Author: | about edmond | ISBN: | 1230002159607 |
Publisher: | bp | Publication: | February 14, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | about edmond |
ISBN: | 1230002159607 |
Publisher: | bp |
Publication: | February 14, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Les armes des Sanglié, peintes à la cire, se répètent sur tous les murs du vestibule. C’est un sanglier d’or sur champ de gueules. L’écusson est supporté par deux lévriers et surmonté d’un tortil de baron avec cette légende:SANGLIÉAUROY.Unedemi-douzainedelévriersvivants,groupés suivant leur fantaisie, s’agacent au pied de l’escalier, mordillent les véroniquesenfleurdanslesvasesduJapon,ous’aplatissentsurletapisen allongeantleurtêteserpentine.Lesvaletsdepied,assissurdesbanquettes deBeauvais,secroisentsolennellementlesbras,commeilconvientàdes gens de bonne maison. Le1ᵉʳjanvier1853,verslesneufheuresdumatin,touslesdomestiques de l’hôtel tenaient sous le vestibule un congrès tumultueux. L’intendant du baron, M. Anatole, venait de leur distribuer leurs étrennes. Le maître d’hôtel avait reçu cinq cents francs, le valet de chambre deux cent cinquante. Le moins favorisé de tous, le marmiton, contemplait avec une tendresse inexprimable deux beaux louis d’or tout neufs. Il y avait des jaloux dans l’assemblée, mais pas un mécontent, et chacun disait en son langage que c’est plaisir de servir un maître riche et généreux. Ces messieurs formaient un groupe assez pittoresque autour d’une des bouches du calorière. Les plus matineux avaient déjà la grande livrée;lesautresportaientencorelegiletàmanches,quiestlapetitetenue des domestiques. Le valet de chambre était tout de noir habillé, avec des chaussonsdelisière;lejardinierressemblaitàunvillageoisendimanché; lecocherétaitenvestedetricotetenchapeaugalonné;lesuisse,enbaudrier d’or et en sabots. On apercevait çà et là, le long des murs, un fouet, une étrille, un bâton à cirer, une tête de loup, et des plumeaux dont je ne sais pas le nombre.
Les armes des Sanglié, peintes à la cire, se répètent sur tous les murs du vestibule. C’est un sanglier d’or sur champ de gueules. L’écusson est supporté par deux lévriers et surmonté d’un tortil de baron avec cette légende:SANGLIÉAUROY.Unedemi-douzainedelévriersvivants,groupés suivant leur fantaisie, s’agacent au pied de l’escalier, mordillent les véroniquesenfleurdanslesvasesduJapon,ous’aplatissentsurletapisen allongeantleurtêteserpentine.Lesvaletsdepied,assissurdesbanquettes deBeauvais,secroisentsolennellementlesbras,commeilconvientàdes gens de bonne maison. Le1ᵉʳjanvier1853,verslesneufheuresdumatin,touslesdomestiques de l’hôtel tenaient sous le vestibule un congrès tumultueux. L’intendant du baron, M. Anatole, venait de leur distribuer leurs étrennes. Le maître d’hôtel avait reçu cinq cents francs, le valet de chambre deux cent cinquante. Le moins favorisé de tous, le marmiton, contemplait avec une tendresse inexprimable deux beaux louis d’or tout neufs. Il y avait des jaloux dans l’assemblée, mais pas un mécontent, et chacun disait en son langage que c’est plaisir de servir un maître riche et généreux. Ces messieurs formaient un groupe assez pittoresque autour d’une des bouches du calorière. Les plus matineux avaient déjà la grande livrée;lesautresportaientencorelegiletàmanches,quiestlapetitetenue des domestiques. Le valet de chambre était tout de noir habillé, avec des chaussonsdelisière;lejardinierressemblaitàunvillageoisendimanché; lecocherétaitenvestedetricotetenchapeaugalonné;lesuisse,enbaudrier d’or et en sabots. On apercevait çà et là, le long des murs, un fouet, une étrille, un bâton à cirer, une tête de loup, et des plumeaux dont je ne sais pas le nombre.