S'ÉLANCER SOUS LE CIEL

OPNI (Objet Poétique Non Identifié)

Fiction & Literature, Classics
Cover of the book S'ÉLANCER SOUS LE CIEL by LUC SIGNOR, LUC SIGNOR
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Author: LUC SIGNOR ISBN: 9782952154666
Publisher: LUC SIGNOR Publication: June 26, 2018
Imprint: Language: French
Author: LUC SIGNOR
ISBN: 9782952154666
Publisher: LUC SIGNOR
Publication: June 26, 2018
Imprint:
Language: French

S’élancer sous le ciel

OPNI (Objet Poétique Non Identifié)

Mentions légales et copyright

Conception, illustration (couverture) et composition au format epub par l’auteur.
Illustration intérieure : photo prise par l’auteur.

Avertissement
Toute ressemblance avec des personnages ou des situations existant ou ayant existé ne pourrait être qu’une pure coïncidence, indépendante de la volonté de l’auteur.

Mois de publication : 2018-06

ISBN 9782952154666

Copyright 2018 © Luc Signor
Tous droits réservés.

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Mets-toi dans les meilleures conditions qui soient

^^ ?

Amie lectrice, ami lecteur, la première chose que tu as à faire, c’est : ra-len-tir…

Pourquoi te précipiter ?

Lire un bon livre, c’est vivre un rêve éveillé, s’embarquer pour une aventure, faire une belle rencontre… C’est donc vivre des moments précieux qui ne doivent pas être gâchés par un environnement bruyant, inconfortable ou seulement incertain.

Si tu n’es pas dans les meilleures conditions possibles, il vaut mieux que tu repousses à plus tard ta lecture : oui, dans ce cas le mieux c’est d’éteindre ton écran et d’attendre de te trouver chez toi ou dans l’endroit le plus tranquille qui soit, où tu pourras t’installer vraiment à ton aise.

(…)

Tu es arrivé(e) à cet endroit, vraiment ?

Quand je te suggère de ra-len-tir, ce n’est pas un simple mot, c’est une façon de vivre, de revivre.

Prends le temps de faire les choses posément. Prends le temps de sentir ton corps.

Tout ce qui peut gêner ton corps, tu le défais, tu le desserres.

Si tu veux manger, prends le temps de le faire et au moment où tu manges, ne fais que ça : manger posément, dans le silence.

Si tu manges en faisant autre chose – regarder un écran, par exemple –, alors tu manges de façon automatique, sans signal pour t’arrêter.

Si tu ne fais qu’une chose à la fois – par exemple, manger et rien d’autre –, alors tu vas pouvoir manger en faisant attention à tes sensations, et d’abord tu vas ralentir avant même de te mettre à manger. Et tu vas prêter attention à ce que ton corps te demande vraiment. Si c’est la fin de la journée, il y a du stress que tu peux essayer de compenser en te jetant sur la nourriture mais justement, aujourd’hui pour le moment, tu ne fais rien et tu prends le temps de prêter attention à ce que ton corps peux te signaler.
Commence par ralentir et te poser.
Fais attention aux signaux que t’envoie ton corps.

Mon corps me signale-t-il qu’il a vraiment soif ?
Suis-je très déshydraté ou seulement un peu ?
Mon corps me signale-t-il qu’il a vraiment faim ?
Est-ce que mon corps va tomber d’inanition si je ne mange pas tout de suite, ou bien – et c’est le plus fréquent –,
Est-ce que mon corps a soif mais est surtout stressé après ma journée ?

Si par exemple ton urine est foncée, c’est le signe que ton corps a besoin d’eau,
et que tu aurais dû t’hydrater plus tôt dans la journée.

Si ton corps a soif, cela veut dire qu’il manque d’eau,
alors pourquoi ne pas boire de l’eau, tout simplement ?
(Pourquoi ingérer des boissons industrielles qui vont t’apporter des calories inutiles, sans parler des additifs indésirables ?)

