Author: | J.-H. Rosny aîné | ISBN: | 1230001972108 |
Publisher: | NA | Publication: | October 20, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | J.-H. Rosny aîné |
ISBN: | 1230001972108 |
Publisher: | NA |
Publication: | October 20, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre contient une table des matières dynamique. Rosny aîné J.-H. – Amour Étrusque : Un homme… séduisant… et deux femmes. Une autre histoire vieille comme… les Étrusques. Même dans les âges antiques, le trio qui n’est pas toujours celui de la comédie – peut se révéler celui du drame… Dionys, le syracusain qui vit de sa flute, est accueilli par Tarao, le vieux maître-potier amoureux du Beau, et par sa fille Dehva. Artiste, ses créations de modèles lui apportent une place parmi les potiers … et beaucoup de jalousies. Amoureux de Dehva qui, consacrée à Diane-Étrusque, lui est interdite jusqu’à ses dix-huit ans, il remarque Flavia, la belle esclave ombrienne.
J.-H. Rosny aîné nous propose une remarquable description de la vie d’un village étrusque sous l’empire romain. Son érudition n’empêche pas une narration pleine de vie et de personnages attachants et celle du quotidien ce peuple étrusque dont on ne sait pourtant pas grand-chose.
Extrait : LE VOYAGEUR
Le voyageur s’arrêta près du Volturne aux grands roseaux. C’était l’heure terrible où les cigales sont heureuses de vivre et chantent toutes ensemble leur hymne à Phoïbos. Les peupliers noirs et les sycomores se pâmaient sous la fournaise du ciel ; les vastes étangs, sauvages comme au jour où ils sortirent du Chaos, enveloppaient Veïla mollement endormie sur la terre campanienne.
Le voyageur rejeta sa chlamyde et déposa sur une racine son pilos lamentable. Il portait un bâton d’olivier poli par plusieurs générations, et la flûte que Pan tira du corps mélancolique de Syrinx. Car il cultivait l’art magique des sons. Parti de Syracuse sur une trirème phocéenne, il avait marché de ville en ville, de bourgade en bourgade, dans la volonté d’atteindre Rome. Il était jeune, fait comme les hommes d’Argos ou de Mycènes, agile, les yeux vifs, la chevelure ardente et noire. Son âme avait reçu la culture délicate des philosophes, des aèdes et des courtisanes. Mais l’aveugle fortune ayant englouti son patrimoine, il vivait de son art.
L’excès de sa fatigue lui cachait la beauté du paysage. Il n’avait guère dormi, dans une bourgade farouche, et marchait depuis l’aube.
Les yeux entreclos, il eut la vision chagrine et merveilleuse de son bonheur évanoui sur la mer infatigable, où cinglent les vaisseaux de Lybie, d’Asie-Mineure et de la Gaule. Alors l’abondance rendait les nuits plus voluptueuses ; la séduction des hétaïres se mêlait à la joie des cargaisons étendues sur les rivages ; la vie était facile et lumineuse comme les vagues palpitantes.
Ce livre contient une table des matières dynamique. Rosny aîné J.-H. – Amour Étrusque : Un homme… séduisant… et deux femmes. Une autre histoire vieille comme… les Étrusques. Même dans les âges antiques, le trio qui n’est pas toujours celui de la comédie – peut se révéler celui du drame… Dionys, le syracusain qui vit de sa flute, est accueilli par Tarao, le vieux maître-potier amoureux du Beau, et par sa fille Dehva. Artiste, ses créations de modèles lui apportent une place parmi les potiers … et beaucoup de jalousies. Amoureux de Dehva qui, consacrée à Diane-Étrusque, lui est interdite jusqu’à ses dix-huit ans, il remarque Flavia, la belle esclave ombrienne.
J.-H. Rosny aîné nous propose une remarquable description de la vie d’un village étrusque sous l’empire romain. Son érudition n’empêche pas une narration pleine de vie et de personnages attachants et celle du quotidien ce peuple étrusque dont on ne sait pourtant pas grand-chose.
Extrait : LE VOYAGEUR
Le voyageur s’arrêta près du Volturne aux grands roseaux. C’était l’heure terrible où les cigales sont heureuses de vivre et chantent toutes ensemble leur hymne à Phoïbos. Les peupliers noirs et les sycomores se pâmaient sous la fournaise du ciel ; les vastes étangs, sauvages comme au jour où ils sortirent du Chaos, enveloppaient Veïla mollement endormie sur la terre campanienne.
Le voyageur rejeta sa chlamyde et déposa sur une racine son pilos lamentable. Il portait un bâton d’olivier poli par plusieurs générations, et la flûte que Pan tira du corps mélancolique de Syrinx. Car il cultivait l’art magique des sons. Parti de Syracuse sur une trirème phocéenne, il avait marché de ville en ville, de bourgade en bourgade, dans la volonté d’atteindre Rome. Il était jeune, fait comme les hommes d’Argos ou de Mycènes, agile, les yeux vifs, la chevelure ardente et noire. Son âme avait reçu la culture délicate des philosophes, des aèdes et des courtisanes. Mais l’aveugle fortune ayant englouti son patrimoine, il vivait de son art.
L’excès de sa fatigue lui cachait la beauté du paysage. Il n’avait guère dormi, dans une bourgade farouche, et marchait depuis l’aube.
Les yeux entreclos, il eut la vision chagrine et merveilleuse de son bonheur évanoui sur la mer infatigable, où cinglent les vaisseaux de Lybie, d’Asie-Mineure et de la Gaule. Alors l’abondance rendait les nuits plus voluptueuses ; la séduction des hétaïres se mêlait à la joie des cargaisons étendues sur les rivages ; la vie était facile et lumineuse comme les vagues palpitantes.