Author: | Eric Frank Russell | ISBN: | 9782820513069 |
Publisher: | Bragelonne | Publication: | November 18, 2013 |
Imprint: | Bragelonne | Language: | French |
Author: | Eric Frank Russell |
ISBN: | 9782820513069 |
Publisher: | Bragelonne |
Publication: | November 18, 2013 |
Imprint: | Bragelonne |
Language: | French |
« Russell mérite sa place dans le panthéon des écrivains de science-fiction. » The Guardian
C’était un monde incroyablement ancien, doté d’une lune piquetée de trous, un soleil qui se mourait, et une atmosphère trop ténue pour soutenir le moindre nuage d’été. On y trouvait des arbres, mais pas ceux d’autrefois ; ces arbres-ci étaient le fruit de longues ères d’acclimatation. Ils inhalaient et exhalaient beaucoup moins que leurs ancêtres lointains, et pompaient avec plus d’insistance le sol décati. De même que les herbes. Et les fleurs.
Mais les enfants sans pétales et sans racines de ce monde, ceux qui pouvaient se déplacer par l’effet de leur volonté, ceux-là ne pouvaient compenser le manque de nutriments en restant sur place pour les puiser dans le sol. Lentement, avec une lenteur impensable, ils en étaient venus à se passer de ce qui, dans les temps lointains, leur était indispensable. Ils survivaient très bien avec le strict minimum d’oxygène. Ou, en cas de crise, sans oxygène du tout, n’en éprouvant qu’un peu d’inconfort, et une certaine lassitude. Tous en étaient capables, sans exception.
Les enfants de ce monde étaient des insectes.
Et des oiseaux.
Et des bipèdes.
Mite, pie et homme, tous étaient parents. Tous avaient une même mère : un antique globe roulant autour d’une boule orangée luisant faiblement, qui un jour vacillerait et s’éteindrait. Leur préparation à cette fin avait été longue, ardue, en partie involontaire, en partie délibérée. C’était leur temps : l’âge de l’accomplissement partagé entre tous, appartenant à tous.
« Russell mérite sa place dans le panthéon des écrivains de science-fiction. » The Guardian
C’était un monde incroyablement ancien, doté d’une lune piquetée de trous, un soleil qui se mourait, et une atmosphère trop ténue pour soutenir le moindre nuage d’été. On y trouvait des arbres, mais pas ceux d’autrefois ; ces arbres-ci étaient le fruit de longues ères d’acclimatation. Ils inhalaient et exhalaient beaucoup moins que leurs ancêtres lointains, et pompaient avec plus d’insistance le sol décati. De même que les herbes. Et les fleurs.
Mais les enfants sans pétales et sans racines de ce monde, ceux qui pouvaient se déplacer par l’effet de leur volonté, ceux-là ne pouvaient compenser le manque de nutriments en restant sur place pour les puiser dans le sol. Lentement, avec une lenteur impensable, ils en étaient venus à se passer de ce qui, dans les temps lointains, leur était indispensable. Ils survivaient très bien avec le strict minimum d’oxygène. Ou, en cas de crise, sans oxygène du tout, n’en éprouvant qu’un peu d’inconfort, et une certaine lassitude. Tous en étaient capables, sans exception.
Les enfants de ce monde étaient des insectes.
Et des oiseaux.
Et des bipèdes.
Mite, pie et homme, tous étaient parents. Tous avaient une même mère : un antique globe roulant autour d’une boule orangée luisant faiblement, qui un jour vacillerait et s’éteindrait. Leur préparation à cette fin avait été longue, ardue, en partie involontaire, en partie délibérée. C’était leur temps : l’âge de l’accomplissement partagé entre tous, appartenant à tous.