Si ton corps a besoin d’eau, tu vas boire mais ne faire que cela : inutile de regarder un écran en même temps, car tu boirais de manière automatique, sans faire attention à tes sensations.

Or c’est justement ce que je t’incite à faire :
prends conscience de tes sensations,
bois sans rien faire d’autre en même temps,
bois posément,
sens comme l’eau te fais du bien
et quelle sensation te renvoie ton estomac ?

Si tu bois de l’eau glacée, ton estomac ne va pas apprécier :
nous sommes des animaux à sang chaud et notre corps doit maintenir une température interne constante. Or si tu ingères un verre d’eau glacée, tu provoque un choc thermique interne et tu obliges ton corps à lutter pour faire remonter sa température interne : tsss…, pas bon du tout, évite l’eau glacée.

S’il fait chaud et que tu veux te rafraîchir, tu peux te doucher ou au moins humecter ta peau avec un gant de toilette humide et ensuite tu ne te sèches pas : c’est rafraîchissant.

Tiens, justement, prendre une douche, c’est une excellente idée.
Là aussi, prends le temps de savourer ce moment en silence.
Et si tu n'as pas de douche, une cuvette d'eau et un gant de toilette suffisent.

Peut-être n’as-tu pas l’habitude du silence, tu as l’habitude de mettre un fond sonore, et tu espères aussi entendre sonner ton téléphone.

Es-tu à ce point anxieuse (-ieux) que tu ne puisses pas supporter le silence ?
Moi je suis sûr que tu es capable de prendre ta douche en écoutant juste le chant de l’eau qui ruisselle.

Se préparer à prendre une douche est un moment de transition intéressant…
Ce qui nous enfermait, nous bridait, nous corsetait, nous sanglait, nous ligotait,
on s’en débarrasse, on l’enlève, on le défait, on le dénoue, on le déboucle, on s’en libère :
adieu chaussures, ceinture, vêtements, coiffure, bijoux…

On revient à des choses toutes simples, à des sensations élémentaires et naturelles : le contact entre la peau et l’eau qui arrose, glisse, lave, caresse, masse et ruisselle. Et tout ceci se passe bien en deçà des mots, et même en deçà de la vue, car on peut fermer les yeux.

Il n’y a pas d’effort à faire, juste sentir la caresse toute simple de l’eau qui chatouille et rigole, juste sentir son effet bienfaisant.
À cet instant, comme on est loin de toutes les complications relationnelles et sociales…

On sort revigoré, pour ne pas frissonner on se sèche, sauf quand il fait très chaud : là, au contraire, on laisse l’eau s’évaporer pour créer une fraîcheur à la surface de la peau.

Tu sors de la douche ? C’est le moment d’opter pour une tenue ample et confortable afin que ton sang circule sans contrainte et que ta respiration se fasse aisément, de façon naturelle.

(…)

Ça y est ?

Tu t’apprêtes à lire un livre, c’est-à-dire à faire une rencontre importante avec quelqu’un que tu ne connais pas.

Justement, que penserais-tu d’une première rencontre avec quelqu’un qui passerait son temps à regarder un écran au lieu de te regarder toi ?

Quelqu’un qui passerait son temps à écouter de la musique au lieu de t’écouter toi ?

Quelqu’un qui passerait son temps à répondre à des appels sur son téléphone au lieu de t’écouter toi ?

Cela serait une rencontre manquée, ce serait même une non-rencontre !

Rencontrer un livre, c’est similaire : cela demande de créer des conditions correctes.

Quelles sont donc les conditions correctes pour rencontrer un livre ?

Chercher l’endroit le plus tranquille qui soit,
mettre une tenue confortable,
s’installer d’une façon qui n’engendrera aucun mal de dos,
faire en sorte de ne pas être dérangé(e) (se déconnecter totalement),
se mettre à lire sans rien faire d’autre (pas de musique d’ambiance, rien qui puisse parasiter ton attention).

(…)

Vas-y ! Installe-toi confortablement.

