Author: | Denis Diderot | ISBN: | 1230000740302 |
Publisher: | Denis Diderot | Publication: | October 25, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Denis Diderot |
ISBN: | 1230000740302 |
Publisher: | Denis Diderot |
Publication: | October 25, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Rentrons-nous ?
— C’est de bonne heure.
— Voyez-vous ces nuées ?
— Ne craignez rien ; elles disparaîtront d’elles-mêmes, et sans le secours de la moindre haleine de vent.
— Vous croyez ?
— J’en ai souvent fait l’observation en été, dans les temps chauds. La partie basse de l’atmosphère, que la pluie a dégagée de son humidité, va reprendre une portion de la vapeur épaisse qui forme le voile obscur qui vous dérobe le ciel. La masse de cette vapeur se distribuera à peu près également dans toute la masse de l’air ; et, par cette exacte distribution ou combinaison, comme il vous plaira de dire, l’atmosphère deviendra transparente et lucide. C’est une opération de nos laboratoires, qui s’exécute en grand au-dessus de nos têtes. Dans quelques heures, des points azurés commenceront à percer à travers les nuages raréfiés ; les nuages se raréfieront de plus en plus ; les points azurés se multiplieront et s’étendront ; bientôt vous ne saurez ce que sera devenu le crêpe noir qui vous effrayait ; et vous serez surpris et récréé de la limpidité de l’air, de la pureté du ciel, et de la beauté du jour.
— Mais cela est vrai ; car tandis que vous parliez, je regardais, et le phénomène semblait s’exécuter à vos ordres.
— Ce phénomène n’est qu’une espèce de dissolution de l’eau par l’air.
— Comme la vapeur, qui ternit la surface extérieure d’un verre que l’on remplit d’eau glacée, n’est qu’une espèce de précipitation.
— Et ces énormes ballons qui nagent ou restent suspendus dans l’atmosphère ne sont qu’une surabondance d’eau que l’air saturé ne peut dissoudre.
— Ils demeurent là comme des morceaux de sucre au fond d’une tasse de café qui n’en saurait plus prendre.
EXTRAIT:
Rentrons-nous ?
— C’est de bonne heure.
— Voyez-vous ces nuées ?
— Ne craignez rien ; elles disparaîtront d’elles-mêmes, et sans le secours de la moindre haleine de vent.
— Vous croyez ?
— J’en ai souvent fait l’observation en été, dans les temps chauds. La partie basse de l’atmosphère, que la pluie a dégagée de son humidité, va reprendre une portion de la vapeur épaisse qui forme le voile obscur qui vous dérobe le ciel. La masse de cette vapeur se distribuera à peu près également dans toute la masse de l’air ; et, par cette exacte distribution ou combinaison, comme il vous plaira de dire, l’atmosphère deviendra transparente et lucide. C’est une opération de nos laboratoires, qui s’exécute en grand au-dessus de nos têtes. Dans quelques heures, des points azurés commenceront à percer à travers les nuages raréfiés ; les nuages se raréfieront de plus en plus ; les points azurés se multiplieront et s’étendront ; bientôt vous ne saurez ce que sera devenu le crêpe noir qui vous effrayait ; et vous serez surpris et récréé de la limpidité de l’air, de la pureté du ciel, et de la beauté du jour.
— Mais cela est vrai ; car tandis que vous parliez, je regardais, et le phénomène semblait s’exécuter à vos ordres.
— Ce phénomène n’est qu’une espèce de dissolution de l’eau par l’air.
— Comme la vapeur, qui ternit la surface extérieure d’un verre que l’on remplit d’eau glacée, n’est qu’une espèce de précipitation.
— Et ces énormes ballons qui nagent ou restent suspendus dans l’atmosphère ne sont qu’une surabondance d’eau que l’air saturé ne peut dissoudre.
— Ils demeurent là comme des morceaux de sucre au fond d’une tasse de café qui n’en saurait plus prendre.