Author: | Adèle Huguenin-Vuillemin | ISBN: | 1230002409603 |
Publisher: | NA | Publication: | July 4, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Adèle Huguenin-Vuillemin |
ISBN: | 1230002409603 |
Publisher: | NA |
Publication: | July 4, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Mlle Alyse est face à un défi. Comment louer les maisonnettes de l’ancien établissement de santé de son père que les gens du pays appelaient docteur Typhoïde ? Elle a beau passer des annonces, les candidats ne se bousculent pas. Peu à peu et au fil de locations, se constitue dans ce petit hameau des hauts neuchâtelois une communauté de femmes, un « Village de Dames », comme on se met à l’appeler T. Combe nous entraîne, avec un regard malicieux et bienveillant, dans ses replis, dans les arcanes des relations quotidiennes, des amitiés et des querelles intestines de cette communauté si tranquille et si proprette en surface.
Ce livre contient une table des matières dynamique. Extrait : MONSIEUR LE VOLEUR
Quand le vaste ciel, la nuit, étend au-dessus des collines noires sa sombre transparence, il y a des étoiles là-haut, mais en bas il y a des lampes, et si nous levons les yeux pour contempler, l’intelligence éperdue, cette étincelante et incompréhensible poussière de mondes, nous abaissons nos regards avec plus de tendresse vers les petites lumières, passagères et mortelles comme nous, qu’une main allume chaque soir ; elles nous parlent de choses familières, tristes et douces, de la lassitude du jour, de l’aiguille que tiennent encore des doigts fatigués, du livre qu’on feuillette dans la clarté blanche, des rideaux qu’on ferme autour du berceau. Ces lampes sont le symbole visible des existences, et les vies obscures, anonymes, sortent de l’ombre, surgissent en points lumineux, se groupent amies et voisines, chaque petite flamme signifiant une volonté, et peut-être une douleur. Tant qu’il fait jour, on songe moins aux vies individuelles, distrait qu’on est par le grand décor des champs et des bois ; mais la nuit vient, la nature s’efface, et il n’y a plus que des âmes, faibles lueurs qui tremblotent dans l’obscurité.
Sur le petit plateau solitaire qui domine la masse épaisse d’un bois, je vois de ces lumières une dizaine, tout au plus, ce qui annonce un hameau ; trois par trois, et la dixième fort à l’écart, celle-ci plus brillante que les autres, et rouge comme un fanal.
Mlle Alyse est face à un défi. Comment louer les maisonnettes de l’ancien établissement de santé de son père que les gens du pays appelaient docteur Typhoïde ? Elle a beau passer des annonces, les candidats ne se bousculent pas. Peu à peu et au fil de locations, se constitue dans ce petit hameau des hauts neuchâtelois une communauté de femmes, un « Village de Dames », comme on se met à l’appeler T. Combe nous entraîne, avec un regard malicieux et bienveillant, dans ses replis, dans les arcanes des relations quotidiennes, des amitiés et des querelles intestines de cette communauté si tranquille et si proprette en surface.
Ce livre contient une table des matières dynamique. Extrait : MONSIEUR LE VOLEUR
Quand le vaste ciel, la nuit, étend au-dessus des collines noires sa sombre transparence, il y a des étoiles là-haut, mais en bas il y a des lampes, et si nous levons les yeux pour contempler, l’intelligence éperdue, cette étincelante et incompréhensible poussière de mondes, nous abaissons nos regards avec plus de tendresse vers les petites lumières, passagères et mortelles comme nous, qu’une main allume chaque soir ; elles nous parlent de choses familières, tristes et douces, de la lassitude du jour, de l’aiguille que tiennent encore des doigts fatigués, du livre qu’on feuillette dans la clarté blanche, des rideaux qu’on ferme autour du berceau. Ces lampes sont le symbole visible des existences, et les vies obscures, anonymes, sortent de l’ombre, surgissent en points lumineux, se groupent amies et voisines, chaque petite flamme signifiant une volonté, et peut-être une douleur. Tant qu’il fait jour, on songe moins aux vies individuelles, distrait qu’on est par le grand décor des champs et des bois ; mais la nuit vient, la nature s’efface, et il n’y a plus que des âmes, faibles lueurs qui tremblotent dans l’obscurité.
Sur le petit plateau solitaire qui domine la masse épaisse d’un bois, je vois de ces lumières une dizaine, tout au plus, ce qui annonce un hameau ; trois par trois, et la dixième fort à l’écart, celle-ci plus brillante que les autres, et rouge comme un fanal.