Attendant leur victime,
Ont faim
Leur ongle ardent s’allonge,
Leur dent en espoir ronge
Ton sein.
Avec ses nerfs rompus, une main écorchée
Qui marche sans le corps dont elle est arrachée,
Crispe ses doigts crochus armés d’ongles de fer
Pour me saisir : des feux pareils aux feux d’enfer
Se croisent devant moi ; dans l’ombre des yeux fauves
Rayonnent ; des vautours à cous rouges et chauves
Battent mon front de l’aile, en poussant des cris sourds :
En vain pour me sauver je lève mes pieds lourds,
Des flots de plomb fondu subitement les baignent,
A des pointes d’acier ils se heurtent et saignent,
Meurtris et disloqués ; et mon dos cependant
Ruisselant de sueur, frissonne au souffle ardent
De naseaux enflammés, de gueules haletantes :
Les voilà, les voilà !
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Bizoy quen ne consquaff a maru garu ne marnaff.
(Ancien proverbe breton.)
jamais je ne dors que je ne meure de mort amère.
Les goules de l’abyme
Attendant leur victime,
Ont faim
Leur ongle ardent s’allonge,
Leur dent en espoir ronge
Ton sein.
Avec ses nerfs rompus, une main écorchée
Qui marche sans le corps dont elle est arrachée,
Crispe ses doigts crochus armés d’ongles de fer
Pour me saisir : des feux pareils aux feux d’enfer
Se croisent devant moi ; dans l’ombre des yeux fauves
Rayonnent ; des vautours à cous rouges et chauves
Battent mon front de l’aile, en poussant des cris sourds :
En vain pour me sauver je lève mes pieds lourds,
Des flots de plomb fondu subitement les baignent,
A des pointes d’acier ils se heurtent et saignent,
Meurtris et disloqués ; et mon dos cependant
Ruisselant de sueur, frissonne au souffle ardent
De naseaux enflammés, de gueules haletantes :
Les voilà, les voilà !
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.