Author: | Victor Hugo | ISBN: | 1230000798037 |
Publisher: | Petite Plume Edition | Publication: | November 23, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Victor Hugo |
ISBN: | 1230000798037 |
Publisher: | Petite Plume Edition |
Publication: | November 23, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Sur ce palmier qui te balance,
Dors, tendre fruit de mon amour ;
Mes bras, quelques instants, ont porté ton enfance,
Ce fragile palmier te soutient à son tour ;
Ainsi me berçait l’espérance.
Dors en paix sur ce frêle appui.
Si le vent vient gémir sur ta tombe légère,
Le vent te dira que ta mère
Gémit sans cesse comme lui.
Aussi longtemps que les pleurs de l’aurore
Mouilleront ton front pâle, en arrosant les fleurs ;
Aussi longtemps, mon fils, ta mère, qui t’adore,
Te viendra baigner de ses pleurs.
Tout sur l’arbre de mort te peindra ma souffrance :
Si pourtant le ramier, de ses accords touchants,
Te fait entendre la cadence,
Ne crois pas de ta mère entendre les doux chants :
Car ta mère avec toi veut garder le silence.
Tu n’es donc plus? mes yeux ne te verront jamais
Rire et folâtrer dans nos plaines,
Poursuivre le chevreuil de sommets en sommets,
Et gravir le vieux tronc des chênes.
Je ne te verrai point, dans l’âge des amours,
Quand un duvet léger t’embellirait à peine,
À ta craintive amante apportant tous les jours,
Le fruit d’une chasse lointaine,
Lui demander, pour prix des dépouilles des ours,
L’une de ses tresses d’ébène.
Nos guerriers ne me diront pas
Ton fils est digne de son père
Il porte sans frémir la lance des combats,
Et le calumet de la guerre.
Je vivrai comme une étrangère,
Et l’on dira : Son fils est le jouet du vent ;
Sur ce palmier qui te balance,
Dors, tendre fruit de mon amour ;
Mes bras, quelques instants, ont porté ton enfance,
Ce fragile palmier te soutient à son tour ;
Ainsi me berçait l’espérance.
Dors en paix sur ce frêle appui.
Si le vent vient gémir sur ta tombe légère,
Le vent te dira que ta mère
Gémit sans cesse comme lui.
Aussi longtemps que les pleurs de l’aurore
Mouilleront ton front pâle, en arrosant les fleurs ;
Aussi longtemps, mon fils, ta mère, qui t’adore,
Te viendra baigner de ses pleurs.
Tout sur l’arbre de mort te peindra ma souffrance :
Si pourtant le ramier, de ses accords touchants,
Te fait entendre la cadence,
Ne crois pas de ta mère entendre les doux chants :
Car ta mère avec toi veut garder le silence.
Tu n’es donc plus? mes yeux ne te verront jamais
Rire et folâtrer dans nos plaines,
Poursuivre le chevreuil de sommets en sommets,
Et gravir le vieux tronc des chênes.
Je ne te verrai point, dans l’âge des amours,
Quand un duvet léger t’embellirait à peine,
À ta craintive amante apportant tous les jours,
Le fruit d’une chasse lointaine,
Lui demander, pour prix des dépouilles des ours,
L’une de ses tresses d’ébène.
Nos guerriers ne me diront pas
Ton fils est digne de son père
Il porte sans frémir la lance des combats,
Et le calumet de la guerre.
Je vivrai comme une étrangère,
Et l’on dira : Son fils est le jouet du vent ;