Author: | Eugène-Melchior de Vogüé | ISBN: | 1230001201956 |
Publisher: | KKS | Publication: | June 27, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Eugène-Melchior de Vogüé |
ISBN: | 1230001201956 |
Publisher: | KKS |
Publication: | June 27, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le cadre de ce récit s’est élargi pendant que je l’écrivais, en 1877. Tant d’images repassaient sur le miroir où j’avais voulu saisir un reflet de la vie levantine ! Il ne devait être, dans mon intention première, qu’un document pour l’étude de l’esprit oriental ; il fut esquissé après une discussion où l’on s’était efforcé de déterminer les caractères particuliers de cet esprit : elle avait roulé sur les erreurs qui égarent le politique et l’historien, quand ils jugent les orientaux avec notre mentalité occidentale.
Mais avais-je alors le droit de me réclamer de cette dernière ? Peut-être en étais-je aussi éloigné que Vanghéli, après six années de séjour et de voyages en Turquie. Le vagabond Syrien et ses pareils étaient depuis longtemps mes compagnons fraternels, à une époque où je soupçonnais à peine « l’esprit parisien », où je venais seulement de prendre contact avec « l’âme russe ».
Oserais-je contrarier ici les critiques qui firent l’honneur d’appliquer leurs facultés psychologiques à mes premiers travaux ? Ils m’ont composé une figure toute russe, ils ont ingénieusement expliqué la plupart de mes écrits par des influences slaves.
Le cadre de ce récit s’est élargi pendant que je l’écrivais, en 1877. Tant d’images repassaient sur le miroir où j’avais voulu saisir un reflet de la vie levantine ! Il ne devait être, dans mon intention première, qu’un document pour l’étude de l’esprit oriental ; il fut esquissé après une discussion où l’on s’était efforcé de déterminer les caractères particuliers de cet esprit : elle avait roulé sur les erreurs qui égarent le politique et l’historien, quand ils jugent les orientaux avec notre mentalité occidentale.
Mais avais-je alors le droit de me réclamer de cette dernière ? Peut-être en étais-je aussi éloigné que Vanghéli, après six années de séjour et de voyages en Turquie. Le vagabond Syrien et ses pareils étaient depuis longtemps mes compagnons fraternels, à une époque où je soupçonnais à peine « l’esprit parisien », où je venais seulement de prendre contact avec « l’âme russe ».
Oserais-je contrarier ici les critiques qui firent l’honneur d’appliquer leurs facultés psychologiques à mes premiers travaux ? Ils m’ont composé une figure toute russe, ils ont ingénieusement expliqué la plupart de mes écrits par des influences slaves.