Commence par le silence, l’inaction, l’immobilité…

Comment te sens-tu ? Est-ce que ta respiration est ample, aisée, profonde ?

Si ce n’est pas le cas, attends un peu et demeure encore un moment immobile, inactive, silencieuse.

Ne force pas ta respiration, laisse l’air sortir et entrer de façon naturelle.

Ferme les yeux et imagine-toi au grand air, en pleine nature, dans un endroit qui te plaît.

Tu es sous le ciel immense où l’air circule sans obstacle jusqu’à toi.

L’air est si fluide… il entre et sort si facilement de tes poumons…

Ta cage thoracique est un soufflet vivant qui fonctionne sans que tu aies besoin de t’en préoccuper…

Tu te contentes de noter la façon dont s’actionne ce soufflet vivant :

sous l’effet de son propre poids, il retombe et expulse l’air de tes poumons,

et un réflexe commande aux muscles inspirateurs de soulever, d’élargir ce soufflet vivant : automatiquement se produit un appel d’air vers l’intérieur.

Et ce mouvement vital s’effectue et se répète par réflexe, sans la moindre volonté :
contente-toi d’observer, de remarquer la façon dont tu respires en ce moment précis.

Ta respiration est-elle lente ou rapide ? Aisée ou oppressé(e) ?

Es-tu oppressé(e) par un vêtement qui te serre ?

Desserre-le ou enlève-le ou change-le.

Es-tu oppressé(e) par un stress ?

Alors va voir le ciel, lève les yeux vers cette incroyable immensité qui a émerveillé tes yeux de bébé quand tu l’as vue pour la première fois.

Même avant de naître tu pressentais cette merveille, car celle qui te portait dans sa matrice ne respirait pas de la même façon quand elle était à l’intérieur et quand elle était au grand air, respirant à pleins poumons.

Cette merveille aérienne est toujours présente, à chaque instant.
Peut-être peux-tu délaisser quelque temps les écrans et autres objets addictifs, et certains aliments, certaines habitudes ?
Oui, peut-être peux-tu suspendre les activités auxquelles tu es accro pour prendre le temps de ralentir et de regarder le ciel en te laissant respirer naturellement, plus aisément, plus lentement. Sans jamais forcer en quoi que ce soit. Vas-y, fais-le maintenant.

(…)

Le monde extérieur est la scène du théâtre social.
C’est une scène très encombrée. Très agitée…
N’en es-tu pas lassé(e) parfois ?

Le ciel, c’est l’espace ! Et le ciel est aussi cet air vital qui nous oxygène, cadeau royal d’une Nature que l’homme maltraite avec tant de coupable négligence.

Heureusement, le ciel n’est pas seulement vital… Il est aussi, à lui seul, un sublime paysage !

Ralentissons, prenons le temps de contempler le ciel et nous nous sentirons transportés d’admiration pour sa beauté, inondés de gratitude pour son bienfait et imprégnés de paix par son élévation.

Oui, la simple contemplation du ciel nous élève au-dessus d’un théâtre crispé.

Nous levons les yeux… Notre regard se perd dans une hauteur sans limite et cet espace qui nous baigne est profondément apaisant.

Le ciel en sa hauteur nous apporte la paix, et cette paix se reflète dans notre respiration qui s’apaise et se détend.

C’est le ciel que nous respirons. Respirer, c’est laisser le ciel entrer en nous.

Plantes et animaux respectent profondément le ciel et la terre :
aucun d’eux ne cherche à asservir le reste du monde ;
chacun d’eux sait, à sa façon, qu’il est une part du Tout :
c’est la profonde sagesse et la profonde humilité des plantes et des bêtes.

Combien l’espèce humaine est déraisonnable et orgueilleuse à côté des bêtes si humbles et des plantes si patientes…

La graine qui germe et produit d’abord une petite racine, puis une petite tige, racine et tige fragiles et cassantes… Quel enfant n’a pas observé avec curiosité et émerveillement une graine qui germe ?

