Author: | aimard gustave | ISBN: | 1230002162652 |
Publisher: | bp | Publication: | February 16, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | aimard gustave |
ISBN: | 1230002162652 |
Publisher: | bp |
Publication: | February 16, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Sur l’avant se tenaient deux individus paraissant tout particulièrement sensibles aux beautés du glorieux paysage déployé sous leurs yeux. Le premier était un jeune homme de haute taille, dont les regards exprimaient une incommensurable confiance en lui-même. Un large Panama ombrageait coquettement sa tête ; un foulard blanc, suspendu avec une savante négligence derrière le chapeau pour abriter le cou contre les ardeurs du soleil, ondulait moelleusement au gré du zéphyr ; une orgueilleuse chaîne d’or chargée de breloques s’étalait, fulgurante, sur son gilet ; ses mains, gantées finement, étaient plongées dans les poches d’un léger et adorable paletot en coutil blanc comme la neige. Il portait sous le bras droit un assez gros portefeuille rempli d’esquisses artistiques et de croquis exécutés d’après nature, au vol de la vapeur. Ce beau jeune homme, si aristocratique, se nommait M. Adolphus Halleck, dessinateur paysagiste, qui remontait le Minnesota dans le but d’enrichir sa collection de vues pittoresques. Les glorieux travaux de Bierstadt sur les paysages et les mœurs des Montagnes Rocheuses avait rempli d’émulation le jeune peintre ; il brillait du désir de visiter, d’observer avec soin les Hautes Terres de l’Ouest, et de recueillir une ample moisson d’études sur les nobles montagnes, les plaines majestueuses, les lacs, les cataractes, les fleuves, les chasses, les tribus sauvages de ces territoires fantastiques. Il était beau garçon ; son visage un peu pâle, coloré sur les joues, d’un ovale distingué annonçait une complexion délicate mais aristocratique. On n’aurait pu le considérer comme un gandin, cependant il affichait de grandes prétentions à l’élégance, et possédait au grand complet les qualités sterling d’un gentleman. La jeune lady qui était proche de sir Halleck était une charmante créature, aux yeux animés, aux traits réguliers et gracieux, mais pétillant d’une expression malicieuse. Évidemment, c’était un de ces esprits actifs, piquants, dont la saveur bizarre et originale les destine à servir d’épices dans l’immense ragoût de la société.
Sur l’avant se tenaient deux individus paraissant tout particulièrement sensibles aux beautés du glorieux paysage déployé sous leurs yeux. Le premier était un jeune homme de haute taille, dont les regards exprimaient une incommensurable confiance en lui-même. Un large Panama ombrageait coquettement sa tête ; un foulard blanc, suspendu avec une savante négligence derrière le chapeau pour abriter le cou contre les ardeurs du soleil, ondulait moelleusement au gré du zéphyr ; une orgueilleuse chaîne d’or chargée de breloques s’étalait, fulgurante, sur son gilet ; ses mains, gantées finement, étaient plongées dans les poches d’un léger et adorable paletot en coutil blanc comme la neige. Il portait sous le bras droit un assez gros portefeuille rempli d’esquisses artistiques et de croquis exécutés d’après nature, au vol de la vapeur. Ce beau jeune homme, si aristocratique, se nommait M. Adolphus Halleck, dessinateur paysagiste, qui remontait le Minnesota dans le but d’enrichir sa collection de vues pittoresques. Les glorieux travaux de Bierstadt sur les paysages et les mœurs des Montagnes Rocheuses avait rempli d’émulation le jeune peintre ; il brillait du désir de visiter, d’observer avec soin les Hautes Terres de l’Ouest, et de recueillir une ample moisson d’études sur les nobles montagnes, les plaines majestueuses, les lacs, les cataractes, les fleuves, les chasses, les tribus sauvages de ces territoires fantastiques. Il était beau garçon ; son visage un peu pâle, coloré sur les joues, d’un ovale distingué annonçait une complexion délicate mais aristocratique. On n’aurait pu le considérer comme un gandin, cependant il affichait de grandes prétentions à l’élégance, et possédait au grand complet les qualités sterling d’un gentleman. La jeune lady qui était proche de sir Halleck était une charmante créature, aux yeux animés, aux traits réguliers et gracieux, mais pétillant d’une expression malicieuse. Évidemment, c’était un de ces esprits actifs, piquants, dont la saveur bizarre et originale les destine à servir d’épices dans l’immense ragoût de la société.