Author: | Henriette de Witt, Émile Bayard, Adrien Marie, Sahib, Édouard Zier, Ivan Pranishnikoff, Oswaldo Tofani | ISBN: | 1230002866116 |
Publisher: | Hachette (Paris) 1872-1888 | Publication: | November 16, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Henriette de Witt, Émile Bayard, Adrien Marie, Sahib, Édouard Zier, Ivan Pranishnikoff, Oswaldo Tofani |
ISBN: | 1230002866116 |
Publisher: | Hachette (Paris) 1872-1888 |
Publication: | November 16, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
LUTIN ET DÉMON.....Il était tantôt minuit ; le comte de Foix, Gaston Phébus, descendait lentement de sa chambre, où il avait coutume de se reposer quelques heures avant le souper. L’air était vif, car on était près des montagnes au milieu desquelles Orthez est bâtie, et les jours courts de l’hiver étaient venus. Devant le comte marchaient douze valets tenant en leurs mains des torches allumées. La grande lumière qu’elles jetaient éclairait les visages des chevaliers et écuyers qui se tenaient dans les galeries et dans les salles, attendant le souper de Monseigneur. Dans la grande salle, plusieurs tables étaient dressées ; celle du comte était tout au bout, et bien abritée contre le vent par un dais ; tous les chevaliers et écuyers pouvaient s’asseoir aux autres tables et bien y trouvaient-ils toujours de quoi manger.
Le comte ne se pressait pas, car l’heure de son souper n’était pas encore sonnée, et il aimait, en toutes choses, par-dessus tout, l’ordre et la bonne règle. Tout en marchant, il s’approcha d’une grande cheminée qui se trouvait en la galerie et où il y avait un petit feu, non un grand ; car le comte d’ordinaire n’aimait pas les grands feux, ayant coutume de se réchauffer à la chasse et par exercices de corps, non par les feux brûlant dans les cheminées. En ce jour-là, il avait peu chassé et l’air venant de la montagne était froid.
« Voici, dit le comte, bien petit feu selon le froid. »
Derrière lui marchaient plusieurs chevaliers et écuyers, et, entre autres, Ernauton d’Espagne, qui était plus grand, plus fort et mieux taillé de tous ses membres que ne fut jamais le comte lui-même en sa fleur de jeunesse, ce qui n’était pas peu de chose à dire. Or, à cette heure, le chevalier entendit la parole du-comte et, tout en passant par la galerie, regardant aux fenêtres qui donnaient sur la cour, il avait aperçu quantité d’ânes chargés de bûches qui venaient du pays de Béarn et apportaient le bois pour le service de l’hôtel. Ernauton descendit donc légèrement les degrés, et s’en vint dans la cour. Les valets des ânes étaient là qui faisaient grand bruit pour ranger et décharger leurs bêtes.
A LA RESCOUSSE
DE GLAÇONS EN GLAÇONS
LUTIN ET DÉMON.....Il était tantôt minuit ; le comte de Foix, Gaston Phébus, descendait lentement de sa chambre, où il avait coutume de se reposer quelques heures avant le souper. L’air était vif, car on était près des montagnes au milieu desquelles Orthez est bâtie, et les jours courts de l’hiver étaient venus. Devant le comte marchaient douze valets tenant en leurs mains des torches allumées. La grande lumière qu’elles jetaient éclairait les visages des chevaliers et écuyers qui se tenaient dans les galeries et dans les salles, attendant le souper de Monseigneur. Dans la grande salle, plusieurs tables étaient dressées ; celle du comte était tout au bout, et bien abritée contre le vent par un dais ; tous les chevaliers et écuyers pouvaient s’asseoir aux autres tables et bien y trouvaient-ils toujours de quoi manger.
Le comte ne se pressait pas, car l’heure de son souper n’était pas encore sonnée, et il aimait, en toutes choses, par-dessus tout, l’ordre et la bonne règle. Tout en marchant, il s’approcha d’une grande cheminée qui se trouvait en la galerie et où il y avait un petit feu, non un grand ; car le comte d’ordinaire n’aimait pas les grands feux, ayant coutume de se réchauffer à la chasse et par exercices de corps, non par les feux brûlant dans les cheminées. En ce jour-là, il avait peu chassé et l’air venant de la montagne était froid.
« Voici, dit le comte, bien petit feu selon le froid. »
Derrière lui marchaient plusieurs chevaliers et écuyers, et, entre autres, Ernauton d’Espagne, qui était plus grand, plus fort et mieux taillé de tous ses membres que ne fut jamais le comte lui-même en sa fleur de jeunesse, ce qui n’était pas peu de chose à dire. Or, à cette heure, le chevalier entendit la parole du-comte et, tout en passant par la galerie, regardant aux fenêtres qui donnaient sur la cour, il avait aperçu quantité d’ânes chargés de bûches qui venaient du pays de Béarn et apportaient le bois pour le service de l’hôtel. Ernauton descendit donc légèrement les degrés, et s’en vint dans la cour. Les valets des ânes étaient là qui faisaient grand bruit pour ranger et décharger leurs bêtes.
A LA RESCOUSSE
DE GLAÇONS EN GLAÇONS