Graine qui devient arbre, surtout si elle a la chance de germer loin des humains tronçonnant à tout-va.

Hérisson hibernant sous un amas de feuilles mortes et de branchages et respirant très lentement jusqu’au retour du printemps.

Hérisson qui vivra longtemps s’il a la chance de se trouver loin des humains écrasant à tout-va.

Plantes et bêtes souvent inquiètes, mais seulement dans l’instant et sinon, vivant confiantes sous le ciel.

Oui, respirant comme nous, par réflexe.

Je te suggère de retourner au contact de la Nature, en plein air, sous le ciel…

(…)

Choisis un arbre.

T’asseyant au sol, tu t’adosses à cet arbre qui te soutient avec bienveillance.

Un arbre est un être très calme et très patient.

En sa compagnie, tu te détends.

Tu appuies ton dos sur l'arbre et ta tête aussi, tu peux l'appuyer sur le tronc et tu restes sans rien faire d'autre qu'être totalement disponible pour ce contact avec la Nature qui t'entoure. Et tu sens l’air bienfaisant couler dans tes poumons.

Sans bouger ta tête bien calée…, en levant les yeux… : le ciel !

Et ta respiration s’apaise.

Laisse-toi apaiser par la calme lenteur des plantes.

(…)

Et maintenant, ta respiration est-elle profonde, fluide et apaisée ?

Pas encore tout à fait ?

Mmm… Alors prends une bonne inspiration et chante !

Immenses sont les bienfaits du chant.

Imagine que tu es un oiseau qui chante juste pour signaler qu'il est là.

En plaçant ta langue près des dents, mais sans les toucher, tu peux siffler deux notes (sans même bouger les lèvres) et te voilà proche des oiseaux.

Et là, tu commences à t'apercevoir que pour chanter (ou siffler), il faut d'abord inspirer. Donc tu prends le temps de respirer lentement, paisiblement et, de temps en temps, mais toujours sur l'expir, tu siffle tes deux notes.

Ensuite, pendant l'inspir, tu écoutes :
y a-t-il un autre oiseau dans les parages ?

Rien que pour siffler deux notes, tu vas t'apercevoir que tu ne peux le faire qu'en respectant ta respiration.

Chante et tu seras amené(e) à bien respirer…

(…)

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S’élancer sous le ciel

OPNI (Objet Poétique Non Identifié)

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Conception, illustration (couverture) et composition au format epub par l’auteur.
Illustration intérieure : photo prise par l’auteur.

Avertissement
Toute ressemblance avec des personnages ou des situations existant ou ayant existé ne pourrait être qu’une pure coïncidence, indépendante de la volonté de l’auteur.

Mois de publication : 2018-06

ISBN 9782952154666

Copyright 2018 © Luc Signor
Tous droits réservés.

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Le site de kobo (ci-dessus) est le seul dont vous pouvez être sûr(e) qu'il est à jour en ce qui concerne nos livres.

Mets-toi dans les meilleures conditions qui soient

^^ ?

Amie lectrice, ami lecteur, la première chose que tu as à faire, c’est : ra-len-tir…

Pourquoi te précipiter ?

Lire un bon livre, c’est vivre un rêve éveillé, s’embarquer pour une aventure, faire une belle rencontre… C’est donc vivre des moments précieux qui ne doivent pas être gâchés par un environnement bruyant, inconfortable ou seulement incertain.

Si tu n’es pas dans les meilleures conditions possibles, il vaut mieux que tu repousses à plus tard ta lecture : oui, dans ce cas le mieux c’est d’éteindre ton écran et d’attendre de te trouver chez toi ou dans l’endroit le plus tranquille qui soit, où tu pourras t’installer vraiment à ton aise.

(…)

Tu es arrivé(e) à cet endroit, vraiment ?

Quand je te suggère de ra-len-tir, ce n’est pas un simple mot, c’est une façon de vivre, de revivre.

Prends le temps de faire les choses posément. Prends le temps de sentir ton corps.

Tout ce qui peut gêner ton corps, tu le défais, tu le desserres.

