Author: | Guy de Maupassant | ISBN: | 9782374634371 |
Publisher: | La Gibecière à Mots | Publication: | August 8, 2019 |
Imprint: | La Gibecière à Mots | Language: | French |
Author: | Guy de Maupassant |
ISBN: | 9782374634371 |
Publisher: | La Gibecière à Mots |
Publication: | August 8, 2019 |
Imprint: | La Gibecière à Mots |
Language: | French |
Guy de Maupassant (1850-1893)
"En sortant du Café Riche, Jean de Servigny dit à Léon Saval :
– Si tu veux, nous irons à pied. Le temps est trop beau pour prendre un fiacre.
Et son ami répondit :
– Je ne demande pas mieux.
Jean reprit :
– Il est à peine onze heures, nous arriverons beaucoup avant minuit, allons donc doucement.
Une cohue agitée grouillait sur le boulevard, cette foule des nuits d’été qui remue, boit, murmure et coule comme un fleuve, pleine de bien-être et de joie. De place en place, un café jetait une grande clarté sur le tas de buveurs assis sur le trottoir devant les petites tables couvertes de bouteilles et de verres, encombrant le passage de leur foule pressée. Et sur la chaussée, les fiacres aux yeux rouges, bleus ou verts, passaient brusquement dans la lueur vive de la devanture illuminée, montrant une seconde la silhouette maigre et trottinante du cheval, le profil élevé du cocher, et le coffre sombre de la voiture. Ceux de l’Urbaine faisaient des taches claires et rapides avec leurs panneaux jaunes frappés par la lumière.
Les deux amis marchaient d’un pas lent, un cigare à la bouche, en habit, le pardessus sur le bras, une fleur à la boutonnière et le chapeau un peu sur le côté, comme on le porte quelquefois, par nonchalance, quand on a bien dîné et quand la brise est tiède.
Ils étaient liés depuis le collège par une affection étroite, dévouée, solide."
Recueil de 8 nouvelles.
Yvette - Le retour - L'abandonné - Les idées du colonel - Promenade - Mohammed-Fripouille - Le garde - Berthe
Guy de Maupassant (1850-1893)
"En sortant du Café Riche, Jean de Servigny dit à Léon Saval :
– Si tu veux, nous irons à pied. Le temps est trop beau pour prendre un fiacre.
Et son ami répondit :
– Je ne demande pas mieux.
Jean reprit :
– Il est à peine onze heures, nous arriverons beaucoup avant minuit, allons donc doucement.
Une cohue agitée grouillait sur le boulevard, cette foule des nuits d’été qui remue, boit, murmure et coule comme un fleuve, pleine de bien-être et de joie. De place en place, un café jetait une grande clarté sur le tas de buveurs assis sur le trottoir devant les petites tables couvertes de bouteilles et de verres, encombrant le passage de leur foule pressée. Et sur la chaussée, les fiacres aux yeux rouges, bleus ou verts, passaient brusquement dans la lueur vive de la devanture illuminée, montrant une seconde la silhouette maigre et trottinante du cheval, le profil élevé du cocher, et le coffre sombre de la voiture. Ceux de l’Urbaine faisaient des taches claires et rapides avec leurs panneaux jaunes frappés par la lumière.
Les deux amis marchaient d’un pas lent, un cigare à la bouche, en habit, le pardessus sur le bras, une fleur à la boutonnière et le chapeau un peu sur le côté, comme on le porte quelquefois, par nonchalance, quand on a bien dîné et quand la brise est tiède.
Ils étaient liés depuis le collège par une affection étroite, dévouée, solide."
Recueil de 8 nouvelles.
Yvette - Le retour - L'abandonné - Les idées du colonel - Promenade - Mohammed-Fripouille - Le garde - Berthe