Author: | Irena Talaban, Tobie Nathan | ISBN: | 9782130684794 |
Publisher: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) | Publication: | January 1, 1999 |
Imprint: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Irena Talaban, Tobie Nathan |
ISBN: | 9782130684794 |
Publisher: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) |
Publication: | January 1, 1999 |
Imprint: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
En 1947, le communisme s'est définitivement installé en Roumanie, pays agricole aux coutumes vivantes et fortes, gouverné par une monarchie constitutionnelle. Bucarest, la capitale, était à l'époque une ville cosmopolite, pittoresque, étonnante, un merveilleux carrefour de races, de figures, de mœurs, d'aventures (Paul Morand). C'était comme si le ciel était tombé sur la tête des Roumains. L'expérience Pitesti est considérée comme le modèle de l'installation de ce régime. Elle a été conçue comme une méthode spéciale de rééducation par la torture. On l'appelait : l'arrachement des masques. Le but : une métamorphose de l'identité pour obtenir l'homme nouveau, un type d'humain fabriqué en série, une sorte de créature sans ancêtres, sans dieu, parlant une langue de bois et dépourvue de toute spontanéité. L'arrachement des masques est Un livre sur le communisme, certes, mais sur le communisme au quotidien, celui réellement vécu dans les pays communistes. (...). Un livre sur la nature de l'humain, aussi ; un livre explorant les extrémités où peut conduire l'illusion démiurgique. Jusqu'où peut-on fabriquer le membre d'un groupe social, le citoyen, l'homme ? Car il semble bien que, durant les années cinquante, le régime communiste roumain ait, délibérément, décidé de fabriquer des hommes nouveaux, selon une méthode aussi répugnante qu'efficace, à partir d'un laboratoire : la prison pour étudiants de Pitesti. [...] C'est un livre de psychanalyste, aussi - et c'est là une bonne part de son originalité. [...] Un livre sur la Roumanie, surtout ! - actuel, vivant, complexe, paradoxal... à l'image du pays. La Roumanie de demain se fera avec les Roumains d'hier, tous rescapés de la rééducation communiste, tous marqués au fer, tous traumatisés au sens fort du mot, je veux dire : au sens clinique du mot [...] (Tobie Nathan, préface). Cette vaste expérience d'idéologie totalitaire n'a laissé aucun héritage, seulement des profondes cicatrices assez laides au souvenir.
En 1947, le communisme s'est définitivement installé en Roumanie, pays agricole aux coutumes vivantes et fortes, gouverné par une monarchie constitutionnelle. Bucarest, la capitale, était à l'époque une ville cosmopolite, pittoresque, étonnante, un merveilleux carrefour de races, de figures, de mœurs, d'aventures (Paul Morand). C'était comme si le ciel était tombé sur la tête des Roumains. L'expérience Pitesti est considérée comme le modèle de l'installation de ce régime. Elle a été conçue comme une méthode spéciale de rééducation par la torture. On l'appelait : l'arrachement des masques. Le but : une métamorphose de l'identité pour obtenir l'homme nouveau, un type d'humain fabriqué en série, une sorte de créature sans ancêtres, sans dieu, parlant une langue de bois et dépourvue de toute spontanéité. L'arrachement des masques est Un livre sur le communisme, certes, mais sur le communisme au quotidien, celui réellement vécu dans les pays communistes. (...). Un livre sur la nature de l'humain, aussi ; un livre explorant les extrémités où peut conduire l'illusion démiurgique. Jusqu'où peut-on fabriquer le membre d'un groupe social, le citoyen, l'homme ? Car il semble bien que, durant les années cinquante, le régime communiste roumain ait, délibérément, décidé de fabriquer des hommes nouveaux, selon une méthode aussi répugnante qu'efficace, à partir d'un laboratoire : la prison pour étudiants de Pitesti. [...] C'est un livre de psychanalyste, aussi - et c'est là une bonne part de son originalité. [...] Un livre sur la Roumanie, surtout ! - actuel, vivant, complexe, paradoxal... à l'image du pays. La Roumanie de demain se fera avec les Roumains d'hier, tous rescapés de la rééducation communiste, tous marqués au fer, tous traumatisés au sens fort du mot, je veux dire : au sens clinique du mot [...] (Tobie Nathan, préface). Cette vaste expérience d'idéologie totalitaire n'a laissé aucun héritage, seulement des profondes cicatrices assez laides au souvenir.