Si tu veux manger, prends le temps de le faire et au moment où tu manges, ne fais que ça : manger posément, dans le silence.

Si tu manges en faisant autre chose – regarder un écran, par exemple –, alors tu manges de façon automatique, sans signal pour t’arrêter.

Si tu ne fais qu’une chose à la fois – par exemple, manger et rien d’autre –, alors tu vas pouvoir manger en faisant attention à tes sensations, et d’abord tu vas ralentir avant même de te mettre à manger. Et tu vas prêter attention à ce que ton corps te demande vraiment. Si c’est la fin de la journée, il y a du stress que tu peux essayer de compenser en te jetant sur la nourriture mais justement, aujourd’hui pour le moment, tu ne fais rien et tu prends le temps de prêter attention à ce que ton corps peux te signaler.
Commence par ralentir et te poser.
Fais attention aux signaux que t’envoie ton corps.

Mon corps me signale-t-il qu’il a vraiment soif ?
Suis-je très déshydraté ou seulement un peu ?
Mon corps me signale-t-il qu’il a vraiment faim ?
Est-ce que mon corps va tomber d’inanition si je ne mange pas tout de suite, ou bien – et c’est le plus fréquent –,
Est-ce que mon corps a soif mais est surtout stressé après ma journée ?

Si par exemple ton urine est foncée, c’est le signe que ton corps a besoin d’eau,
et que tu aurais dû t’hydrater plus tôt dans la journée.

Si ton corps a soif, cela veut dire qu’il manque d’eau,
alors pourquoi ne pas boire de l’eau, tout simplement ?
(Pourquoi ingérer des boissons industrielles qui vont t’apporter des calories inutiles, sans parler des additifs indésirables ?)

Si ton corps a besoin d’eau, tu vas boire mais ne faire que cela : inutile de regarder un écran en même temps, car tu boirais de manière automatique, sans faire attention à tes sensations.

Or c’est justement ce que je t’incite à faire :
prends conscience de tes sensations,
bois sans rien faire d’autre en même temps,
bois posément,
sens comme l’eau te fais du bien
et quelle sensation te renvoie ton estomac ?

Si tu bois de l’eau glacée, ton estomac ne va pas apprécier :
nous sommes des animaux à sang chaud et notre corps doit maintenir une température interne constante. Or si tu ingères un verre d’eau glacée, tu provoque un choc thermique interne et tu obliges ton corps à lutter pour faire remonter sa température interne : tsss…, pas bon du tout, évite l’eau glacée.

S’il fait chaud et que tu veux te rafraîchir, tu peux te doucher ou au moins humecter ta peau avec un gant de toilette humide et ensuite tu ne te sèches pas : c’est rafraîchissant.

Tiens, justement, prendre une douche, c’est une excellente idée.
Là aussi, prends le temps de savourer ce moment en silence.
Et si tu n'as pas de douche, une cuvette d'eau et un gant de toilette suffisent.

Peut-être n’as-tu pas l’habitude du silence, tu as l’habitude de mettre un fond sonore, et tu espères aussi entendre sonner ton téléphone.

Es-tu à ce point anxieuse (-ieux) que tu ne puisses pas supporter le silence ?
Moi je suis sûr que tu es capable de prendre ta douche en écoutant juste le chant de l’eau qui ruisselle.

Se préparer à prendre une douche est un moment de transition intéressant…
Ce qui nous enfermait, nous bridait, nous corsetait, nous sanglait, nous ligotait,
on s’en débarrasse, on l’enlève, on le défait, on le dénoue, on le déboucle, on s’en libère :
adieu chaussures, ceinture, vêtements, coiffure, bijoux…

On revient à des choses toutes simples, à des sensations élémentaires et naturelles : le contact entre la peau et l’eau qui arrose, glisse, lave, caresse, masse et ruisselle. Et tout ceci se passe bien en deçà des mots, et même en deçà de la vue, car on peut fermer les yeux.

