Author: | Léon Bloy | ISBN: | 1230000287192 |
Publisher: | PRB | Publication: | December 21, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Léon Bloy |
ISBN: | 1230000287192 |
Publisher: | PRB |
Publication: | December 21, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Sueur de Sang est un recueil de tableaux et d'anecdotes inspirés à Léon Bloy (1846 - 1917) par son expérience de la guerre de 1870.
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Léon Bloy fut d’abord le soldat de l’épouvantable guerre de 1870. Les récits qu’il fit à ses proches d’horreurs revisitées par son sabre tranchant et sa verve dévastatrice persuadèrent quelques-uns qu’il devait s’en faire le conteur. Sueur de sang devint ainsi le recueil hautement désobligeant de ces histoires où éclatent sa révolte contre la lâcheté, sa rage face à une humanité en débandade et son goût pour l’excès. Ça sent la poudre, le soufre, la mort, et déjà y pointe le génie acharné d’un écrivain dont la folie reste fascinante et la langue sublime, longtemps après le retrait des terribles Prussiens…
Extrait :
Ceci n’est pas même une anecdote. C’est à peine un souvenir, une sorte d’impression qui fut profonde, mais que vingt années environ d’une vie très chienne ont presque effacée.
J’appartenais en 1870 à un corps franc commandé par un agronome dévotieux, promu général en l’absence des Marceau ou des Bonaparte et que la circonspection de son héroïsme rendit un instant fameux.
Nous éclairions, paraît-il, l’armée de la Loire, les autres armées s’éclairant comme elles pouvaient, et nous fûmes, j’ose le dire, de terribles marcheurs et de formidables lapins devant Dieu.
Au fond, pourtant, la matière est peu risible, et je n’ose promettre une hilarité sans mesure aux gens folâtres qui me feront l’honneur de compter sur mon enjouement. Les choses plus ou moins historiques, militaires ou autres, dont je fus témoin cette année-là, m’apparurent quelquefois atroces, et mon genre d’esprit n’était pas précisément ce qu’il fallait pour en édulcorer l’impression.
Barbey d’Aurevilly, qui ne se cachait pas d’être un chauvin de ma sorte, m’avoua souvent que ce lui était une souffrance à peu près intolérable d’entendre parler de ce temps affreux. À plus forte raison, il lui eût été impossible d’écrire quoi que ce fût sur un tel sujet. Manière d’être qui sépara beaucoup cet artiste fier de certains alligators de l’écritoire attentifs, naguère, à sécréter, jour par jour, un peu de copie sur la Sueur de Sang de la France...
Sueur de Sang est un recueil de tableaux et d'anecdotes inspirés à Léon Bloy (1846 - 1917) par son expérience de la guerre de 1870.
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Léon Bloy fut d’abord le soldat de l’épouvantable guerre de 1870. Les récits qu’il fit à ses proches d’horreurs revisitées par son sabre tranchant et sa verve dévastatrice persuadèrent quelques-uns qu’il devait s’en faire le conteur. Sueur de sang devint ainsi le recueil hautement désobligeant de ces histoires où éclatent sa révolte contre la lâcheté, sa rage face à une humanité en débandade et son goût pour l’excès. Ça sent la poudre, le soufre, la mort, et déjà y pointe le génie acharné d’un écrivain dont la folie reste fascinante et la langue sublime, longtemps après le retrait des terribles Prussiens…
Extrait :
Ceci n’est pas même une anecdote. C’est à peine un souvenir, une sorte d’impression qui fut profonde, mais que vingt années environ d’une vie très chienne ont presque effacée.
J’appartenais en 1870 à un corps franc commandé par un agronome dévotieux, promu général en l’absence des Marceau ou des Bonaparte et que la circonspection de son héroïsme rendit un instant fameux.
Nous éclairions, paraît-il, l’armée de la Loire, les autres armées s’éclairant comme elles pouvaient, et nous fûmes, j’ose le dire, de terribles marcheurs et de formidables lapins devant Dieu.
Au fond, pourtant, la matière est peu risible, et je n’ose promettre une hilarité sans mesure aux gens folâtres qui me feront l’honneur de compter sur mon enjouement. Les choses plus ou moins historiques, militaires ou autres, dont je fus témoin cette année-là, m’apparurent quelquefois atroces, et mon genre d’esprit n’était pas précisément ce qu’il fallait pour en édulcorer l’impression.
Barbey d’Aurevilly, qui ne se cachait pas d’être un chauvin de ma sorte, m’avoua souvent que ce lui était une souffrance à peu près intolérable d’entendre parler de ce temps affreux. À plus forte raison, il lui eût été impossible d’écrire quoi que ce fût sur un tel sujet. Manière d’être qui sépara beaucoup cet artiste fier de certains alligators de l’écritoire attentifs, naguère, à sécréter, jour par jour, un peu de copie sur la Sueur de Sang de la France...