Il n’y a pas d’effort à faire, juste sentir la caresse toute simple de l’eau qui chatouille et rigole, juste sentir son effet bienfaisant.
À cet instant, comme on est loin de toutes les complications relationnelles et sociales…

On sort revigoré, pour ne pas frissonner on se sèche, sauf quand il fait très chaud : là, au contraire, on laisse l’eau s’évaporer pour créer une fraîcheur à la surface de la peau.

Tu sors de la douche ? C’est le moment d’opter pour une tenue ample et confortable afin que ton sang circule sans contrainte et que ta respiration se fasse aisément, de façon naturelle.

(…)

Ça y est ?

Tu t’apprêtes à lire un livre, c’est-à-dire à faire une rencontre importante avec quelqu’un que tu ne connais pas.

Justement, que penserais-tu d’une première rencontre avec quelqu’un qui passerait son temps à regarder un écran au lieu de te regarder toi ?

Quelqu’un qui passerait son temps à écouter de la musique au lieu de t’écouter toi ?

Quelqu’un qui passerait son temps à répondre à des appels sur son téléphone au lieu de t’écouter toi ?

Cela serait une rencontre manquée, ce serait même une non-rencontre !

Rencontrer un livre, c’est similaire : cela demande de créer des conditions correctes.

Quelles sont donc les conditions correctes pour rencontrer un livre ?

Chercher l’endroit le plus tranquille qui soit,
mettre une tenue confortable,
s’installer d’une façon qui n’engendrera aucun mal de dos,
faire en sorte de ne pas être dérangé(e) (se déconnecter totalement),
se mettre à lire sans rien faire d’autre (pas de musique d’ambiance, rien qui puisse parasiter ton attention).

(…)

Vas-y ! Installe-toi confortablement.

Commence par le silence, l’inaction, l’immobilité…

Comment te sens-tu ? Est-ce que ta respiration est ample, aisée, profonde ?

Si ce n’est pas le cas, attends un peu et demeure encore un moment immobile, inactive, silencieuse.

Ne force pas ta respiration, laisse l’air sortir et entrer de façon naturelle.

Ferme les yeux et imagine-toi au grand air, en pleine nature, dans un endroit qui te plaît.

Tu es sous le ciel immense où l’air circule sans obstacle jusqu’à toi.

L’air est si fluide… il entre et sort si facilement de tes poumons…

Ta cage thoracique est un soufflet vivant qui fonctionne sans que tu aies besoin de t’en préoccuper…

Tu te contentes de noter la façon dont s’actionne ce soufflet vivant :

sous l’effet de son propre poids, il retombe et expulse l’air de tes poumons,

et un réflexe commande aux muscles inspirateurs de soulever, d’élargir ce soufflet vivant : automatiquement se produit un appel d’air vers l’intérieur.

Et ce mouvement vital s’effectue et se répète par réflexe, sans la moindre volonté :
contente-toi d’observer, de remarquer la façon dont tu respires en ce moment précis.

Ta respiration est-elle lente ou rapide ? Aisée ou oppressé(e) ?

Es-tu oppressé(e) par un vêtement qui te serre ?

Desserre-le ou enlève-le ou change-le.

Es-tu oppressé(e) par un stress ?

Alors va voir le ciel, lève les yeux vers cette incroyable immensité qui a émerveillé tes yeux de bébé quand tu l’as vue pour la première fois.

Même avant de naître tu pressentais cette merveille, car celle qui te portait dans sa matrice ne respirait pas de la même façon quand elle était à l’intérieur et quand elle était au grand air, respirant à pleins poumons.

Cette merveille aérienne est toujours présente, à chaque instant.
Peut-être peux-tu délaisser quelque temps les écrans et autres objets addictifs, et certains aliments, certaines habitudes ?
Oui, peut-être peux-tu suspendre les activités auxquelles tu es accro pour prendre le temps de ralentir et de regarder le ciel en te laissant respirer naturellement, plus aisément, plus lentement. Sans jamais forcer en quoi que ce soit. Vas-y, fais-le maintenant.

(…)

Le monde extérieur est la scène du théâtre social.
C’est une scène très encombrée. Très agitée…
N’en es-tu pas lassé(e) parfois ?

Le ciel, c’est l’espace ! Et le ciel est aussi cet air vital qui nous oxygène, cadeau royal d’une Nature que l’homme maltraite avec tant de coupable négligence.

Heureusement, le ciel n’est pas seulement vital… Il est aussi, à lui seul, un sublime paysage !

Ralentissons, prenons le temps de contempler le ciel et nous nous sentirons transportés d’admiration pour sa beauté, inondés de gratitude pour son bienfait et imprégnés de paix par son élévation.

Oui, la simple contemplation du ciel nous élève au-dessus d’un théâtre crispé.

Nous levons les yeux… Notre regard se perd dans une hauteur sans limite et cet espace qui nous baigne est profondément apaisant.

Le ciel en sa hauteur nous apporte la paix, et cette paix se reflète dans notre respiration qui s’apaise et se détend.

C’est le ciel que nous respirons. Respirer, c’est laisser le ciel entrer en nous.

Plantes et animaux respectent profondément le ciel et la terre :
aucun d’eux ne cherche à asservir le reste du monde ;
chacun d’eux sait, à sa façon, qu’il est une part du Tout :
c’est la profonde sagesse et la profonde humilité des plantes et des bêtes.

Combien l’espèce humaine est déraisonnable et orgueilleuse à côté des bêtes si humbles et des plantes si patientes…

La graine qui germe et produit d’abord une petite racine, puis une petite tige, racine et tige fragiles et cassantes… Quel enfant n’a pas observé avec curiosité et émerveillement une graine qui germe ?

Graine qui devient arbre, surtout si elle a la chance de germer loin des humains tronçonnant à tout-va.

Hérisson hibernant sous un amas de feuilles mortes et de branchages et respirant très lentement jusqu’au retour du printemps.

Hérisson qui vivra longtemps s’il a la chance de se trouver loin des humains écrasant à tout-va.

Plantes et bêtes souvent inquiètes, mais seulement dans l’instant et sinon, vivant confiantes sous le ciel.

Oui, respirant comme nous, par réflexe.

Je te suggère de retourner au contact de la Nature, en plein air, sous le ciel…

(…)

Choisis un arbre.

T’asseyant au sol, tu t’adosses à cet arbre qui te soutient avec bienveillance.

Un arbre est un être très calme et très patient.

En sa compagnie, tu te détends.

Tu appuies ton dos sur l'arbre et ta tête aussi, tu peux l'appuyer sur le tronc et tu restes sans rien faire d'autre qu'être totalement disponible pour ce contact avec la Nature qui t'entoure. Et tu sens l’air bienfaisant couler dans tes poumons.

Sans bouger ta tête bien calée…, en levant les yeux… : le ciel !

Et ta respiration s’apaise.

Laisse-toi apaiser par la calme lenteur des plantes.

(…)

Et maintenant, ta respiration est-elle profonde, fluide et apaisée ?

Pas encore tout à fait ?

Mmm… Alors prends une bonne inspiration et chante !

Immenses sont les bienfaits du chant.

Imagine que tu es un oiseau qui chante juste pour signaler qu'il est là.

En plaçant ta langue près des dents, mais sans les toucher, tu peux siffler deux notes (sans même bouger les lèvres) et te voilà proche des oiseaux.

Et là, tu commences à t'apercevoir que pour chanter (ou siffler), il faut d'abord inspirer. Donc tu prends le temps de respirer lentement, paisiblement et, de temps en temps, mais toujours sur l'expir, tu siffle tes deux notes.

Ensuite, pendant l'inspir, tu écoutes :
y a-t-il un autre oiseau dans les parages ?

Rien que pour siffler deux notes, tu vas t'apercevoir que tu ne peux le faire qu'en respectant ta respiration.

Chante et tu seras amené(e) à bien respirer…

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